Communiqué de presse, pour diffusion immédiate
C’est avec fermeté que le BDP-Gabon Nouveau condamne le double crime commis par le régime Bongo envers le peuple gabonais. En arrêtant jeudi dernier (28 juin 2007) Guy-Christian Mavioga, et en décidant la suspension du journal L’Espoir, journal dont Monsieur Mavioga est le directeur de la publication, le régime Bongo a encore une fois fait preuve d’arbitraire, de criminalité et de forfaiture.
L’arbitraire, c’est quand, pour étouffer une critique politique, le dictateur gabonais fait fermer un journal et emprisonner son directeur de publication, sur la base de justifications douteuses telles que « M. Mavioga est fonctionnaire, or il est interdit aux fonctionnaires de détenir des journaux ».
Une telle justification est totalement fantaisiste vu que la qualité de fonctionnaire de Monsieur Mavioga semble n’avoir jamais posé problème au régime Bongo depuis que le journal L’Espoir existe.
Il a fallu que le journal L’Espoir publie, dans sa dernière parution, un éditorial intitulé « Les derniers temps de Bongo » dans lequel il critique le régime gabonais pour que l’on se rende tout d’un tout compte que Monsieur Mavioga était fonctionnaire de l’état et qu’à ce titre il ne pouvait détenir un journal.
Quelle farce !
L’arbitraire est encore plus démontré quand on voit les acrobaties légalistes dans lesquelles se contorsionne le régime Bongo. D’une part, le responsable de la Direction générale des recherches (DGR) de la Gendarmerie nationale déclare avoir gardé à vue Monsieur Mavioga pour cause de « mauvais propos envers le président de la République », mais de l’autre, le Conseil national de la communication (CNC) déclare suspendre le journal pour cause d’illégalité, en arguant que Monsieur Mavioga étant fonctionnaire, il ne peut détenir un journal.
Voilà le genre de flou juridique dans lequel nage le régime quadragénaire d’Omar Bongo. On arrête des citoyens sans base juridique en citant des lois qui ne s’appliquent pas et on justifie les arrestations en faisant fi de lois qu’on ne mentionne que pour faire taire ceux qui osent critiquer.
La vérité est que dans le Gabon de Bongo, la loi ne veut absolument rien dire. Pour que le journal L’Espoir ait pu exister jusqu’à présent en toute « illégalité », il a bien fallu que quelqu’un au sein du CNC n’ait pas fait son travail de vérification dès le départ. Car on peut se demander comment le journal L’Espoir en est venu à exister en toute « illégalité » alors qu’il dispose d’un quitus délivré par le même CNC lui reconnaissant droit de cité !
Alors, soit le directeur du CNC n’a pas fait son travail, auquel cas c’est le directeur du CNC et tout son groupuscule de lèche-fesses bongoïstes qui se doivent de démissionner immédiatement, soit il faut tout de suite conclure que l’arrestation de Monsieur Mavioga est uniquement le fait des » mauvais propos » qu’on attribue à son journal.
Sur le plan juridique, l’arrestation ne se justifie pas. Il ressort de l’analyse que ni Monsieur Mavioga ni le journal L’Espoir n’ont violé de loi. Critiquer fait partie de la déontologie d’un journaliste et d’un journal. A ce niveau, parler de la fin prochaine du bongoïsme n’est pas en soi un crime de lèse-majesté dans un pays que l’on prétend pourtant » démocratique « . Toute personne au Gabon est en droit de souhaiter le départ d’Omar Bongo. Arrêter un citoyen sur la base d’un tel souhait reviendrait à dire que l’on a décidé que Bongo était roi à vie au Gabon. Auquel cas, à quoi bon tenir des élections si l’on pense que, élection ou pas, le départ de Bongo n’est pas possible ?
