Les membres du Comité de Suivi du projet de Plateforme Citoyenne en cours de création se sont rendus comme précédemment annoncé à Atlanta en Géorgie et à Birmingham en Alabama où ils se sont entretenus le samedi 30 avril avec les communautés gabonaises résidant dans ces villes américaines. (Voir les vidéos)
La série de causeries initiée dans le cadre de la Tournée Citoyenne a donc commencé ce samedi 30 avril à Atlanta où le Comité de Suivi a distillé son message citoyen. Après la présentation du Comité de Suivi à la communauté gabonaise d’Atlanta, le Dr. Thierry Nguéma a, au nom de la communauté gabonaise, dit le mot de bienvenue accueillant les leaders de la « Plateforme » à Atlanta. Saluant l’initiative de ces rencontres citoyennes entre Gabonais des Etats-Unis, le Dr. Thierry Nguéma a fait part des préoccupations qui sont celles des Gabonais de voir leur pays aller à la dérive, déplorant par la même occasion la crise de confiance entre le peuple gabonais et sa classe politique.
Prenant note de ces remarques, Mlle Flore Essiane, Coordonnatrice intérimaire de la Plateforme Citoyenne, a pris la parole pour présenter à l’audience le projet de « Plateforme Citoyenne ».
« Etre en exil, qu’il soit économique ou politique, n’est jamais une bonne chose et je sais également ce qu’une vie loin de chez soi représente. C’est une vie de soucis quotidiens, une lutte pour la survie, un désir de vaincre ou de sortir de la misère, une impulsion vers des possibilités nouvelles qui soient dignes de nos efforts. Mais c’est pourtant là la réalité de la majorité des Gabonais qui vivent aujourd’hui hors de leur pays. La majorité n’a pas fait cela par choix. La majorité est partie, soit pour étudier, soit pour éviter la persécution politique ou économique. Ce qui nous unit, je crois, c’est le constat que notre pays, ou plutôt si vous voulez, nos dirigeants, n’ont pas su répondre à nos attentes, surtout les attentes d’une jeunesse, d’une nouvelle génération qui se cherche encore alors qu’elle avait tout pour réussir », a expliqué Mlle Essiane.
Et d’ajouter : « C’est justement parce que nous ressentons péniblement nos exils, c’est parce que nous savons que nous ne méritons pas cela, que certains d’entre nous ont pris l’engagement de demander des comptes, de demander qu’on nous explique pourquoi le Gabon se meurt alors qu’il avait tout pour servir d’exemple de démocratie et de développement durable en Afrique. Il nous faut, au Gabon, de nouvelles générations agissantes, et de nouvelles formes d’engagements. Ces engagements, ce n’est rien d’autre que cette démarche de patriotes que nous avons entreprise sans peur et sans tergiversations, en lançant l’idée de susciter, par cette Plateforme Citoyenne que nous sommes en train de mettre en place, un pacte citoyen entre Gabonais qui n’ont pas courbé l’échine, entre Gabonais qui espèrent encore, entre Gabonais qui veulent un vrai changement, mais qui savent que cela ne viendra pas tout seul, que le changement qu’on souhaite ne vient qu’au prix de gros efforts, de gros sacrifices, et de convictions inébranlables ».
