Dans son communiqué daté du 19 juillet, le gouvernement a donné de la voix en fustigeant une «volonté délibérée des responsables de l’ex Union nationale de continuer à fouler aux pieds les lois et règlements en vigueur en République gabonaise», après la destruction par des supposés manifestants du parti de l’opposition, le 16 juillet, de 4 véhicules à usage de taxi au quartier Derrière la Prison à Libreville. Dans sa réaction publiée ci-après in extenso, le président l’Union nationale, Zacharie Myboto, dénonce les «affirmations gratuites et dénuées de tout fondement» du gouvernement, non sans déplorer la «volonté du pouvoir et du ministre de l’intérieur, en particulier, de bâillonner la démocratie et de tuer l’Union Nationale».
Réaction de l’Union nationale
Mesdames, messieurs, chers compatriotes,
Mardi 19 juillet 2011, le ministre de l’intérieur a fait un communiqué sur des évènements qui se seraient produits à la place de la Paix (Rond-point de la Démocratie) le samedi 16 juillet 2011 en accusant l’Union Nationale qu’il a curieusement et volontairement dissoute.
Il importe d’éclairer l’opinion sur les faits en apportant les précisions suivantes.
Le samedi 16 juillet 2011 s’est tenue au siège de l’Union Nationale une manifestation regroupant la société civile (ROLBG, Observatoire National de la Démocratie, Publiez Ce Que Vous Payez, CONASYSED) et les partis politiques de l’opposition (MORENA Originel, MORENA Unioniste et Union Nationale). Cette rencontre politique avait pour but d’exprimer la volonté des organisateurs de voir respecter, non seulement, le consensus qui s’est dégagé au sein de la classe politique et de la société civile pour l’introduction de la biométrie dans le processus électoral notamment dans l’établissement des listes électorales, de déclamer les grands axes des réformes institutionnelles et politiques souhaitées par la société civile et les partis politiques signataires pour améliorer la gouvernance démocratique au Gabon, mais aussi de dénoncer la volte-face du pouvoir exécutif face à ses engagements sur l’amélioration de la transparence électorale.
A l’issue de cette réunion, les participants ont marché pacifiquement du siège de l’Union Nationale sis au quartier « Ancienne Sobraga » pour se rendre à la place de la Paix (Rond-point de la Démocratie), manifestant ainsi l’attachement des ONG de la société civile et des partis politiques à la paix, valeur chère aux Gabonaises et aux Gabonais ; tout un symbole.
Le communiqué du ministre de l’intérieur ne dit donc pas la vérité sur ce qui s’est passé ce samedi 16 juillet à 18H30 à la place de la Paix. Par ailleurs ce même communiqué du ministre de l’intérieur est aussi faux lorsqu’il accuse de manière totalement infondée les citoyens rassemblés sur cette place d’avoir brulé des voitures au quartier « Derrière la Prison » longtemps après le rassemblement qui s’est dispersé au bout de 30 minutes sans aucun trouble.
Ces affirmations du communiqué du ministre de l’intérieur sont gratuites et dénuées de tout fondement. De même le rappel malicieux des conditions de la dissolution injuste et illégale de l’Union Nationale n’est pas innocent et prouve à n’en point douter l’acharnement du pouvoir dans son ensemble et du gouvernement en particulier contre un parti qui entend marquer fermement son action dans le combat démocratique pour l’alternance et cela ne constitue nullement un acte de défiance envers qui que ce soit.
En effet, l’Union Nationale, ses dirigeants et ses militants ont fait la preuve de leur attachement à la paix, à la démocratie et au développement du Gabon. Ils entendent être traités comme tel et ils rejettent tout amalgame insidieux pour tenter de faire croire le contraire pour les discréditer. Ils ne l’acceptent pas et ils prennent à témoin l’opinion nationale et internationale face à la volonté du pouvoir et du ministre de l’intérieur, en particulier, de bâillonner la démocratie et de tuer l’Union Nationale.
Zacharie MYBOTO