Mamboundou myboto
Alors que le coup d’envoi de la révision des listes électorales officiellement prévu lundi, sur toute l’étendue du territoire national, a finalement débuté timidement mardi, l’avant-veille lors d’un débat radio-télévisé en direct, mettant aux prises la Majorité et l’opposition, avec la participation du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales, de la Décentralisation, de la Sécurité et de l’Immigration, André Mba Obame, les deux camps ont affiché leurs divergences au grand jour sur la conduite de ce processus.
L’un des points de divergences concerne la participation des deux camps au sein des Commissions de révision des listes électorales, souhaitée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales, de la Décentralisation, de la Sécurité et de l’Immigration.
« Oui, j’ai écrit aux partis politiques de la majorité et de l’opposition depuis plusieurs mois pour leur demander les noms de leurs représentants devant faire partie de ces Commissions. La loi ne le prévoit pas, mais nous avons été instruits par le président de la République de le faire, d’autant que plus nombreux nous y serons, plus facilement nous lutterons ensemble contre les doublons, et garantirons à notre pays une liste électorale plus fiable »
Sur ce point important soulevé par le Directeur de GABONEWS, co-animateur de l’Emission politique « Face à la Une » et demandant à chaque camp comment ont-ils accueilli l’ouverture qui leur est faite par le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, de siéger dans ces Commissions alors que la loi ne l’y oblige nullement, les réactions ont fusé nette :
Majorité : « nous sommes favorables à cette main tendue du ministre, nous allons nous concerter sans tarder afin de nous accorder sur les représentants de nos différents partis, de notre camp. Nous croyons au dialogue dans la recherche de la transparence électorale », a lancé René Ndémezo’Obiang, secrétaire général du PDG, conduisant la délégation.
Opposition : « S’agissant de la participation de l’opposition dans ces Commissions, elle avisera le moment venu », a rétorqué Zacharie Myboto, président de l’UGDD.
Concernant, la révision à proprement parler censé débutée lundi dernier. A la question de savoir, est-ce que vous allez demander à vos militants de se rendre dans les centres d’inscription pour y faire figurer leurs noms, ou s’assurer qu’ils sont inscrits ?
Majorité : « Nous saisissons l’opportunité que nous offre ce débat, pour inviter les militants de nos partis à aller vérifier si leurs noms figurent bel et bien sur les listes, ou s’inscrire sur ces listes pour ceux qui atteignent maintenant dix huit ans révolus, voire changent de résidence » pour des raisons objectives.
Opposition : « cette opération concerne trois catégories d’électeurs, les citoyens ayant atteint dix huit ans révolus, ceux qui changent de résidence pour cause d’affectation, donc les radiation, ceux qui veulent changer de centre de vote. Nous voulons que le ministère de l’Intérieur nous assure que toutes les conditions sont réunies pour que nous ayons une liste électorale fiable », a noté Pierre Mamboundou, leader de l’UPG et chef de file de l’opposition gabonaise.
Auparavant, Zacharie Myboto a tenu à indiquer : « la révision des listes électorales ? Ce n’est pas de cela seulement qu’il faut. Nous demandons la remise à plat du fichier électoral, pour garantir la transparence ».
Majorité : « Il s’agit d’un vieux débat que nous avons eu lors des concertations de la classe politique. Il n’est pas bon de revenir là-dessus en vain. Avançons, et envoyons des messages forts aux Gabonais qui nous suivent pour qu’il n’y ait pas de confusion dans les esprits. Enfin, faisons montre de réalisme politique, nous ne pouvons pas dans les délais requis procéder à la refonte du fichier électoral. C’est tout simplement impossible », a estimé Pierre Claver Nzeng-Ebome, président du MAD.
Aussi, la réaction du ministre de l’Intérieur a été ferme : « les élections pour le renouvellement des Conseils municipaux et départementaux se tiendra d’ici à la fin du mois d’avril, conformément à la décision de la Cour constitutionnelle fixant cette période pour tenir ce scrutin des locales 2008. De même, l’opération de révision des listes électorales se fera, avec ou sans les partis politiques. Mais nous souhaitons, pour notre part, que l’opposition et la majorité envoient leurs représentants dans les Commissions.
Il n’empêche, qu’au-delà de ces divergences parfois sur fond de surenchère politicienne pour le moins légitime, tous sont unanimes sur un point lorsqu’un journaliste a remué le couteau dans la plaie de la Biométrie qui a longtemps divisé passionnément la classe politique et occasionné la non révision des listes électorales en 2007, puis causé en définitive le report du scrutin prévu dans quatre mois au plus tard.
« Le débat doit être circonscrit à l’intérieur du nouveau cadre juridique légal mis à notre disposition, à savoir la nouvelle Ordonnance modifiant certaines dispositions de la loi sur les élections dans notre pays » a d’emblée souligné Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, leader du CDJ et porte-parole de l’opposition lors des concertations de la classe politique autour du président de la République, Omar Bongo Ondimba, intervenue en 2006 et 2007 au palais du front de mer à Libreville.
Par ailleurs, on note que pendant ce débat sur la RTG 1, le ton est parfois monté entre Pierre Maboundou (UPG) agitant le spectre de « la rue » pour « faire entendre raison » et le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame « convaincu que les Gabonais sont plus sages » qu’on ne le croit. Mais jamais, les deux camps n’ont choisi l’option de l’affrontement, ou de l’irrespect réciproque.
Enfin, voici la liste des participants à cette Emission politique « Face à la Une ».
Majorité : René Ndémezo’Obiang ( secrétaire général adjoint PDG), et Pierre Sockat (secrétaire national pour l’Estuaire (PDG), Dieudonné Pambo, secrétaire général (ADERE), et Pierre-Claver Nzeng Ebome ( président du MAD).
Opposition : Pierre Mamboundou ( président de l’UPG), Jules-Aristide Bourdès Ogouliguendé (leader du CDJ), Zacharie Myboto (président de l’UGDD), Mouang- Mbading (Secrétaire politique du MESP), Christian Maroga (RDD).