Avant de parler, il faut retourner sa langue 7 fois dans la bouche. Conseil du doyen des chefs d’Etat africains à ceux qui, à l’instar de Jean Marie-Bockel, ancien secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, ont la témérité de s’attaquer aux racines insondables de la Françafrique.
Mieux, après avoir offert la tête de Bockel à son ami Bongo, Nicolas Sarkozy a vite fait de lui dépêcher son remplaçant Alain Joyandet pour lui présenter les excuses de Paris.
La messe est donc dite, ce n’est pas la rupture qui viendra à bout de la Françafrique. Ce serait illusoire d’attendre de Sarko qu’il tire les oreilles à Bongo ou à son voisin Paul Biya qui vient, comme nous l’écrivions récemment dans nos colonnes, de privatiser la Constitution camerounaise. L’alternance et la démocratie en Afrique ne viendront pas de cette région de l’Afrique, c’est presque certain ! La Françafrique, c’est une carapace visiblement incassable.
Au fait, qui tire réellement profit de la Françafrique ? Chaque acteur tire le maximum de profits. Bien des dirigeants africains s’en servent pour garantir leurs nombreux biens et leur fauteuil. L’ex-puissance coloniale, quant à elle, s’en sert comme d’un système pour préserver ses intérêts multiformes sur le continent. Ainsi, les vaches sont-elles bien gardées et ce n’est certainement pas le doyen Odimba qui s’en plaindra. Pas plus que Sarkozy, un fils émérite de la droite française.