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Sur RFI, une chronique nauséabonde sur l’Afrique

Bonjour, je suis tombé sur une telle perle en écoutant le 12-13h00 de RFI que je ne peux pas résister à partager ça. La chronique de Jean-Baptiste Placca portait sur le football et nous disait ceci:

L’humiliation! Que cela provienne d’un dénuement chronique ou d’une carence coupable, il n’y a jamais rien de très glorieux à recevoir ses visiteurs dans le salon ou sur la pelouse du voisin. C’est pourtant ce qui risque d’arriver au Congolais Joseph Kabila, ainsi qu’au Guinéen Lansana Conté et au Sierra-Léonais Ernest Bai Koroma. (…) Parce que ces pays se sont révélés incapables de présenter des infrastructures dignes de ce nom, leurs stades ont été disqualifiés par la Fifa. (…)

Ce type de défaillance n’est pas anodin: dans la plupart des pays du continent, lorsque le désarroi a tout envahi, il ne reste généralement que le football pour offrir, de temps à autre, un peu de joie, un peu de détente. Et les matchs de l’équipe nationale sont souvent le dernier rempart contre le délitement du sentiment d’appartenance à une seule et même Nation. Alors, quand l’Etat n’est même pas capable de préserver cela, on se dit: quelle humiliation!

A la Sierra Leone, qui n’a jamais été un grand pays de football, on peut concéder l’excuse d’une guerre civile qui a tout détruit, y compris les bras et les jambes des plus vigoureux. Mais quelle justification pour la Guinée de Chérif Souleymane et de Petit Sorry? Même aux heures les plus sombres de la dictature de Sékou Touré, le football guinéen était rayonnant. Et ce Stade du 28-Septembre manifestement dépassé aujourd’hui était, dans les années 60 et 70, un des hauts lieux du football africain. Aucune excuse, donc, pour cette Guinée qui dispose, dans son sous-sol, d’une multitude de richesses, dont un tiers des réserves mondiales de bauxite.

Quant à la RDC, elle a certes connu la guerre, elle aussi, mais elle en est théoriquement sortie et ne peut invoquer le prétexte des moyens. Dans l’ex-Zaïre, le football était porté par des noms prestigieux: Kalala, Kazadi et bien d’autres. Aujourd’hui encore, les rares images qui font honneur à ce pays sont celles que projettent ses footballeurs et ses musiciens. Même Mobutu, au firmament de son despotisme, prenait garde à préserver le football. (…) Devant une telle démission, face à autant d’incurie, on se surprend, certains jours, sur le point de regretter… Sékou Touré et Mobutu Sese Seko!

Bon, alors j’ai répondu à Monsieur Placca et à sa direction ce petit message:

Monsieur Placca, votre chronique du 12 avril est un tel monceau d’âneries que j’ai failli tomber de ma chaise. Votre raisonnement spectaculaire est le suivant:

1) Trois pays archipauvres ne peuvent présenter des infrastructures de football suffisantes pour la Fifa.

2) Quelle honte, surtout quand on sait que le football est si important pour redonner du cœur et un peu de détente

3) Or du temps de Mobutu et de Sékou Touré, le sport se portait bien

4) Donc on se prend parfois à regretter ces deux sinistres individus.

Bravo, j’applaudis des deux mains, et certains Sierra-Léonais des moignons. Que le continent africain s’embrase d’incurie et de hausse des prix ne semble pas être votre préoccupation, monsieur Placca. Non, ce qu’il faut, c’est du stade. Et honte à ceux qui n’en n’ont pas –marrant, ça vous fait un point commun avec le maire de ma ville, monsieur
Destot.

Comment, les Guinéens frôlent la guerre civile par spoliation organisée et en oublient de faire des terrains de football décents’ Mais allez vous cacher, fainéants de Guinéens! Bêtes que vous êtes, vous devriez faire des infrastructures potables, cela vous permettrait d’être toujours aussi pauvres, mais souriants! Quant aux Sierra-Léonais, ils ont à vos yeux vitreux tout juste l’excuse d’une guerre.

Vous savez, monsieur Placca, si quelqu’un s’avisait d’écrire que les meilleurs jours du football argentin le furent sous la dictature et que donc, franchement, on regrette ce temps béni; si quelqu’un écrivait que le style des JO de 1936 n’est plus, et que certains jours nous regrettons la période du national-socialisme allemand pour nous avoir offert une aussi belle fête, je pense que vous perdriez votre pantalon et votre job.

Mais sur l’Afrique, on peut tout dire, même les choses les plus nauséabondes. A sous-continent, sous-raisonnement.

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