Le leader de l’opposition gabonaise, Pierre Mamboundou a annoncé dernièrement à Libreville qu’il engage dans les tout prochains jours « une mission de bons offices » auprès de l’Exécutif et de l’opposition pour exiger « l’organisation des prochaines élections législatives avec des données biométriques ». C’était lors d’une assemblée générale avec ses militants. A constaté Infos Gabon.
Pour le président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), la Cour Constitutionnelle a effectué un « excellent travail », quand bien même il n’est pas « souvent convaincu par certaines décisions de cette haute juridiction ».
L’opposant historique a dit à ses militants qu’il ira demander au Président de la République Gabonaise « d’agir comme son homologue sénégalais, Abdoulaye Wade, qui a finalement retiré un projet, très contesté, de révision de la constitution devant lui permettre de se représenter avec un colistier en qualité de vice-président de la République ».
Après la Présidence de la République, Pierre Mamboundou compte, a-t-il indiqué, poursuivre sa mission auprès des autres partis de l’opposition ainsi qu’auprès de tous les « démocrates ». Il consultera enfin, a-t-il ajouté, sa base pour « un compte rendu de ces démarches avant de prendre la décision qui s’imposera ».
A titre de rappel, en mai dernier, la classe politique toutes tendances confondues, réunie autour du Président de la République, Ali Bongo Ondimba à Libreville, avait unanimement convenu d’introduire la biométrie dans le processus électoral.
La Cour Constitutionnelle consultée pour matérialiser ce consensus pour ce qui concerne les législatives 2011, a estimé que les arguments contenus dans la requête du Gouvernement n’étaient pas suffisants pour faire valoir un cas de force majeur nécessaire pour reporter ce scrutin prévu avant la fin de cette année.
Comme on le sait, l’opposition exige le report du scrutin pour avoir « le temps nécessaire d’informatiser les listes électorales et introduire les données biométriques susceptibles de garantir la transparence électorale ». Réponse du berger à la bergère : L’Exécutif fait valoir le respect de la Constitution et soutient qu’aucun budget n’a été prévu cette année pour financer l’introduction de la biométrie.
Notons que selon la Constitution gabonaise, les prochaines élections législatives doivent intervenir avant la fin de l’année en cours. Le renouvèlement du mandat des 125 Députés devant intervenir dès la première quinzaine de janvier 2012.
Dans son message à la Nation le 16 août dernier à l’occasion du 51ème anniversaire de l’Indépendance du Gabon, le numéro un gabonais a affirmé qu’il se soumet à la décision de la Cour Constitutionnelle et a invité toute la classe politique gabonaise à emboîter le pas.