Les forces de l’ordre gabonaises ont investi lundi le terminal pétrolier de Gamba, dans le sud-ouest du Gabon, opéré par le groupe anglo-néerlandais Shell, dont les employés sont en grève depuis le 20 mars, a-t-on appris de source syndicale.
« Les forces de l’ordre ont investi le site, menaçant d’utiliser la violence contre les grévistes qui tiennent le piquet de grève à l’extérieur du terminal depuis onze jours », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), Arnaud Engandji.
Il a précisé que les grévistes « n’occupaient pas » le terminal et qu’ils étaient rentrés chez eux « sans incident ». « Mais la grève continue et cette démonstration de force ne va rien arranger », a-t-il assuré.
Un responsable de Shell-Gabon a confirmé que le gouvernement gabonais avait « décidé d’envoyer un détachement de gendarmes à Gamba à la demande des autorités locales » et que ce déploiement s’était déroulé sans incident.
« La production est toujours à l’arrêt, ainsi que le terminal », a expliqué ce responsable.
La grève de Shell-Gabon paralyse entièrement la production de 60.000 barils/jour du groupe ainsi que la sortie de 30.000 barils/jour d’autres compagnies utilisant le site de Gamba pour exporter leur brut.
Les travailleurs de Shell-Gabon réclament le départ de leur PDG Hans Bakker et de la direction locale du groupe, qu’ils accusent de « harcèlement ». Ils demandent également le paiement ou la possibilité de prendre deux mois de congés non accordés depuis deux ans.
Vendredi, l’Onep s’était dite « prête » à déposer cette semaine un préavis de grève nationale du secteur pétrolier si les revendications des employés de Shell n’étaient pas entendues.
« Nous sommes conviés demain chez le chef de l’Etat (Omar Bongo), nous nous réunirons ensuite et si nous n’avons rien obtenu nous déposerons ce préavis national », a confirmé lundi Arnaud Engandji.
Par ailleurs, les syndicats du groupe américain Marathon Oil, pesant environ 20.000 barils/jour au Gabon, ont eux déposé vendredi un préavis de grève de cinq jours. Leur mouvement, s’ils ne retirent pas ce préavis, démarrera jeudi, selon une source syndicale.