Sur le projet de « Plateforme Citoyenne », Mlle Essiane a expliqué que cette plateforme, c’est « un outil, certes, politique, mais principalement d’abord un projet de rassemblement des énergies et intelligences gabonaises qui souhaitent un changement digne de ce nom au Gabon. Il ne s’agit pas ici, du moins pas encore, de créer un parti politique, car la Plateforme Citoyenne n’a pas pour vocation de se constituer en parti politique. Elle se veut tout simplement une structure de rassemblement pour tous ceux et toutes celles qui s’inquiètent de la direction prise par notre pays depuis 44 ans, et qui veulent que cela cesse, que le Gabon se démocratise et que le Gabon se développe. La Plateforme Citoyenne a pour vocation de rassembler, et pour rassembler, elle s’adresse à tous les Gabonais, quels que soient leurs appartenances politiques, leurs régions, leurs provinces, leur ethnie, leur sexe, leur religion ou leur orientation sexuelle. Ce qui nous unit et va nous unir, c’est ce pacte citoyen qui veut que nous recherchions ensemble le changement qui s’impose désormais au Gabon. Dès lors que nous sommes d’accord que rien ne va au Gabon depuis 44 ans, nous sommes ensemble. »
Mlle Essiane a ensuite conclu en appelant les Gabonais à un engagement ferme : « Soyons donc ensemble, en mettant en place, à l’issue de cette tournée citoyenne, les structures permanentes qui permettront à la diaspora gabonaise citoyenne des Etats-Unis de peser de tout son poids sur l’avenir politique, économique et culturel du pays. Si vous voulez appartenir à cette structure et au bureau permanent qui sera mis en place sous peu à Washington, ou représenter la Plateforme Citoyenne dans votre ville et y organiser des Comités Citoyens, veuillez nous en faire part ou contactez-nous. Le bureau permanent sera installé et lancé à Washington lors d’un grand meeting qui signalera, dès lors, le début des activités officielles de la plateforme. Nous annoncerons très bientôt la date de ce meeting constitutif de Washington, auquel pourront participer vos délégués. »
Prenant à son tour la parole, Monsieur Patrick Ambamani, Porte Parole intérimaire de la Plateforme Citoyenne, a salué le courage des Gabonais d’Atlanta, qui ont bravé la peur et les difficultés de la vie pour venir s’entretenir, en patriotes, avec d’autres patriotes. Il a insisté sur la nécessité de l’éclosion d’une nouvelle classe politique au Gabon qui ne soit plus prête à aller se vendre aux Bongo dans des compromissions au rabais, et qui s’activerait à faire renaître l’espoir. Rappelant le nom de « prostitués politiques de l’histoire du Gabon » qu’il a donné aux faux opposants qui ont trahi les Gabonais, Monsieur Ambamani a fustigé leur duplicité et enjoint les Gabonais présents à avoir le courage de s’engager pour faire partie de la nouvelle classe politique qui, demain, libérera le Gabon de l’emprise des mafieux au pouvoir.
La parole a été ensuite donnée au Dr. Daniel Mengara, leader du mouvement politique d’opposition « Bongo Doit Partir », qui a distillé le message de la citoyenneté aux Gabonais d’Atlanta. « Etre citoyen, c’est se refuser à être sujet, a-t-il dit, car un sujet subit et accepte de subir, alors que le citoyen lui, se révolte quand on lui impose l’arbitraire. Un citoyen qui se refuse à rester sujet dit avec détermination qu’il ne laissera personne lui voler le droit de s’exprimer librement. Un citoyen qui se refuse à rester sujet dit avec détermination qu’il ne laissera personne dévaliser les caisses de son état sans demander des comptes. Un citoyen ne permettra à personne de rester au pouvoir ou d’arriver au pouvoir s’il ne l’a pas lui-même installé au pouvoir par la seule force de son vote démocratique. »
« Je ne suis pas venu ici pour vous dire d’aimer votre pays. a continué le Docteur. Je sais que vous l’aimez déjà beaucoup, sinon vous ne seriez pas ici aujourd’hui. Je ne suis pas non plus venu vous dire comment aimer votre pays car je sais que vous savez comment l’aimer. On n’apprend pas à un vrai Gabonais, on n’apprend pas à une vraie Gabonaise comment aimer son pays. Ce que je suis venu vous dire, ce que je suis venu vous proposer avec mes amis de la Plateforme Citoyenne en projet, c’est une discussion sur comment nous pouvons apprendre à aimer le Gabon ensemble, et pour le bien de tous. En d’autres termes, je suis venu vous dire l’urgence d’un débat citoyen sur le Gabon. Mais comment commencer un débat sur le Gabon si on ne sait déjà pas ce que c’est qu’être un citoyen ou une citoyenne ? Etre citoyen, c’est avant tout comprendre que quand on est né dans un pays, notre responsabilité première est à notre pays, et non à un homme, encore moins à une famille, un clan, ou une ethnie. Vous savez pourquoi il y a eu la Révolution française ? C’est parce que les Français en avaient assez d’être des sujets.