Il ressort donc de tout ceci que si Monsieur Mavioga le fonctionnaire et L’Espoir, son journal, ont existé jusqu’à présent au nez et à la barbe du CNC, c’était bel et bien en conformité avec le quitus donné par le CNC. On ne peut donc logiquement arrêter Monsieur Mavioga pour une erreur administrative commise par le CNC, s’il s’avère en effet qu’il y ait eu violation sur la base d’une telle erreur de vérification. Autrement dit, s’il y a eu violation, la violation ne serait pas le fait de Monsieur Mavioga, mais plutôt du CNC lui-même, qui aurait failli à sa tâche de vérification du statut de Monsieur Mavioga avant que d’autoriser l’existence du journal. Or, vu que L’Espoir a fonctionné jusqu’à présent avec Monsieur Mavioga comme directeur sur la base d’un quitus qui leur accordait le droit d’exister en tant qu’organe de presse, l’arrestation de Monsieur Mavioga et la fermeture du journal ne peuvent se justifier sur la base de cette violation, si une telle violation venait à s’avérer.
Il reste donc, une fois cet aspect légaliste évacué, que l’arrestation de Monsieur Mavioga ne peut s’expliquer que par des rasions politiques qui font automatiquement de lui un prisonnier d’opinion, c’est-à-dire un prisonnier politique.
En cela, on voit d’ores et déjà se consolider au Gabon une dictature qui renie au citoyen gabonais le droit de critiquer librement ses institutions et ses leaders, ce qui représente une flagrante violation de ses droits à la liberté d’expression et à la dignité citoyenne. Avec une opposition corrompue acquise aux valeurs de l’arbitraire et de milliards acquis malhonnêtement, et avec un régime versant de plus en plus dans le despotisme et le népotisme les plus abjects, il n’y a plus de doute : le Gabon vit aujourd’hui une situation de monopartisme de fait, d’où l’interdiction qui semble faite aujourd’hui aux citoyens de parler d’alternance démocratique et de départ d’Omar Bongo. C’est que le régime s’est convaincu qu’élections ou pas, Omar Bongo mourra au pouvoir. A sa mort, on mettra un autre margoulin assoiffé de monarchisme dont le devoir sera d’assurer la pérennité du bongoïsme mafieux au Gabon.
Cette situation est inacceptable. Le Gabon n’est ni une monarchie, ni la propriété privée d’Omar Bongo.
A ce titre, le BDP-Gabon Nouveau note l’archaïsme de lois telles que celles présentes dans les dispositions de l’article 101 du Code de la Communication. De telles lois tuent l’initiative privée dans un pays où le tissu économique et la libre entreprise privés restent totalement inexistants. Elles servent également de justification à l’inexorable instauration d’une dictature tueuse d’intelligences au Gabon.
Le BDP-Gabon Nouveau demande que soit immédiatement supprimée une loi qui porte atteinte à la possibilité pour les citoyens gabonais de s’engager, en tant que personnes privées, dans la libre entreprise, fût-elle journalistique. Fonctionnaire ou pas, tout Gabonais a le droit de s’engager dans la libre entreprise privée. A ce titre, ce n’est pas à Omar Bongo de donner des leçons à qui que ce soit vu que, en tant que président autoproclamé, il viole lui-même chaque jour les dispositions de la constitution gabonaise qui lui interdisent pourtant d’être partie prenante dans des intérêts privés, surtout quand il se dégage des conflits d’intérêt patents entre ces intérêts et les intérêts de l’état gabonais. Il est donc inacceptable que des citoyens pâtissent arbitrairement de lois anachroniques mises en place dans le seul but d’empêcher la libre expression économique et politique des Gabonais.
Devant ce constat d’arbitraire, le BDP-Gabon Nouveau exige la libération immédiate et inconditionnelle de Monsieur Guy-Christian Mavioga et la libre reprise, dans les plus brefs délais, des activités du journal L’Espoir.
Fait à Montclair, New Jersey (USA), le 3 juillet 2007.
BDP-Gabon Nouveau
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Le BDP-Gabon Nouveau (« Bongo Doit Partir, pour la Construction d’un Gabon Nouveau ») est un mouvement politique gabonais de libération nationale en exil dont le siège se trouve dans le New Jersey aux Etats-Unis. Le BDP-Gabon Nouveau (https://www.bdpgabon.org) recherche la suppression du régime Bongo et le départ d’Omar Bongo du pouvoir par tous les moyens possibles. Le Mamba (https://www.lemamba.org) en est la branche armée.