La grève illimitée d’une semaine, reconductible lancée par la convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) ce lundi sur le territoire national pour réclamer « le rétablissement des salaires de neuf leaders syndicaux qui ont été suspendus arbitrairement » par le ministre de l’Education « sans notification et cela depuis trois mois », a été partiellement suivie dans les établissements de la capitale gabonaise.
A Libreville la capitale gabonaise, ce lundi, on a pu constater dans certains établissements publics du secondaire comme du primaire que de nombreux enfants étaient en classe en compagnie de leurs enseignants.
Cependant, certains parents qui n’ont pas trouvé cette situation claire au regard des disparités affichées d’un établissement à un autre, ont dénoncé une grève qu’ils qualifient de « silencieuse ».
« La présence de certains enseignants en poste peut constituer simplement une grève silencieuse. S’ils ont été menacés de se voir le salaire amputer, il est possible qu’ils viennent là juste pour la forme », a expliqué un parent d’élève.
La CONASYSED a décidé d’entrer en grève d’une semaine reconductible en grève illimitée à la suite du préavis présenté le 5 mars dernier au gouvernement et dans lequel, les enseignants menaçaient de geler les cours, si le gouvernement ne respectait pas les accords signés concernant notamment le rétablissement des salaires de leurs leaders, la mise en liberté de leur collègue incarcéré à Tchibanga.
« Malgré les incessantes interpellations et les démarches préventives entreprises auprès des institutions de la République, le gouvernement n’a toujours pas réagi », a déploré Guy Hervé Essone, modérateur de la Convention.
« Les enseignants considèrent cette attitude comme un mépris à leur droit », a-t-il ajouté.
Dans cette logique, la tutelle est également accusée de geler les postes budgétaires des enseignants du pré-primaire, du primaire et du secondaire des promotions 2007-2008-2009-2010 et autres moniteurs.
Autre points inscrits dans les revendications, le paiement des rappels, la régularisation de toutes les situations administratives (intégration, titularisation, avancement, reclassement) de tous les enseignants. A cela s’ajoute des centres de gestion des ressources humaines, la mensualisation de la prime d’incitation à la fonction enseignante (Pif), la reprise des travaux du comité de suivi des accords gouvernement – CONASYSED.
LE SNEC AUSSI EN GREVE
Ce lundi matin également, le syndicat national des enseignants et chercheurs (SNEC) est également entré en grève pour revendiquer les moyens financiers prévus pour la viabilisation des parcelles d’Angondjé. Une revendication satisfaite tandis que les quatre autres n’ont fait l’objet d’aucune discussion. Il s’agit entre autres de la reprise des cours de certains de leurs collègues suspendus par le recteur, le paiement de leur salaire.
Le président du SNEC Jean Remy Yama a indiqué qu’ils ont relevé dans leur préavis que la décision prise par le recteur de suspendre leurs collègues est « illégal ».
« Et jusqu’à présent, nous n’avons aucun texte réglementaire qui les suspends ou les met dans l’impossibilité de percevoir leur salaire. Par conséquent, nous interpelons le gouvernement. En l’absence du droit et puisqu’il n’y a aucun élément de sanction, nos collègues doivent immédiatement reprendre les cours et bénéficier de leur salaires », a-t-déclaré.