« Car il y a véritablement une différence entre être un sujet et être un citoyen. Un sujet est une personne à qui on dicte tout et sur laquelle on a droit de vie ou de mort. Un sujet n’a aucun droit, mais uniquement des devoirs qui lui sont arbitrairement dictés par un roi ou un despote qui exerce sui lui un dictat absolu. On lui dicte de se taire et il se tait. On lui prend ses terres et il se tait. On lui confisque ses biens, et il subit, en silence. On viole sa femme et ses enfants devant ses yeux et il dit, « on va encore faire comment ? » Dans le type de pays où les hommes et les femmes subissent ainsi la loi de l’arbitraire, vous trouverez souvent des misères inexplicables, parce que la destinée de ces peuples et leurs ressources auront été confisquées par une minorité qui s’arroge ainsi le droit de vivre tandis que la majorité croule sous la misère. Voilà pourquoi les peuples dignes, ceux qui se refusent à subir, ceux qui se refusent à la mort lente, ont souvent recours à la révolution. Car ils comprennent leur devoir de se muer en citoyens, c’est-à-dire en peuple qui affirme avec vigueur non seulement sa citoyenneté, mais aussi sa souveraineté. »
« Un citoyen, même quand c’est son père qui est président, dira à son père, « papa, tu as trop triché pour arriver au pouvoir, Je ne suis plus fier d’être ton enfant. Dégage ». Un citoyen, même quand c’est son frère qui est président, dira à son frère, « Momoh, mon frère, tu as trop volé. Je t’aime bien, mais s’il te plaît, reviens au village manger le macabo avec nous. Dégage. » Un citoyen, même quand c’est un membre de son ethnie ou de son clan qui est président, lui dira, « Tu as trop tué, compère. Laisse un eu la place aux autres. Va un peu te reposer. Dégage ». Ce que je veux dire par là, chers amis, chers compatriotes, est qu’un vrai citoyen, même quand il est d’un parti au pouvoir comme le PDG, aura toujours le courage de dire à son président que, « comme toi et ta famille vous n’avez rien foutu de bon depuis 44 ans. Dégagez. »
Insistant sur l’impératif de la vérité et de la sincérité pour les nouvelles générations, le Dr. Daniel Mengara dit : « Je sais qu’il y en a au Gabon en ce moment qui savent que nous nous réunissons ici aujourd’hui, et qui ont peur. Ils ont peur de la vérité car ils sont habitués à mentir, ils sont habitués à détourner, ils sont habitués à voler, et cela fait 44 ans que cela dure. Voilà pourquoi quand de vrais Gabonais se réunissent, quand de vrais Gabonais qui n’ont pas peur de se réunir pour dire la vérité se rassemblent, les menteurs et les voleurs tremblent. »
Faisant clairement la distinction entre le PDG, parti au pouvoir, et le Bongoïsme, et distinguant clairement les Gabonais militant au sein du PDG et les bongoïstes, le Dr. Daniel Mengara asséna : « Car le mal du Gabon, je l’affirme ici aujourd’hui, ce n’est pas le PDG, même si on trouvera à ses membres fondamentalement la responsabilité d’avoir laissé les Bongo les prendre en otage. Mais je suis sûr qu’il y a des Gabonais bien pensants au sein du PDG qui veulent la même chose que nous. Mais on les empêche de s’exprimer, exactement comme on nous empêche de parler. Le mal du Gabon, ce ne sont donc pas automatiquement les pauvres Gabonais qui militent au sein du PDG après avoir cru en la sincérité des Bongo et de leurs complices. Le mal du Gabon, c’est ce que j’appelle le « bongoïsme ». Le bongoïme est la maladie qui ronge le Gabon depuis 44 ans. C’est le bongoïsme qui a fait que, être femme au Gabon soit devenu synonyme d’aller bouger les fesses devant les hommes politiques en échange de quelques pagnes avec la gueule du dictateur dessus. On a voulu animaliser la femme gabonaise.
« C’est le bongoïsme qui a fait qu’au Gabon, servir celui qui se disait président du Gabon voulait dire voler, détourner et détrousser les Gabonais sous les yeux approbateurs du dictateur. Voilà pourquoi, au Gabon, on n’a jamais puni les crimes de corruption et de détournement. Avec le bongoïsme, plus on détourne, plus on est récompensé de nominations et de promotions. Le bongoïsme a tellement normalisé la criminalité politique et l’immoralité publique au Gabon que quand vous refusez de voler, on vous dit que vous êtes bête. Voilà pourquoi, quand j’avais par six fois refusé de rencontrer Omar Bongo, certains m’ont traité de fou car pour eux, j’avais raté de belles opportunités de devenir ministre et de me caser dans l’oppulence. Tout ce que j’avais à faire, c’est dire mon allégeance au Bongo de service. J’avais beau leur dire que Daniel Mengara, avec son poste de Professeur d’université aux USA, n’avait pas besoin de devenir ministre, que Daniel Mengara, parce qu’il a de la fierté, ne rencontre pas les animaux, encore moins leur faire allégéance. Les gens n’ont jamais pu comprendre que quelqu’un puisse refuser de rencontrer Omar Bongo. On m’a alors tout simplement traité de fou.
