Quelques heures seulement après avoir publié dans la matinée du 27 mars la liste des candidatures pour les élections locales d’avril, la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP) s’est déjugée dans la nuit du même jour, en révisant celle-ci. Cette révision a écarté plusieurs candidatures indépendantes dont celles des candidats de l’Alliance de maître Ndaot Rembogo, l’ex président du PGP, qui protesté contre l’irrégularité de cette opération de la CENAP.
Serait-ce le premier couac de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) dans l’organisation des élections locales du mois d’avril’ La liste des candidatures pour les prochaines élections locales, officiellement admises par la CENAP dans la matinée du 27 mars dernier, a été révisée contre toutes attentes dans la soirée du même jour, écartant les candidatures de nombreuses listes indépendantes, dont celles de l’Alliance de maître Ndaot Rembogo.
La CENAP a invoqué le motif du manque de signes distinctifs entre les différentes listes conduites par les partisans de l’ancien maire de Port-Gentil. Pourtant, la CENAP était réunie en assemblée plénière le 26 mars dernier pour procéder à l’examen des dossiers de candidatures, examen au cours duquel cette anomalie n’aurait pas été remarquée.
Ce n’est que tard dans la nuit que la CENAP est revenu sur la validation de nombreuses candidatures indépendantes, dont les listes du PGP de Séraphin Ndaot rembogo, finalement jugée trop similaires, faute de distinction spécifique.
L’ancien maire de Port Gentil a protesté contre cette décision qui serait un abus de pouvoir de la CENAP selon le code électoral. Une fois officiellement validées, la CENAP ne disposerait pas de la compétence de revenir sur sa décision, conformément à l’article 66 alinéas 2 du code électoral qui stipule qu' »une fois rendues publiques, les candidatures ne peuvent faire l’objet d’un recours que de la part d’un candidat devant la juridiction administrative compétente saisie dans les quarante huit heures de cette publication.
Le tribunal administratif ou la Cour constitutionnelle, selon le cas, statue dans les huit jours de sa saisine ». Maître Ndaot Rembogo explique donc que conformément à cet article, après la publication, la CENAP est dessaisie de toute compétence de recours. L’ancien maire de Port- Gentil a par ailleurs expliqué que le fait que cette décision ait été rendue en fin de semaine pouvait laissé pensé à une volonté d’empêcher un recours à la haute juridiction.
D’autres listes telles que celles de l’Evêque Mike Steeve Dave Jocktane ou Gabriel Tchango, qui se présentent aussi à Port-Gentil, ont également été écartées lors de ce recours litigieux de la CENAP. Les responsables de la CENAP n’ont par ailleurs pas souhaité répondre à l’argument juridique avancé par l’ancien maire de Port- Gentil.
La controverse née autour de cette révision hors délai de la CENAP relance les interrogations et les doute sur l’impartialité de la CENAP et la transparence des prochaines élections locales dont le scrutin a été fixé au 27 avril 2008, après déjà maints rebondissements.