Publié le 27 septembre sur Gaboneco, l’article intitulé « Gabon : Le boomerang « Mon projet » sur Jean Félix Mouloungui », portant sur l’ire d’un collectif de jeunes lassés d’attendre, cinq mois durant, les résultats du concours « Mon projet » lancé par le ministère des PME, a suscité une réaction en chaîne de ce département gouvernemental. Si Gaboneco en a été pris à partie, la grogne de ces jeunes gens aura au moins suscité une communication sur le sujet.
Il a fallu attendre que Gaboneco se fasse l’écho de jeunes gens ayant réclamé le remboursement des 5000 francs CFA dépensés en SMS et menacé d’ester en justice, pour que le ministère des PME-PMI en vienne à communiquer sur l’état d’avancement du concours « Mon Projet », lancé à grand renfort de communication du 18 avril au 18 mai 2011.
Une conférence de presse confidentielle a été donnée, le 28 septembre dernier, dans les locaux de l’Agence nationale de promotion de la petite et moyenne entreprise (Promo-Gabon, à laquelle bien entendu Gaboneco n’a pas été invité, afin d’être traité, dans son dos, d’ «une certaine presse». Notre péché : avoir donné écho à des jeunes gabonais qui, lassés de ce que, cinq mois après sa clôture, les résultats du concours ne sont toujours pas connus. Ces jeunes gens menacaient d’ester en justice, non sans suggérer le remboursement des 5000 francs CFA qu’ils avaient dépensés en SMS pour participer au dit concours.
Le cabinet de Jean-Félix Moulougui a déposé à cet effet une réaction à la rédaction de Gaboneco. On en retient que Gaboneco s’est laissé instrumentaliser «en relayant les desseins inavoués de certains bras cassés qui ont brillé par leur incapacité technique et intellectuelle à suivre Monsieur le ministre dans sa volonté d’œuvrer à la diversification de notre tissu économique…». On apprécie là, la hauteur d’esprit. De même, qu’on perçoit le délire de persécution et le complexe de victimisation qui se traduit ici par le fait qu’il y a toujours un adversaire politique derrière tout article qui incommode. Gaboneco n’a pourtant pas inventé avoir rencontré des représentants d’un collectif de jeunes qui se plaignent du mutisme des organisateurs du concours dont il est question. Bref !
La grogne de ces jeunes gens a le mérite d’avoir permis d’en savoir un tout petit peu sur ce qu’est advenu ce concours. On note en effet, dans le droit de réponse signé Brice Nguimbi Moussodji, conseiller chargé de la communication, que «le ministère des PME, en tant que tutelle, n’a eu dans cette initiative qu’un rôle de supervision. A ce titre, sa responsabilité est de garantir l’équité et la transparence dans le choix des lauréats. C’est pourquoi, il s’est engagé à constituer un jury impartial pour offrir à chaque jeune gabonais l’opportunité de voir son projet retenu et financé sur le seul critère de la pertinence et de la rentabilité du projet. Et le ministère des PME et de l’Artisanat affirme que dans un futur très proche, les lauréats dudit concours seront connus et présentés lors d’une cérémonie officielle et publique. (…) Il n’y a donc pas lieu d’instruire le moindre procès d’intention à l’endroit de qui que ce soit. Encore moins à l’endroit de Monsieur le ministre des PME et de l’Artisanat…»
Relayé par le quotidien « L’union », la conférence de presse sus citée, donnée par Jean Jaurès Boundzanga, le 28 septembre, en dit un peu plus long sur le traitement, en back office, du concours. On en apprend qu’au «total 1152 participants (…) ont pris part à cette compétition d’affaires pour laquelle un jury composé de plusieurs administrations doit choisir deux lauréats par province», que «706 dossiers ont été retenus afin d’être examinés en profondeur», qu’en deuxième phase de choix, «91 compétiteurs ont été élus», que «50 dossiers sont en finale» et que «le jury a entamé hier [27/9] sa réunion afin de définir une date de délibération à soumettre au ministre des PME…»
La grogne des jeunes gens signalée par Gaboneco a donc eu le mérite de pousser à la rupture du silence au sujet de ce concours qui avait pourtant été fort médiatisé lors de son lancement. Ni la rubrique « News » du site Internet « promogabon.ga », encore moins les services de communication des entités concernées, n’en ont pipé un mot depuis la fin de ce concours, le 18 mai dernier. Cinq mois pour traiter un millier de fiches de préfaisabilité sommaires. Et encore…