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Gabon : «On va certainement vers un bras de fer», assure Gérard Ella Nguéma

Invité, au téléphone et à chaud, à expliciter un communiqué paru dans le quotidien « L’union » au sujet de la non-participation des représentants de l’opposition à la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), Gérard Ella Nguéma, sociétaire de la défunte Union nationale, confirme la position de l’opposition et laisse entrevoir les tractations en cours tout en présageant d’un probable bras de fer entre la majorité et l’opposition au sujet des prochaines législatives.

Un communiqué des «partis politiques de l’opposition regroupés au sein de l’ACR, de la CPPA, de l’APPO et du Front Socialiste (FS)», publié dans le quotidien « L’union », le 1er septembre, affirme que ces entités politiques maintiennent leur refus de participer au bureau de la CENAP. L’annonce se réfère à une déclaration du 15 juillet dernier. Depuis cette date où donc en est-on et cette annonce est-elle effective ?

Pour l’instant c’est le statu quo. On en est à ce niveau. Par rapport à ce communiqué, il faut dire que les représentants de l’opposition à la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) sont d’abord issus de regroupements ou de partis politiques. Si la consigne de ces regroupements de partis est de geler les activités de ses représentants à la Cénap, je ne vois pas pourquoi la situation rappelée par ce communiqué ne serait pas effective.

Alors quelles sont les conditions pour une reprise de la participation de ces regroupements de partis aux activités de la Cénap ?

Ben, tout simplement la biométrie. La biométrie pour une transparence électorale. Pour l’instant, on en est là : la suspension de la participation de l’opposition est toujours valable, si l’on s’en tient à la déclaration des chefs de partis le 15 juillet dernier.

La société civile a dernièrement rencontré le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG) et Pierre Mamboundou s’est montré d’accord pour un front uni de l’opposition uni de l’opposition visant l’obtention de la biométrie pour les prochaines législatives. Avez-vous été approchés en ce sens ou alors vous, que l’on nomme ex-Union nationale (UN), entreprenez une action de rapprochement dans ce but là ?

Si aujourd’hui, l’UPG et ses alliés s’accordent à partager le principe qui stipule « Pas de biométrie, pas d’élection », nous ne voyons pas pourquoi nous ne nous accorderons pas avec elle sur l’essentiel. Du moins l’essentiel du moment. Les tergiversations et turpitudes des groupes ou des partis politiques doivent être gérés par les responsables de ces partis, à l’intérieur des partis concernés. Donc, si un rapprochement doit être fait, il se fera. Pour le moment il y a une invite, officielle pourrait-on dire, lancée par la Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA), l’Alliance des partis politiques de l’opposition (APPO) et les Forces socialistes gabonaises (FSG) dont sont issus Léon Mbou Yembi et Mouang Mbading. Ces formations ont élaboré une correspondance, qui est en cours de distribution, invitant à se rencontrer très prochainement à ce sujet. Tout le monde est concerné : les groupes de partis que je viens d’énumérer ainsi que le PSD de Pierre Claver Maganga Moussavou. Ils ont signé le courrier dont je fais état et qui devrait parvenir à l’ACR incessamment.

Quel point de vue personnel l’homme politique que vous êtes peut-il donner de la suite des évènements ?

Je suis tout d’abord au regret de constater le manque de cohérence de la politique de Monsieur Ali Bongo. Il invite lui-même les partis politiques à un échange au sujet de la biométrie, sors lui-même l’expression «Pas de biométrie, bonjour les dégâts !» et au moment de la fête nationale, il annonce que la biométrie n’est plus à l’ordre du jour. Or, l’ordonnance établissant l’utilisation des données à caractère personnel, donc la biométrie, a été prise en procédure d’urgence. Ce qui veut dire que cette ordonnance est immédiatement applicable. Je constate donc la mauvaise volonté de l’homme, l’incohérence de sa politique et son immaturité politique. On va donc certainement vers un bras de fer. Parce que ce n’est dans l’intérêt de personne aujourd’hui d’organiser des élections dans ces conditions au moment où le pays s’apprête à organiser la Coupe d’Afrique des nations et où tous les radars seront braqués sur le pays. Le pouvoir pense pouvoir instaurer un climat de dictature chez nous. On va nécessairement aller vers un bras de fer pour le faire reculer. A moins que, à mi-parcours, les acteurs décident de se raviser. Mais, je crois qu’il faut l’amener à se plier à la volonté du peuple. Parce que s’il s’est imposé président, c’est pour diriger un peuple et ce peuple ne veut d’élections truquées. Les élections truquées ne peuvent pas devenir un mode opératoire pour un clan, une famille. Donc, à partir de là, je crois qu’il faut amener l’acteur Ali Bongo à comprendre que la souveraineté appartient au peuple et que c’est pour ce peuple qu’on est dirigeant, pas pour soi-même. Voilà.

Votre parti étant dissout, comment donc vous présentez-vous aujourd’hui ? Au nom de quoi ou de qui parlez-vous ?

Je parle au nom d’Ella Nguema, un acteur politique. Apparemment cela fait plaisir à quelques bouffons de la République d’entendre «ex-Union nationale». Je reste un acteur politique et, qu’on le veuille ou pas, l’Union nationale reste la principale formation de l’opposition. Il faut tenir compte du fait sociopolitique. Je dis que je reste secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale. Je parle à ce titre là et j’assume mes propos.

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