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Gabon : André Mba Obame commence-t-il à comprendre ?

Après sa convocation à la jacobolerie nationale (Assemblée Nationale) et la mise en place d’une commission de jacobiers pour l’entendre, lui, le « président de la république du PNUD », André Mba Obame (AMO) s’est ressaisi et a convoqué son petit comité pour contourner la démarche des jacoboliers. Amer et généreux en confodences, il a ainsi remonté le moral au plus bas de ses plus proches combattants.

AMO : « Ne soyez pas tristes. Moi je vais voir le député qui sera capable de lever mon immunité parlementaire. Tous ces gens là je les connais. Quand j’étais ministre de l’Intérieur, je sais comment ils ont, pour la plupart, été élus. J’ai tous leurs résultats. Ce qui me contraste, c’est des gens comme Eyeghé Ndong et Myboto. Ils n’osent même pas lever le petit doigt pour me défendre à l’Assemblée Nationale. Mais quand il faut prendre les primes, ils courent aller signer chez un petit Questeur. Je prends bonne note. Vous avez raison de dire qu’il vaut mieux que je mène mon combat seul. Au moins, je suis à l’abri de toute trahison ».

On croirait entendre un ultime sermon sur les monts de Cristal, perché sur la ville de Medouneu (ville natale de Mba Obame dans la province du Woleu-Ntem, ndlr). AMO sait que ce qui le rend encore invulnérable, c’est son immunité parlementaire. Et pourtant on croyait que le « président » jouissait d’une immunité totale, durant tout son mandat. Comment comprendre qu’un « président » en vint à s’accrocher à son immunité parlementaire. Voilà qui mériterait une deuxième commission de jacoboliers.

A force de recevoir des conseils, AMO a donc commencé à reconnaitre le bon chemin, chemin du droit. Aussi, il a pris sa plume, la semaine dernière, après l’humiliation qu’il dit avoir subi devant ses collègues, pour rédiger une requête afin d’attaquer la légalité de la commission parlementaire mise en place pour l’entendre auprès du Conseil d’Etat. De même il attaquera la constitutionalité de cet arrêté devant Cour constitutionnelle.

Mais on sait déjà que toute cette procédure ne vise qu’à gagner du temps et à prendre date avec l’opinion. Reconnaissant sa démarche vouée à l’échec, il cherche déjà des parfaits coupables : les institutions de la République qu’il compte rendre coupable de la levée de son immunité parlementaire. Il y a six mois, dans son journal Jeune Afrique, il disait pourtant que la Cour constitutionnelle était semblable à une bise, qu’elle penche toujours du même coté même si c’est cette cour, soit dit en passant, qui a confirmé l’immunité pour laquelle il est prêt à se suicider aujourd’hui.

La procédure de la Cour constitutionnelle a donc évolué, et AMO a été convoqué le 17 avril 2011 pour aller défendre sa requête. A bord de son Range rover et deux de ses deux lieutenants dont le Général Obiang, il a décidé d’aller impressionner les Magistrats de la Haute cour. Alors qu’il a pris le chemin de la sablière et qu’il venait de dépasser la Résidence Maïsha Myboto, il jette un coup d’œil devant et aperçoit un déploiement des forces de sécurité de Zeus (Ali Bongo, ndlr). AMO poussa alors un cri dans la voiture et intima l’ordre à son chauffeur de rebrousser chemin rapidement. Ce qui a provoqué une jolie ambiance dans la voiture entre AMO et son aide de camp : AMO : « j’étais sûr que cette convocation était un piège. Ils veulent m’arrêter mais ils ne m’auront pas ». Le Général Obiang : « Non, patron ils ne peuvent rien nous faire. C’est la petite escorte qui vient souvent chercher le Président, chaque matin, enfin, le président désigné quoi ». AMO : tu vois que même toi aussi ta langue commence à fourcher. Quand tu parles de président tu t’adresses à moi. Quant à Ali, je le connais bien. Si les soldats étaient là c’est à cause de moi. On lui a dit que serai à la Cour constitutionnelle ce matin, c’est pourquoi il a mis les véhicules de police dehors. Je le connais bien ». Une escorte « présidentielle » qui a peur d’une autre escorte présidentielle ; c’est du jamais vu. Toujours est-il qu’AMO a couru se bunkériser derrière le Lycée d’Etat. Chez lui. Préférant se faire représenter par son avocat à l’audience prévue à la Cour constitutionnelle, une audience sollicitée par lui-même, en déposant un recours devant la Haute cour.

Comme quoi AMO tient vraiment à son immunité parlementaire. Pour rien au monde il risquera quoi que ce soit pour la perdre. On avait déjà oublié que c’était la rare élection qu’il ait remportée à Medouneu, après avoir été battu, des années durant, sur ses terres. Pourvu qu’il soit réélu en juillet prochain, sinon il risquerait de s’auto proclamer Président de la jacobolerie nationale. Avec une écharpe en bandoulière.

FIN/INFOSGABON/CE/2011 Source : LA GRIFFE

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