Les aéroports des 17 pays membres de l’ASECNA observent depuis le 29 juillet dernier à 13 heures, un mouvement de grève paralysant l’ensemble du trafic aérien pour protester contre les mauvaises conditions de travail et de traitement généralisés dans les différentes antennes nationales. Ce mouvement de grève débuté dans l’antenne de Niamey, au Niger, fait suite à un préavis déposé à la tutelle depuis le 30 juin dernier et devrait se poursuivre jusqu’au 31 juillet prochain.
Les avions sont au hangar dans les 17 pays membres de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne (ASECNA), dont les agents ont entamé un mouvement de protestation général suite à la non satisfaction des points de revendications déposées à la tutelle depuis le 30 juin dernier.
A la crise institutionnelle s’ajoute une crise sociale. Depuis le 29 juillet dernier à 13 heures, les tarmacs des 17 pays membres sont paralysés suite au mouvement de protestation parti de l’aéroport de Niamey, au Niger, pour dénoncer la violation généralisée des droits des agents de l’ASECNA dans les différentes antennes nationales.
Cette grève est consécutive au dépôt d’un préavis de grève par la Fédération des associations professionnelles de contrôleurs aériens de l’Asecna (FAPCAA) auprès de la tutelle depuis le 30 juin dernier. La FAPCAA y exigeait la satisfaction de cinq points de revendication.
Les agents protestent contre les sous-effectifs, l’insuffisance de la formation et de la protection juridique, les difficiles conditions de travail ou encore le non-paiement de certaines indemnités.
Ils réclament notamment le relèvement du niveau d’accès à la formation initiale au Diplôme d’études universitaires générales scientifiques. Cette revendication a par ailleurs fait l’objet d’une résolution des ministres de tutelle en 2003 mais n’est toujours pas mise en œuvre.
Inscrite dans un protocole en 2007, les agents informent qu’il a été violé plusieurs fois, notamment en juillet avec le recrutement de nouveaux agents niveau Bac. Pourtant le relèvement serait une exigence de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Les derniers tests faits par l’ASECNA ont révélé que plus de la moitié des agents n’ont pas le niveau 4 requis dans le cadre de la mise en oeuvre de la licence de contrôleurs aériens exigée par l’OACI. L’exigence du niveau 4 devait entrer en vigueur en mars 2008, mais l’ASECNA aurait demandé un moratoire de trois ans.
Les contrôleurs aériens revendiquent également le paiement des 100% des indemnités liées à la licence à compter de janvier 2008.
Selon la FAPCAA, «seuls les vols humanitaires, les évacuations sanitaires et les vols VIP avec chefs d’Etat à bord seront traités». Les agents seront cependant à leur poste afin d’obtenir de la direction générale davantage d’attention à leurs préoccupations.
Si le silence des responsables persiste, les agents ont annoncé qu’ils poursuivront le mouvement jusqu’à une grève illimitée.
Etant donné les graves répercussions d’une telle paralysie sur des pays dont l’activité socio économique dépend pour une large part de la viabilité des transports aérien, nul doute que la tutelle devrait prendre les dispositions nécessaires dans les plus brefs délais afin de rétablir la fluidité du trafic aérien dans l’espace contrôlé par l’ASECNA.
Fondée en 1959, l’ASECNA est chargée du contrôle de la circulation, du guidage des avions et de la transmission des informations dans un espace aérien de 16 millions de km2, soit 1,5 fois l’Europe. Elle gère aussi l’approche et l’atterrissage des avions. Elle regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la France, qui dispose d’aéroports à Mayotte et à La Réunion.