« Je dis donc que le bongoïsme est responsable, et non le PDG, pourquoi ? Certes, on ne pourra totalement occulter la responsabilité du régime pédégiste tout entier dans la débâcle quadragénaire du Gabon. Mais vous savez, un président est comme un père de famille. Quand vous avez des enfants, vos enfants observent vos habitudes. Ils savent ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas. Et tous leurs comportements seront conditionnés par votre caractère. Si vous êtes honnête, vos enfants apprendront de vous les principes qui forment les gens honnêtes. Si vous êtes malhonnêtes, vos enfants apprendront de vous le mensonge et la fourberie. Il en va de même pour un Président de la République. Au Gabon, l’entourage d’Omar Bongo a volé parce qu’ils savaient tous qu’Omar Bongo aimait voler. Et Omar Bongo a toujours su récompenser ceux qui l’ont aidé à voler. Au Gabon, tout le monde sait qu’Ali Bongo vole, donc tous ceux qui le servent savent qu’ils doivent le servir dans le sens qu’ils savent qu’il aime, c’est-à-dire dans le sens du vol et de la criminalité. Comment alors s’étonner que, comme premier acte de sa présidence usurpée, Ali Bongo ait été en France s’acheter une villa de 100 millions d’Euros ? Pour moi, quand on dévalise 100 millions d’Euros des caisses de l’Etat, je ne vois pas que l’argent volé, je vois les conséquences humaines de cet argent volé. Je vois par exemple que des milliers d’enfants gabonais auraient pu survivre si cet argent avait été utilisé pour payer des médicaments dans les hôpitaux du Gabon. Du coup, quand ces enfants meurent, c’est comme si c’est Ali Bongo qui les avait tués en détournant l’argent qui aurait pu les sauver. C’est comme si Ali Bongo avait pris un couteau et égorgé avec ses propres mains les 3000 bébés qui meurent dans les hôpitaux du Gabon chaque année faute de soins.»
« Oui, je le répète, » continua Daniel Mengara, « il y a une différence entre bongoïsme et PDG. Les bongoïstes servent les Bongo et avec les Bongo, ils se sont constitués en mafia pour ruiner le Gabon. Et cela fait 44 ans que cela dure. Les pédégistes, il me semble, sont des Gabonais comme la plupart d’entre nous, qui ont aussi à cœur de voir leur Gabon évoluer. Ils ont beau appartenir au PDG, ils restent malgré tout des citoyens qui, comme nous, meurent dans les mêmes vieux hôpitaux mouroirs du Gabon alors que les bongoïstes eux, vont se faire faire des check-up et se faire soigner dans des hôpitaux occidentaux ou asiatiques à des coûts exorbitants. Les bongoïstes, ce sont ceux qui s’accaparent des bourses de l’état gabonais pour les donner aux membres de leur famille, de leur clan, de leur ethnie. Eux, ils envoient leurs enfants étudier dans les meilleures écoles aux Etats-Unis, au Canada et en France, laissant les enfants des autres Gabonais, y compris ceux des pauvres pédégistes qui tirent le diable par la queue, dans le désarroi le plus total. Le pire, je dirais même la honte, c’est quand le fameux président qui avait ainsi meurtri son pays pendant 44 ans va mourir comme un rat à l’étranger dans un hôpital espagnol, justement parce que, chez lui, il n’a pas construit un seul hôpital digne de ce nom capable de le soigner. »
Tirant leçon des conséquences du bongoïsme et des fameuses politiques d’« émergence » engagées dernièrement au Gabon, le Dr. Mengara demanda : « De quelle émergence parle-t-on ? Peut-il y avoir émergence quand on sait que les bongoïstes ont pris en otage le PDG ? Car il me semble que les bongoïstes ont décidé que tant qu’un Bongo sera vivant au Gabon, aucun autre Gabonais, y compris les pédégistes, n’aura le droit de devenir président du Gabon. En fait, j’ai pitié de mes frères du PDG. Car il me semble qu’on leur dit à eux aussi que tant qu’un Bongo sera vivant, aucun pédégiste, et aucun enfant de membre du PDG n’aura le droit de rêver d’être un jour président du Gabon. On nous dit que les Gabonais doivent accepter l’idée de devoir être dirigés près de 70 ans par une seule famille, comme si le PDG n’avait pas d’hommes et de femmes valables, comme si le PDG n’avait personne d’autre qui puisse valablement diriger le Gabon. C’est insensé. Ne voyez-vous pas au PDG que ce ne sont pas juste les opposants qui sont frappés par la folie des Bongo, mais vous-mêmes aussi ? »
