La molécule IM28, présentée comme un remède contre le VIH/SIDA, découverte par le Pr Donation Mavoungou, un chercheur gabonais, continue d’alimenter la polémique entre son inventeur et les autorités gabonaises, notamment le ministère de la Santé publique qui met en doute l’efficacité de ce médicament.
Le Pr Mavoungou a de nouveau relancé le débat autour de sa découverte, affirmant que l’IM28 a reçu la reconnaissance de la communauté scientifique internationale, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour la lutte contre le SIDA (ONUSIDA), qui estiment que la molécule est un remède antirétroviral efficace.
Le chercheur a même annoncé la signature récente d’un contrat avec une firme pharmaceutique américaine pour la production industrielle de l’IM28, en vue de sa commercialisation.
Des déclarations battues en brèche par le directeur général de la prévention du SIDA au ministère de la Santé, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong, qui a remis en cause les vertus thérapeutiques supposées de la molécule découverte par le Pr Mavoungou.
‘’IM28 est un immuno-modulateur qui agit à court terme sur le système immunitaire des individus. Sur le plan thérapeutique, cette molécule est simplement paradoxale’’, car elle agirait en même temps au niveau des inhibiteurs de fusion, de la réplication virale et des CD4’’, a déclaré le Dr Obiang Ndong, demandant par ailleurs au chercheur de préciser les sites d’action de sa molécule.
Selon le DG de la santé, les recherches médicales effectuées à travers la planète n’ont pas encore mis à jour aucun médicament agissant sur tous les sites du virus.
‘’IM28 n’est pas un médicament miracle’’, a conclu le Dr Obiang Ndong, exhortant le Pr Mavoungou à prendre part aux forums mondiaux sur le VIH/SIDA, notamment celui qui aura lieu en décembre prochain à Addis-Abeba (Ethiopie) sur la pandémie.
Plusieurs chercheurs gabonais rejettent les travaux du Pr Donation Mavoungou, directeur du Centre de recherches sur les pathologies hormonales (CRPH), qui a présenté pour la première fois sa découverte en 2000 à Durban (Afrique du sud), lors de la 13ème conférence internationale sur le SIDA.
Selon le chercheur, l’IM28 a été breveté trois fois. Le premier a été déposé à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) en France, puis a été élargi au niveau européen et finalement au niveau mondial.