Lancée avec succès le 10 mars dernier, l’opération d’établissement de la carte nationale d’identité s’est déroulée sans incidents jusqu’au 20 avril dernier où les demandeurs du centre de Gabon Expo, à Libreville, se sont soulevés et ont barricadé la voie publique pour protester contre le manque d’intégrité de certains agents.
Malgré les nombreuses mises en garde du gouvernement, ce sont des tentatives de corruption et le manque d’intégrité de certains agents des centres d’établissement de la carte nationale d’identité qui ont entraîné un soulèvement populaire le 20 avril dernier au centre de Gabon Expo, où les demandeurs ont barricadé la voie publique pendant plusieurs heures.
Un retard de plusieurs heures des agents doublé de la malhonnêteté de certains d’entre eux ont suffit à enflammer la foule, présente depuis les premières heures du jour sur les lieux, qui ont vivement protesté contre le manque d’intégrité des agents de ce centre.
Les agents arrivés en retard sur les lieux auraient affirmé que les machines nécessaires à l’établissement des cartes nationales d’identité étaient en panne, information qui se serait avérée fausse par la suite, entraînant la colère des demandeurs.
Le ton est rapidement monté sur le site de Gabon Expo jusqu’à la pose de barricade sur la voix publique, obstruant la circulation durant plusieurs heures sur l’axe routier reliant Gabon Expo à l’hôpital Jeanne Ebori. La situation n’a pu être décantée que grâce à l’intervention des éléments de la gendarmerie de Gros Bouquet pour décanter la situation.
Un des plaignant explique que «le ministre de l’Intérieur avait dit que les photos et tout ce qu’il y avait à fournir pour la délivrance de la carte nationale d’identité étaient gratuits. Or, à ce jour, nous ne savons pas ce qui se passe car les agents nous disent que l’encre dans les machines est terminée. Ce qui dérange c’est que nous sommes là depuis le matin, il est neuf heures et tout est encore fermé. Pire encore, lorsqu’ils arrivent, ils appellent les gens par complaisance et ils nous font comprendre qu’il n’y a plus d’encre et que nous devons aller faire les photos ailleurs, ce qui n’est pas normal alors qu’il y a des gens, au moment où l’on vous parle, qui se font filmer à l’intérieur».
Un autre manifestant a expliqué avoir «posé des barricades sur la voix publique pour attirer l’attention de l’Etat sur ce qui se fait ici au centre de Gabon Expo, et qui se fait certainement ailleurs dans les autres centres. Nous n’allons pas faire un tapage comme certains le pensent, mais nous posons des barricades sur la voix publique car si nous ne le faisions pas, personne ne saura ce qui se passe».
L’intervention des forces de l’ordre a permis un retour au calme et la reprise normale des activités. Plus on s’approche de la date du scrutin plus la situation sera tendue car beaucoup des Gabonais pensent qu’après les élections, la délivrance de la carte nationale d’identité ne sera plus gratuite et au pire arrêtée.
L’opération de délivrance des cartes nationales d’identité a été lancée le 10 mars dernier par le ministère de l’Intérieur en prévision de la consultation électorale du 27 avril prochain Le ministère de l’Intérieur avait mis en garde à plusieurs reprises les agents qui tenteraient de déroger à la gratuité de service en se rendant coupables de corruption ou de complaisance d’une matière ou d’une autre.