Les enseignants du secteur public au Gabon ont entamé lundi une grève pour réclamer notamment les salaires « suspendus » de neuf leaders syndicaux, a appris l’AFP auprès d’un responsable syndical.
« La grève a bien débuté ce matin (lundi) », a déclaré Simon Ndong Edzo, modérateur de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), groupement de neuf syndicats ayant appelé à la grève.
Louis Patrick Mombo, rapporteur général adjoint de la Conasysed a confirmé qu’une grève d' »une semaine reconductible (et qui) pourrait devenir illimitée » avait été lancée.
Interrogé sur la participation au mouvement, il a indiqué qu’il était trop tôt pour se faire une idée. « Nous n’avons pas fini de faire le tour » des établissements, a-t-il dit.
M. Ndong Edzo a expliqué que les enseignants réclamaient « le rétablissement des salaires de neuf leaders syndicaux qui ont été suspendus arbitrairement par le ministre de l’Education (Séraphin Moudounga) ». Selon lui, ils ont été suspendus « sans notification et cela depuis trois mois ».
« Nous voulons que la prime d’incitation (au métier d’enseignant) soit versée dans les bulletins de salaires et qu’on ne nous la paye plus à la main », a-t-il ajouté.
La Conasysed revendique enfin que des « postes budgétaires soient affectés aux jeunes (enseignants) gabonais ». Les promotions depuis 2006 « n’ont pas de postes budgétaires et de salaires », a-t-il affirmé.
Dans un communiqué publié dans la presse lundi, le ministère de l’Education nationale rappelle qu' »un ensemble de réformes sont envisagées et mises en oeuvre depuis fin 2009 début 2010″, dénonce « une baisse sans précédent du niveau et du rendement scolaire » lié selon lui aux grèves rythmant « de façon intempestive » la vie du système éducatif, et reproche aux « auteurs et instigateurs » de la grève de vouloir « perturber les examens de fin d’année ».
Depuis 2008, l’éducation publique et la santé ont été affectées pendant plusieurs mois par des mouvements sociaux.
La rentrée de 2010 avait été perturbée par une grève de deux semaine des enseignants qui réclamaient des arriérés de salaires, primes et promotions administratives.