Le président de la République, chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, s’est réjoui, mardi, à Lambaréné, dans la province du Moyen-Ogooué (centre) du » rôle du Gabon sur la scène internationale » après que son pays ait proposé la résolution 65/189 qui a consacré la Journée internationale des veuves célébrée le 23 juin et le texte sur la lutte contre le VIH-Sida eu égard à son impact sur la sécurité mondiale.
« Ça n’arrive pas tous les jours qu’un pays puisse faire passer une résolution au Conseil de sécurité » de l’Onu, a fait observer le président Ali Bongo Ondimba lors d’une conférence de presse clôturant son séjour à Lambaréné marqué, entre autres, par la tenue du 6ème Conseil des ministres délocalisé après Port-Gentil, Oyem, Makokou, Tchibanga et Koula-Moutou.
» Le Gabon a contribué à changer le sort des femmes dans le monde’’, s’est-il félicité, conscient que la célébration internationale de la journée des veuves devrait accroitre le soutien accordé aux conjoints survivants et aux orphelins de plus en plus nombreux à travers la planète.
A ce jour, on y compte plus de 245 millions de veuves dans le monde (40 millions en Inde) dont plusieurs vivent en dessous du seuil de pauvreté.
L’attention ainsi portée aux femmes et aux enfants qui n’ont rien à cause de la spoliation des biens (vol aggravé) découle du plaidoyer et de l’initiative de l’épouse du numéro un gabonais, Sylvia Bongo Ondimba, soutenue dans son élan par la communauté internationale.
La première dame s’est investie, sur le plan local, dans des actions diverses et variées en faveur de la veuve, caractérisées par la création du centre Mbandja, situé dans le 3ème arrondissement de Libreville, dédié à ces femmes dont les conditions de vie sont moins bonnes que pour celles qui sont mariées.
Ce centre se définit comme un espace de solidarité et d’échanges. Il s’agit d’une action complémentaire aux dispositions administratives et juridiques déjà prises ou encours au plus haut niveau de l’État vue d’améliorer la situation des veuves.
IMAGE POSITIVE, APPRECIEE
» Notre image à l’heure actuelle est positive, appréciée », s’est donc prononce le chef de l’État devant les succès engrangés par la diplomatie gabonaise, » n’en déplaise à nos détracteurs », a-t-il ironisé.
Dans ce contexte, A. Bongo Ondimba a rappelé que lors de son récent séjour (5 -10 juin 2011) à New-York au moment où le Gabon prenait la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies, il avait présidé une réunion de haut niveau de cette instance de décisions de l’Onu sur » le maintien de la paix et la sécurité internationale ».
Il avait particulièrement axé son propos sur l’impact de la pandémie du VIH-Sida sur la sécurité internationale, dans le cadre de la célébration du 10ème anniversaire de la résolution 1308 adoptée le 17 juillet 2000.
Au cours de ce débat, a-t-il précisé, le Gabon avait proposé un projet de résolution coparrainée par plusieurs pays dont la France, le Nigeria et l’Afrique du sud sur la lutte contre le VIH-Sida. Ce projet a été adopté à l’unanimité par les quinze (15) États membres composant le Conseil.
En outre, a relevé le chef de l’État, » c’est sous la présidence gabonaise (au Conseil de sécurité de l’Onu, NDLR) que le secrétaire général Ban Ki-Moon a posé sa candidature et a été réélu » pour un second mandat.
» Nous n’allons pas nous arrêter à ces quelques victoires, ce n’est pas une fin en soi », a-t-il reconnu.
Pour lui, l’essentiel est que »cela se traduise par l’arrivée des hommes d’affaires, avec des possibilités d’investissements ».
En clair, la visibilité de la diplomatie gabonaise devrait avoir une »traduction concrète pour les gabonais », ce à quoi il s’y attèle.
»Dans sa majorité, le peuple est satisfait (…), le message qu’il me renvoie est que « monsieur le président, il faut continuer ! » », a-t-il dit au sujet des réformes mises en route dans de nombreux domaines.
A la question : » Le président Barack Obama vous a pressé d’accélérer les reformes sur la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, quelle suite donnez-vous à l’appel de votre homologue américain ? », Ali Bongo Ondimba a indiqué qu’à l’occasion de son entretien à la Maison Blanche, » dans une bonne atmosphère’’, son interlocuteur lui avait bel et bien demandé d’ »accélérer » les réformes et d’être »audacieux » dans la démarche.
A cet effet » il faut aller plus vite et plus fort », a insisté le président gabonais non sans souligner que Barack Obame avait »salué tout ce qui se fait ».
« JE N’AI QU’UN PATRON, LE PEUPLE GABONAIS »
En d’autres termes, » nous avons le soutien des États-Unis pour poursuivre les efforts (…) Je me suis engage devant le peuple gabonais (…) Je n’ai qu’un patron, le peuple gabonais », a-t-il tranché.
Dans ce sillage, il en a profité pour répondre à la presse américaine qui a véhiculé, pendant sa visite à New-York et Washington, l’idée que les droits de l’homme seraient bafoués au Gabon.
» Il y a une méconnaissance de la situation (…) Il n’y a pas des gens maltraités, pas de prisonniers politiques (…) Nous ne sommes pas les mal notés. Il y a une exagération », a constaté l’ancien ministre de la Défense qui, selon lui, n’a » jamais utilisé des moyens illégaux » quand il occupait lesdites fonctions et « pourquoi maintenant? », a-t-il interrogé.
Le Gabon qui doit » toujours faire mieux » travaille étroitement avec les organismes de défense des droits de l’homme les plus emblématiques que sont Amnesty International et Human Right Watch, a-t-il déclaré face aux accusations de la presse américaine sur les violations des droits humains.
Des dénonciations qu’il a placées sur le compte de la » mal information » avant d’y voir la main de »certains compatriotes qui se précipitent pour donner des informations aux medias étrangers et jubiler ».
Si l’on en croit Ali Bongo Ondimba, » le péché originel, c’est d’être dans le gouvernement » et qu’une fois parti, on se pare d’une certaine virginité pour accuser ceux qui y demeurent de violation des droits de l’homme.
« POUR CERTAINS ESPRITS, LE MONDE EST ENTRAIN DE SE TROMPER »
» Un certain nombre de partenaires reconnait ce que nous faisons (…) Mais, pour certains esprits, le monde est entrain de se tromper », a-t-il relevé, visiblement déçu par le peu d’intérêt accordé par nombre de ses compatriotes devant les succès obtenus par le Gabon dans les arcanes internationales.
Avant et pendant le séjour américain du chef de l’État gabonais au pays de l’oncle Sam, des adversaires du régime et des membres de la société civile n’avaient eu de cesse d’inonder la Maison Blanche de courriers pour y dénoncer les travers de l’équipe dirigeante actuelle à Libreville et solliciter de Barack Obama une ferme condamnation.
A contrario, Ali Bongo Ondimba, à son retour, le 10 juin dernier, dans la capitale gabonaise a rapporté lors d’une Déclaration à la presse qu’il avait eu un »entretien fructueux avec le président Barack Obama (…) et qui a ‘’adhéré à notre vision de faire du Gabon un pays émergent ».