Depuis quelques jours, des messages du ministère de l’Intérieur sont diffusés sur les chaînes publiques expliquant l’engagement du gouvernement à tout mettre en œuvre pour l’aboutissement du vote électronique, une requête de l’opposition. Or, dans une correspondance adressé au ministère de la Communication, l’Union nationale (UN, opposition) précise que l’opposition ne réclame nullement le vote électronique mais l’application de la biométrie. Le parti réclame à cet effet l’accès aux mêmes médias pour édifier les populations.
Face à la confusion sur la requête de l’opposition concernant l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, le président de l’Union nationale (UN, opposition), Zacharie Myboto, a adressé le 1er décembre une lettre au ministère de la Communication pour clarifier le débat. «Je fais suite à notre conversation téléphonique du23 novembre 2010 au cours de laquelle je vous faisais part de notre sentiment sur les émissions en langues locales diffusées sur les deux chaînes de télévision publiques pour expliquer ce qui serait la position du Gouvernement à propos de l’introduction de la biométrie dans le processus électoral», a indiqué le président de l’UN.
«Nous relevons d’abord une contradiction dans le discours du Gouvernement à ce sujet quand, d’un côté, le Ministre de l’Intérieur, le vendredi 20 novembre à l’Assemblée Nationale, fait part de ses doutes sur la possibilité de l’introduction de la biométrie dans le processus des élections législatives de 2011, de l’autre, le même jour, une communication officielle du Gouvernement lue par le Ministre Délégué à l’Education nationale porte-parole du Gouvernement fait état de ce que « le Ministre de l’Intérieur vient de procéder au lancement des termes de référence en ce qui concerne l’utilisation de la biométrie dans le processus électoral, ce qui montre à suffisance la volonté du Gouvernement de la République de mettre en œuvre cette loi dès le moment où elle sera applicable »», a-t-il poursuivi.
Selon Zacharie Myboto, «l’initiative de votre administration à travers ces émissions en langues locales corrobore la position du Ministre de l’Intérieur et n’est rien d’autre qu’une manipulation partisane et malveillante des populations par l’utilisation des moyens de l’Etat, au mépris des dispositions de la loi 12/2001 portant code de la communication et des décrets y relatifs sur l’équité et l’équilibre dans le traitement de l’information sur les médias publics. Nous voulons des listes électorales fiables ne permettant pas à qui que ce soit en âge de voter de s’inscrire plusieurs fois pour des votes multiples. L’usage des données biométriques dans la confection de ces listes en est la solution idoine. Dans cet esprit, le recensement des agents publics, l’établissement des passeports biométriques des citoyens et l’immatriculation par la CNAMGS sont des preuves patentes».
«Nous n’avons jamais réclamé le vote électronique sur lequel le Gouvernement fait de longs développements pour tromper nos compatriotes, tant et si bien qu’il est de notoriété publique que dans les Etats africains qui ont récemment utilisé la biométrie dans l’identification de leurs citoyens et dans l’assainissement de leurs fichiers électoraux; les électeurs ont voté dans les villages les plus reculés où il n’ya pas d’électricité. Du reste la CNAMGS procède à l’immatriculation de ses assurés dans les mêmes conditions», a expliqué le président Myboto.
«Lier en conséquence la biométrie au vote électronique ne peut que procéder de la mauvaise foi et de la manipulation. Cette situation équivoque nous conduit à vous demander le rétablissement de l’équilibre en nous ouvrant les antennes des chaînes publiques de radio et de télévision, afin que nous venions à notre tour donner notre position sur l’utilisation de la biométrie dans le processus électoral pour que chaque gabonais en soit édifié», a-t-il conclu.