Le personnel gabonais de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA) a partiellement levé son mouvement de grève le 22 juillet dernier, suite aux négociations avec le ministère de l’Aviation civile. Mais le spectre de la paralysie des interfaces aéroportuaires du pays, qui persiste encore à Port-Gentil, est aussi vivace que restent aléatoires les règlements des primes réclamées.
Un consensus bancal a été trouvé le 22 juillet entre les agents de l’antenne locale de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA) et le ministère de l’Aviation civile.
Gelant le trafic national dans la matinée du 21 juillet dernier, cette grève de 24 heures aurait pris fin le 22 juillet à Libreville et les autres aéroports du pays, sauf à Port-Gentil, la capitale économique du pays.
Les vols ont été effectifs à l’aéroport International Léon Mba de Libreville le 22 juillet dernier. A midi, sept vols internationaux ont quitté Libreville et neuf autres à destination de l’intérieur du pays ont été régulièrement assurés, a confirmé le représentant de l’ASECNA au Gabon, Pascal Oyougou.
Monsieur Oyougou a également reconnu que la grève persistait à Port-Gentil, la capitale économique du pays, où le personnel maintien ses positions sur le paiement d’une indemnité communément appelée bonus annuel.
Le paiement de cette indemnité s’élèverait à 200 millions de francs CFA pour l’ensemble du personnel de cette agence au Gabon. Le ministre de l’Aviation civile, Dieudonné Mouiri Boussougou, a déclaré la veille que les revendications des agents étaient illégitimes puisqu’ils réclameraient une prime qui leur serait indue.
Cette prime serait payée mensuellement à tous les cadres gabonais membres du comité de direction de l’Agence. «C’était le cas avant moi mais j’ai décidé de la supprimer. Les membres du conseil de gestion perçoivent uniquement des jetons de présence à l’issue des réunion du conseil» a affirmé le ministre.
Après les négociations, l’ASECNA a accepté de payer 50% de cette somme avant fin 2008 tandis que le reste devra être payé en 2009. Une délégation ministérielle gabonaise s’est rendue mardi à Port-Gentil pour d’ultimes négociations avec les grévistes.
L’accession partielle aux revendications des agents, avec un calendrier de règlement des primes réclamées qui reste floue, pourrait mener à de nouveaux mouvements d’humeur des agents de l’ASECNA. Sans un consensus solide entre la tutelle et les agents de l’antenne locale de l’ASECNA, le spectre de la grève reste entier.
Les aiguilleurs du ciel étaient entrés en grève le 27 mai dernier, suspendant l’ensemble du trafic aérien sur l’unique aéroport de la capitale. Après deux jours de paralysie, le gouvernement avait débloqué d’urgence une enveloppe de 265 millions de FCFA pour ramener les grévistes à des meilleurs sentiments.
Le dernier mouvement de grève des aiguilleurs du ciel gabonais a eu d’importantes répercussions sur le trafic sous régional. Depuis le 21 juillet au matin, les passagers de l’Aéroport international de Douala à destination de Libreville et de Port Gentil n’ont pas pu embarquer. Les avions des compagnies Toumaï Air Tchad, Virgin, Air Mali ou encore Air Service sont restés cloués au sol. Près de 300 passagers, dont certains en transit, n’ont pas pu voyager pendant 48 heures.
L’emprise des agents de l’ASECNA sur les aéroports du pays nécessite une entente solide avec la tutelle pour prévenir une paralysie du trafic aérien à chaque hoquet des aiguilleurs du ciel.