L’Entreprise électrique et industrielle (ENELEC) est confrontée à d’énormes difficultés financières, en grande partie parce que l’Etat ne lui a pas encore réglé sa dette de plus de quatre milliards de FCFA, a appris l’AGP.
La société elle-même doit plusieurs mois d’arriérés de cotisations à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et 300 millions de FCFA d’arriérés de salaires à ses employés.
En raison de sa situation financière difficile, ENELEC a mis au chômage technique 51 agents gabonais, avec l’autorisation de la direction provinciale du travail, entre février et juin derniers.
Sur les soldes de tous comptes, une vingtaine d’agents n’a pu être payé jusqu’à à ce jour, pour un montant estimatif de 100 millions de FCFA inclus dans les arriérés de salaires.
Le climat s’est considérablement détérioré au sein de l’entreprise où les ouvriers s’agitent, inquiets pour leur avenir. En avril dernier, ils ont déclenché un mouvement de grève pour réclamer le paiement des arriérés de salaires.
Les dirigeants d’ENELEC ont engagé une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal du Commerce de Libreville.
Dans une lettre adressée au président du tribunal, l’administrateur directeur général, T. Winkel, a expliqué que la trésorerie dégagée pour exécuter les marchés de l’Etat ne permet plus à la société de pouvoir compenser le manque de trésorerie induit par le passif exigible.
’’La réunion de ces faits successifs et concomitants nous appelle à vous demander cette ouverture de procédure de redressement judiciaire induisant la cessation de paiement’’, écrit M. Winkel.
La démarche vise à maintenir l’entreprise qui peut ainsi poursuivre ses activités, préserver l’emploi et éponger son passif.
Spécialisée dans l’électricité industrielle et bâtiment ainsi que la maintenance des équipements, la distribution d’énergie électrique, les industries minières, pétrolières et tertiaires, ENELEC emploie 300 personnes.
La société a bénéficié de plusieurs marchés d’intérêt public. Le dernier concerne la pose des lampadaires sur le boulevard du bord de mer.