Mouammar Kadhafi a probablement quitté la ville de Bani Walid et se dirige plus au sud, vers le Tchad ou le Niger, avec l’aide de tribus loyalistes. Mais nul ne sait vraiment où il se trouve.
Selon Hicham Bouhagiar, qui coordonne sa traque, Mouammar Kadhafi aurait pu se trouver il y a trois jours dans la localité de Ghouat, à 950 km au sud de Tripoli et à 300 km au nord de la frontière avec le Niger. Loin de Bani Walid, assiégée par les forces du Conseil national de transition (CNT) depuis plusieurs jours.
Pris en chasse depuis la prise de Tripoli, il y a deux semaines, six mois après le début du soulèvement contre son régime, l’ancien guide de la révolution libyenne voyagerait à bord d’un convoi d’une dizaine de véhicules et pourrait utiliser une tente comme abri – même si, d’après les mêmes sources, il est impossible de confirmer ces informations.
Les dirigeants occidentaux disent d’ailleurs leur ignorance totale, tandis que l’un des porte-parole de Kadhafi, Moussa Ibrahim, assure, lui, qu’il se trouve toujours dans le pays, « en un lieu sûr, en très bonne santé et avec un moral élevé.
Lundi soir, de sources militaires française et nigérienne, on indiquait que de nombreux véhicules militaires libyens avaient franchi la frontière avec le Niger, laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’une tentative de départ en exil de Kadhafi vers un pays africain ami. Mais le gouvernement de Niamey a démenti.
Au Burkina Faso, également cité comme une possible destination finale pour Kadhafi, le président Blaise Compaoré a assuré qu’aucun contact n’avait eu lieu.
Autre priorité du moment, pour les nouvelles autorités libyennes, affermir leur contrôle sur la Libye en évinçant les forces restées fidèles à Kadhafi des bastions qu’elles occupent encore, comme Syrte, sur la côte méditerranéenne, et Bani Walid, dont une partie des 100 000 habitants, coupés du monde extérieur, et notamment des médias, est convaincue que le régime est toujours en place.
Encerclée par les forces du CNT, Bani Walid est l’objet de négociations avec les chefs tribaux. Mais les partisans de Kadhafi entraveraient toute avancée.
Circulant à bord de pick-ups, reprenant le slogan « Allah, Mouammar, la Libye et rien d’autre », tirant en l’air et insultant les habitants, ils intimideraient la population et ses représentants, affirment des témoins, qui signalent que des portraits de Kadhafi ornent toujours les murs de la ville.
Par LEXPRESS.fr avec REUTERS, publié le 07/09/2011