Une ancienne administratrice d’un fonds gouvernemental gabonais, Jeanne Ngoleine Ossouka, poursuivie depuis 2006 pour détournement de deniers publics, a été nommée ambassadrice du Gabon auprès de l’ONU à Genève, selon un communiqué du conseil des ministres publié vendredi.
Cette nomination intervient alors que le 1er décembre, à la veille du 40e anniversaire de son arrivée au pouvoir, le président gabonais Omar Bongo Ondimba avait promis de lutter contre « l’impunité ambiante », accusant l’administration d’avoir fait « main basse » sur les fonds destinés au développement.
« Mme Ngoleine Ossouka est toujours sous le coup d’une inculpation pour détournement de fonds publics, corruption, faux et usage de faux », a déclaré à l’AFP une source judiciaire à Libreville.
« Il n’y a encore eu aucune décision judiciaire dans cette affaire », a-t-elle ajouté.
Ancienne administratrice générale du Fonds d’expansion et de développement des petites et moyennes entreprises (Fodex), la nouvelle ambassadrice avait été inculpée le 12 mai 2006 et incarcérée pendant dix jours, avant d’être remise en liberté sous caution.
Des sources proches du dossier avaient alors expliqué à l’AFP que Mme Ngoleine Ossouka était soupçonnée d’avoir détourné des centaines de millions de francs CFA du Fodex, un organisme de micro-crédit dépendant du Premier ministre et alimenté par le budget de l’Etat ou des bailleurs de fonds internationaux.
Cette affaire avait été considérée par la presse gabonaise comme emblématique de la corruption généralisée au Gabon, et de l’incapacité du pouvoir à y mettre un terme.