En allant rendre visite l’autre jour au nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération, je me suis amusé à compter le nombre de titulaires de ce poste qu’il m’a été donné de rencontrer, rue Monsieur, depuis mon arrivée à JA il y a des lustres.
Très exactement dix-sept ! De Robert Galley, sous Giscard, à Alain Joyandet, le deuxième de l’ère Sarkozy.
Certains m’ont laissé un souvenir fort : Jean-Pierre Cot et son idéalisme, Christian Nucci et ses frasques, Michel Roussin et sa dignité blessée, Edwige Avice et Brigitte Girardin, seules femmes dans ce monde de mâles, Jean-Marie Bockel tombé au front de la Françafrique…
La galerie de leurs portraits est là, comme il est de coutume, accrochée sur un mur. Mais il en est un qui manque, un grand, un énorme, au-dessus de tous les autres : celui d’Omar Bongo Ondimba, le président du Gabon.
Depuis qu’il est au pouvoir, Bongo n’en n’a pas connu dix-sept, comme moi, mais vingt-cinq et tous (ou presque) ont accompli à Libreville leur premier voyage, leur première visite d’initiation et d’adoubement ainsi que Joyandet, dernier titulaire du poste, vient tout juste de le faire ce 10 avril. Ceux qui ont dérogé à la règle en osant le contredire (Cot, Bockel…) n’ont pas fait de vieux os.
Pas de doute : le vrai, le seul ministre français de la Coopération est un Gabonais !
Par François Soudan
Source: Courriers Sud, Blog de François Soudan, Jeune Afrique