Le Dr. Mengara, en somme, conclut son intervention en attirant l’attention des Gabonais, ceux du PDG comme ceux de l’opposition, sur le danger de continuer à valider la prise en otage du Gabon par les Bongo. Pour lui, ce n’est pas la peine de compter sur des élections perdues d’avance ni sur le miracle. Le Gabon ne changera pas par autre chose que par des actes citoyens posés par de vrais patriotes, de vrais Gabonais qui aiment leur pays. Le Dr. Daniel Mengara a ainsi invité les frères et sœurs du PDG à s’armer de courage pour venir « affronter la vérité » en compagnie de leurs compatriotes de l’opposition lors de cette tournée citoyenne, et débattre fraternellement avec eux des perspectives d’un Gabon nouveau qui soit un Gabon pour tous et non le Gabon de quelques-uns. Le débat actuel, selon le Dr. Daniel Mengara, concerne tous les Gabonais et il faut que les Gabonais de tous bords politiques comprennent l’urgence de ce débat. Pour lui, quand on crée une loi constitutionnelle qui exclue la diaspora gabonaise de toute participation comme candidat à l’élection présidentielle du Gabon, on vise certes des opposants reconnus de la diaspora comme Daniel Mengara, mais on ne se rend pas compte qu’en réalité, cette loi touche tout autant les opposants que les membres du PDG (parti au pouvoir) qui vivent dans la diaspora. On leur dit, en fait, qu’ils ne peuvent même pas solliciter la nomination de leur parti. Eux, ils doivent se contenter de dire à leurs femmes d’aller bouger les derrières en public pour la gloire des Bongo car seuls les Bongo ont le droit d’être présidents du Gabon. Aucun autre membre ne peut l’être. Ainsi, même les membre du PDG de la diaspora qui souhaiteraient se mettre au service de leur pays comme président de la République doivent oublier ce rêve tant qu’un Bongo sera vivant au Gabon. Pour le Dr. Daniel Mengara, cette situation par laquelle on prive CONSTITUTIONNELLEMENT TOUTE la diaspora gabonaise, qu’elle soit du PDG ou de l’opposition, de toute voix dans le débat politique national, et ce à cause de la soif de pouvoir d’une seule famille et d’un seul clan, est intolérable et doit être combattue, pour le bien de tous les Gabonais, qu’ils soient de l’opposition ou du PDG.
Faisant l’autopsie de la défaite de l’opposition gabonaise et son incapacité depuis 22 ans à traduire les aspirations du peuple gabonais en victoire contre les Bongoïstes, Daniel Mengara expliqua aux Gabonais d’Atlanta ce qu’il pense des perspectives pour un changement immédiat au Gabon : « Pour ma part, j’ai toujours estimé que rien de bon ne pouvait plus se passer au Gabon tant qu’un Bongo sera au pouvoir. J’ai aussi toujours dit que le Gabon ne changera ni par les urnes, ni par le bon vouloir des Bongo. Ne rêvons pas. Il ne faut pas croire qu’Ali Bongo se lèvera un beau matin, transfiguré et touché par la grâce divine, pour dire aux Gabonais : « Tiens, la vierge Marie m’est apparue en songe hier. Elle m’a demandé d’aller planter les patates à Makongonio et de laisser les Gabonais choisir démocratiquement leur président. Non, il ne le fera pas car aucun des Bongo que vous connaissez n’a le sens de l’honneur. Quand quelqu’un qui sait avoir perdu une élection se décide quand-même à s’asseoir fièrement, sourire bête à la bouche, sur un trône volé, cela, mes frères, s’appelle de la mythomanie, c’est le signe d’une grave maladie mentale que l’on ne peut soigner qu’avec un électrochoc à 1000 kilowatts. Il faut tout simplement leur griller le cerveau. »
