Pour limiter les importations de viande qui aspirent chaque année 102 milliards de francs CFA, le ministre de l’Agriculture a récemment annoncé le lancement d’un plan quinquennal visant à réduire les importations pour financer l’élevage local. Avec une économie prévisionnelle de 70 milliards de francs CFA par an, le gouvernement entend développer l’élevage pour lui faire atteindre un rendement de 33.800 tonnes par an.
Avec la collaboration de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le gouvernement gabonais a élaboré un plan de développement de l’élevage local qui vise à économiser quelques 70 milliards de francs CFA sur les 102 milliards de produits carnés qui sont importés chaque année.
Ce plan quinquennal table sur une augmentation de la production locale de viande pour atteindre à terme 33 800 tonnes par an.
La stratégie vise à réduire progressivement les dépenses liées aux importations, à protéger le capital bétail contre les maladies animales et à contribuer à assurer une meilleure santé publique en préservant la population des maladies animales transmissibles à l’homme (zoonoses).
Le Gabon possède plusieurs atouts pour l’élevage, notamment la présence d’espèces adaptées et résistantes à l’environnement ainsi que leur capacité à extérioriser leurs performances avec peu d’intrants et de la trypano tolérance des petits ruminants.
La pluviométrie abondante et les nombreux pâturages dans les provinces du sud du pays sont également des facteurs encourageants pour le développement de l’élevage local.
Le document prend également en compte le phénomène de l’exode rural. Le ministre Faustin Boukoubi a indiqué que d’ici 2015, 89% de la population serait urbaine. «Cette situation entrainerait vraisemblablement la désaffection des activités agricoles» a précisé le directeur adjoint chargé de l’élevage, Rubain Goda.
«L’urbanisation accélérée accentue aussi la pauvreté, l’insécurité alimentaire, le chômage et la précarité dans un pays doté d’importantes ressources naturelles» a-t-il ajouté.
Le document de stratégie nationale de développement de l’élevage et de réduction des importations de produits carnés prévoit des retombées socio économiques importantes, avec notamment la création de 25 000 emplois.
Pour satisfaire les besoins de consommation de sa population en viande, estimée à 40,8 kg par individu et par an, le Gabon devra tout de même importer au moins 72 500 tonnes de viande d’ici à 2015.
Le Gabon a atteint le pic d’importation de viande, soit 102 milliards de francs CFA sur les 160 milliards consacrés à l’ensemble des importations de denrées alimentaires.