Arrimée aux directives des plus hautes autorités de l’Etat, l’administration gabonaise des Douanes demeure dans la logique de son programme de réformes en vue de la bonne gouvernance en son sein.
Un séminaire s’est ouvert à cet effet, lundi à Libreville en partenariat avec la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI).
Centrée sur douze projets d’envergure, l’irréversible processus de réforme interne de l’administration des Douanes et des Droits indirects, entamée en 2009, se poursuit.
Les agents de cette administration mettent en cadence l’un des douze piliers de cette réforme, « la promotion de l’éthique et de la bonne gouvernance », à la faveur des rencontres d’information et de sensibilisation animées par la CNLCEI.
En fait, il s’agit d’une démarche convergente. Ces séminaires s’intègrent dans le cadre d’une tournée des administrations publiques qu’effectue la CNLCEI. Dans le même temps, l’administration des Douanes vient de publier, en interne, un « Guide d’Ethique et de Bonne Conduite » de 36 pages, comportant 112 articles qui vulgarisent « des règles de conduite conformes aux principes moraux de l’administration des douanes considérées comme nécessaires pour la réalisation de ses missions dans la dignité, l’intégrité, le professionnalisme, le respect et la responsabilité » (article 3).
Le Directeur général des Douanes et des Droits indirects, Fridolin Onguinda a, lors de l’ouverture du séminaire, rappelé que le Guide de l’éthique et de bonne conduite actuellement en exécution au sein de son administration s’appuie sur l’une des recommandations de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) contenue dans la Déclaration d’Arusha (Tanzanie, 7 juillet 1993, révisée en juin 2003).
M. Onguinda a insisté sur la collaboration recherchée entre les Douanes et la CNLCEI. D’après lui, l’éthique est une question sensible qui mérite des efforts soutenus. C’est la raison pour laquelle, souligne-t-il, son administration se tiendra toujours à la disposition de la CNLCEI afin de bénéficier de son expertise et expérience en la matière.
Les échanges entre la CNLCEI et les Douanes ont porté essentiellement sur le contenu des informations à inscrire sur le formulaire de déclaration des biens. L’occasion faisant le larron, les douaniers ont souhaité que la CNLCEI se tourne aussi vers les opérateurs économiques, maillon à part entière de la chaîne logistique. Car, ont-ils rappelé, pour qu’il y ait un corrompu, il faut un corrupteur.
On n’est pas sans savoir que la corruption et l’enrichissement illicite constituent une entrave au développement. Ce sont des fléaux qui perpétuent la pauvreté et favorisent l’érosion des valeurs morales et culturelles. D’autant plus que selon la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI), les sommes détournées, du fait de la corruption, s’élèvent à 480 000 milliards de FCFA, soit 5% du PIB mondial.
Pour sa part, l’Union Africaine (UA) estime à 148 milliards par an, soit 25% du PIB annuel, les sommes d’argent qui empruntent les circuits peu orthodoxes.