Une délégation de la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC) est récemment descendue sur le terrain pour vérifier les prix pratiqués par les importateurs et les grossistes sur les produits de premières nécessités concernés par le plafonnage des marges bénéficiaires décidées par le gouvernement pour contrer la flambée des prix des denrées alimentaires. La première étape de cette tournée d’inspection, menée par le directeur général, Michel Lelaga, concernait le premier importateur de riz du pays, l’entreprise Afrique-Europe-Asie.
Face à la sensible montée prix enregistrée dans certains quartiers périphériques de la capitale gabonaise, la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC) a initié une tournée d’inspection auprès des importateurs et des grossistes des produits alimentaires de base pour vérifier les marges pratiquées par rapport aux plafonds arrêtés par le gouvernement pour contrer la flambée des prix alimentaires.
Le directeur général de cette structure du ministère des Finances, Michel Lelaga, a ainsi procédé à l’inspection du principal importateur de riz du pays, l’entreprise Afrique-Europe-Asie, dirigée par monsieur Pao, pour vérifier les marges pratiquées et les stocks disponibles de l’aliment de base des ménages gabonais.
«Le but de notre visite ici, c’est de nous assurer que ce que monsieur Pao nous a déclaré est vrai, c’est-à-dire que ces prix sont restés stables et que ses stocks sont suffisamment substantiels pour couvrir la demande sur une période d’un an. Nous avons pu le vérifier, les stocks sont énormes, et nous avons eu vent que les prix avaient bougé au niveau des détaillants. Nous avons tiré la leçon au sortir de l’échange avec l’importateur et il s’agit en fait de la spéculation. La montée des prix chez les détaillants est due à la spéculation, cela ne relève pas du stade de l’importateur. L’importateur n’a pas bougé ses prix», a assuré monsieur Lelaga au terme de l’inspection.
Le ministère des Finances avait adopté le 30 avril dernier un arrêté visant à plafonner les marges bénéficiaires des importateurs aux détaillants sur le riz et la farine. L’arrêté pris pour une durée de six mois renouvelable, stipule que les marges bénéficiaires maximales sur le riz pour les importateurs ne peut excéder 10% du prix de revient et 6% du prix de revient sur les sacs de 50 kg de farine boulangère de la Société Meunière et Avicole du Gabon.
Les marges bénéficiaires des demi grossistes sur la vente du riz ne doit pas excéder 6% du prix de revient et 3% du prix de revient sur les sacs de 50kg de farine boulangère de la SMAG. Les détaillants sont quant à eux tenus de pratiquer des marges bénéficiaires maximales de 6% sur le riz, toutes quantités confondues, à l’exception du sachet d’un kilogramme sur lequel les marges bénéficiaires ne pourront excéder 5%.
Aussi le directeur général de la DGCC a-t-il assuré que «le gouvernement pense que les prix ne bougeront pas parce que nous avons reçu des instructions fermes pour que les prix restent stables au niveau qu’ils avaient atteints avant la mesure prise par le gouvernement de défiscaliser. Donc les prix ne bougeront pas, ce qui fait que notre riz blanc, 100 LBS par exemple coûtera 17 000 francs CFA».
«Celui qui s’amusera à dépasser la marge des 10%, sera pris et sévèrement sanctionné par les brigades qui circulent en ce moment dans tous les points de vente et tous les marchés de Libreville et Owendo. Dans l’arrière pays, nous avons le relais de nos services provinciaux qui font le même travail» a prévenu monsieur Lelaga.
Il a enfin sollicité «l’étroite collaboration des consommateurs, notamment aux organisations de défense des intérêts des consommateurs, qui doivent passer le message à leurs adhérents, car la DGCC est prête à collaborer avec eux pour intervenir en cas de dérapages constatés ou que ce soit. Nous sommes en alerte pour intervenir lorsque nous avons une information quelconque. Nous avons un service de la protection des consommateurs, des brigades mobiles, il suffit de composer le 79 53 14 pour diligenter une équipe sur les lieux».