« Le changement ne viendra pas non plus au travers d’une opposition qui fait semblant. Une opposition qui déclare combattre la dictature, mais qui se dit conviviale. Une opposition qui dit vouloir donner des cartons rouges aux Bongo, mais qui, bizarrement, dit qu’elle obtiendra le pouvoir par les voies légales en respectant la légalité républicaine des Bongo; pour finir ensuite par aller s’agenouiller devant le père comme le fils, pour quémander piteusement des postes de Premier ministre. Une opposition qui promet de défendre le vote des Gabonais et qui dit faire confiance à la Cour constitutionnelle des Bongo pour lui donner la victoire. Une opposition qui dit qu’elle ne permettra à personne de voler le vote des Gabonais et qui, pour défendre ce vote, va se cacher à Medouneu pour faire une grève de la faim bâton de manioc dans la main gauche et patte de porc épic à la main droite. Une opposition qui par la suite proclame l’insurrection, nomme un gouvernement, et pour affirmer l’autorité de ce gouvernement, va prendre les bureaux du PNUD en otage pour demander que ce soit l’ONU qui vienne leur donner le pouvoir. Pourquoi avoir nommé un gouvernement parallèle si on n’avait comme plan de libération nationale que le refuge au PNUD pour demander à l’ONU de venir libérer le Gabon à leur place ? Tout cela, c’est de l’illusion. L’opposition gabonaise ne sert à rien d’autre qu’à nourrir les ventres de leurs leaders; ces oppositions, ce sont tout simplement des entreprises à but lucratif au service des ventres de leaders toujours prêts à courir à la soupe, et quand la soupe tarde à venir, font semblant de faire des révolutions pour forcer la main au dictateur; une manière de lui dire, « tu ne mangeras pas tout seul; on mangera avec toi. ”
Le Dr. Daniel Mengara conclut son discours en demandant aux Gabonais d’Atlanta de s’organiser pour donner un visage visible à une nouvelle génération de Gabonais capable de répondre aux attentes du peuple, dans un contexte de réalisme où chaque Gabonais qui s’engage doit savoir que ce n’est pas par less urnes que le Gabon changera.
A Birmingham, où le Comité de Suivi de la Plateforme Citoyenne s’est ensuite rendu pour un meeting devant se tenir à 18h30 dans la même journée, le message a essentiellement été le même. Après le mot de bienvenue des compatriotes de Birmingham, le Comité de Suivi a pris la parole pour exposer aux Gabonais de Birmingham l’impératif d’un engagement citoyen nouveau, et leur a demandé de s’organiser en vue de permettre à la diaspora gabonaise des USA de commencer à peser de tout son poids sur le débat politique national, non seulement pour influencer les positions américaines sur le Gabon, mais aussi pour influencer l’avenir du Gabon en vue du changement immédiat. Ici encore, il a été précisé aux compatriotes les contours du projet de Plateforme Citoyenne et les perspectives pour un Gabon nouveau.
Il s’est dégagé lors des séances de questions-réponses avec les Gabonais d’Atlanta et de Birmingham que le peuple Gabonais, dans la diaspora comme au pays, était désemparé, désabusé et déçu par les oppositions gabonaises qui se sont compromises dans la politique du ventre et une classe politique plus que jamais dévoyée. Devant cette forfaiture, les Gabonais attendent et se cherchent de vrais leaders capables de se poser en alternative crédible. Vu l’expérience attristante de la génération de leaders politiques finissante, et leurs piètres performances sur le terrain de l’action politique de libération nationale depuis 22 ans, les Gabonais de la Diaspora se disent désormais méfiants et veulent qu’on les rassure que les nouveaux leaders ne trahiront pas demain comme les autres ont trahi hier. Les membres du Comité de Suivi ayant pris note des préoccupations des Gabonais, ils ont promis de revenir à Atlanta et Birmingham pour approfondir la réflexion et préparer ensemble l’avenir du Gabon. Ils ont également donné rendez-vous aux Gabonais au meeting de lancement de la Plateforme Citoyenne qui sera prochainement organisé à Washington à l’issue de la tournée citoyenne.
Après Atlanta et Birmingham, le Comité de Suivi de la Plateforme citoyenne se rendra le 21 mai à Houston (voir annonce ici) .
Le Comité de Suivi compte par la suite se rendre dans les villes et pays suivants pour des conciliabules supplémentaires avec les Gabonais de la diaspora.
- New York, USA
- Washington, D.C. (étape de lancement de la Plateforme)
- Montréal ou Toronto, Canada
- Paris, France
- Londres, Angleterre
- Dakar, Sénégal
La date de chaque étape sera annoncée au fur et à mesure. D’autres lieux de visite seront également décidés au fur et à mesure de leur inclusion dans ce programme.
Fait à Washington, D.C., le 5 mai 2011
Le Bureau Intérimaire
Plateforme Citoyenne
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