Malgré le démenti du gouvernement, publié le 2 septembre dans le journal « L’union », selon lequel le président Ali Bongo n’a jamais prononcé l’expression «aller aux élections aujourd’hui sans la biométrie, bonjour les dégâts !», l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) persiste sur le fait que le chef de l’Etat est «bel et bien» l’auteur de cette déclaration. Selon le parti de l’opposition, «la déclaration du gouvernement est une diversion pour confirmer la volonté du PDG de ne pas appliquer la biométrie au cours des prochaines élections législatives, pour des raisons de manipulations électorales».
Le traditionnel conseil du secrétariat exécutif de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) s’est tenu le 3 septembre à Libreville. Au menu de ces travaux figurait en bonne place la communication du gouvernement parue le 2 septembre dans le journal « L’Union ». Selon cette déclaration du gouvernement, le président de l’UPG, Pierre Mamboundou, attribue au chef de l’Etat des propos qu’il aurait tenu, le 28 avril 2011, lors de la concertation avec la classe politique. Plus précisément la phrase «aller aux élections aujourd’hui sans la biométrie, bonjour les dégâts !».
Dans le communiqué final de la dernière réunion hebdomadaire de sa haute hiérarchie, l’UPG rappelle que «dans les communiqués sanctionnant ses travaux, dont celui du 4 juin 2011, [elle] avait attiré à nouveau l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’être en concordance avec la volonté affichée par le Président de la République non seulement d’utiliser la biométrie dès les prochaines élections législatives, mais aussi de l’étendre à tous les autres domaines de la vie nationale.»
«Est-il besoin de souligner que lors de la conférence de presse donnée le 30 juin 2011, à l’Assemblée Nationale, les députés de l’Opposition avaient rappelé cette expression utilisée par le Président de la République lors de la consultation du 28 avril 2011. De même, en s’appuyant sur la déclaration du 15 juillet 2011 faite par les différents groupements de l’Opposition (ACR, APPO, CPPA, FS), le Conseil du Secrétariat Exécutif réaffirme que le Président de la République s’était bel et bien exprimé en ces termes : « aller aux élections aujourd’hui sans la biométrie, bonjour les dégâts ! »», poursuit le communiqué de l’UPG.
Selon le parti de l’opposition, «la déclaration du gouvernement est une diversion pour confirmer la volonté du PDG de ne pas appliquer la biométrie au cours des prochaines élections législatives, pour des raisons de manipulations électorales».
Par ailleurs, l’UPG s’est penché sur l’organisation du concours spécial, le 7 septembre 2011 sur toute l’étendue du territoire, par le ministère de l’Education nationale, en vue de permettre aux élèves qui le souhaitent d’intégrer les établissements publics d’enseignement général. Prenant acte de cette information, conseil du secrétariat exécutif de l’UPG a exprimé son étonnement quant à la portée d’une telle initiative.
«En effet, le Conseil tient à rappeler qu’il y a 3 ans, le gouvernement avait eu recours aux établissements privés d’enseignement général de moindre prestige pour orienter les élèves admis en 6ème, à cause du déficit notoire des infrastructures dans les établissements publics. Le conseil demande au gouvernement d’édifier le peuple gabonais sur les efforts consentis en termes du nombre de salles de classes et de leur capacité d’accueil par province, pour recevoir les admis aux tests qu’il organise. Le conseil estime que cette opération relève purement et simplement du marketing politique consistant à s’attirer la sympathie des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes, à la veille des élections législatives annoncées par l’Exécutif», conclut le communiqué final du conseil du secrétariat exécutif de l’UPG.