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Gabon : premier meeting du mouvement «Ca suffit comme ca !»

Le mouvement « Ça suffit comme ça ! », regroupant des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile gabonaise, a tenu son premier meeting le 1er octobre dernier au carrefour Rio à Libreville. Les différents orateurs se sont livrés à une déclinaison sur le même thème : «Pas de biométrie, pas d’élection» et certains d’entre eux ont appelé le pouvoir à la table de négociation pour un dialogue avant l’organisation des prochaines élections législatives.

Ayant obtenu du ministère de l’Intérieur l’autorisation d’organiser leur meeting, l’ensemble des leaders de l’opposition gabonaise, soutenus par ceux de la société civile libre, ont fait le déplacement de Rio (3e arrondissement de Libreville) le 1er octobre.

La marche annoncée ayant été refusée par le ministère de l’Intérieur, Jules Bourdès Ogouliguendé a, d’entrée de jeu, annoncé son annulation à la foule. Un peu plus d’un millier de personnes constituaient l’assistance. Ce que Pierre Claver Maganga Moussavou a expliqué par la présence repoussoir des chars sur les lieux du meeting jusqu’à l’arrivée des leaders, le quadrillage massif par les forces anti-émeute des zones environnantes et la menace de pluie qui planait sur la capitale gabonaise.

Jules Bourdès Ogouliguendé (CDJ), Paulette Oyane (société civile), Thomas Ibinga (UPG), Zacharie Myboto (défunte Union nationale) et Pierre Claver Maganga Moussavou (PSD) se sont succédés à la tribune pour une déclinaison sur le même thème : «Pas de biométrie, pas d’élection». Exprimant ainsi leur refus d’aller aux élections législatives sans la biométrie, sans la transparence, sans la réforme immédiate de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP).

Certains orateurs ont saisi cette occasion pour appeler le pouvoir à la table du dialogue avant l’organisation des prochaines législatives. «Nous sommes fermement décidés à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élections au Gabon s’il n’y a pas de biométrie et s’il n’y a pas de transparence électorale. Nous ne voulons pas pour l’instant, utiliser la manière forte nous voulons utiliser le dialogue pour qu’on se comprenne, nous voulons des élections transparentes, honnêtes et crédibles dont le Gabon a besoin depuis 1990», à déclaré Pierre Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD).

Déplorant que le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Faustin Boukoubi, ait donné une version tronquée de ce que la classe politique s’était dit à la présidence au sujet de la biométrie, Jules Bourdès Ogouliguendé a proposé que soit organisé un débat public sur la Radio télévision gabonaise (RTG 1) afin que soient apportés des éclairages sur ce qu’il a qualifié de «contre-vérités».

«L’opposition n’acceptera plus jamais qu’après plus de 40 ans de règne sans partage, le PDG soit toujours là pour manipuler la Constitution et la loi électorale. Les élections législatives à venir doivent être organisées dans des conditions acceptables», a déclaré Bourdès Ogouliguendé.

«Nous voulons que l’élection soit transparente. Nous voulons que le principe d’un homme-une voix soit respecté», a notamment lancé Zacharie Myboto, président de l’Union nationale (formation politique interdite et passée à la semi-clandestinité), accusant le pouvoir de «s’appuyer sur la fraude» électorale.

Le public a eu l’occasion de découvrir une grande oratrice sachant enfiévrer les foules : l’avocate Paulette Oyane Ondo qui a axé son propos sur la notion engagée de citoyen et sur le principe des élections transparentes. «Les élections transparentes sont des élections qui mettent tout le monde sur un même pied d’égalité pour l’obtention d’un scrutin sincère», a-t-elle expliqué avant de déplorer : «toute l’administration gabonaise est structurée pour maintenir le régime en place. Toutes les institutions sont construites, dans leur positionnement et dans leur fonctionnement, pour la pérennisation du pouvoir en place. (…) Malgré toutes les élections au Gabon depuis 1990, une infime minorité s’accapare toutes les richesses du pays. Après 50 ans d’indépendance, le Gabon n’est pas capable de nourrir ses enfants (…) le vote des Gabonais doit compter».

Annoncé et pourtant présent, Pierre Mamboundou (UPG) n’a pu prendre la parole, la pluie en ayant décidé autrement. Le meeting qui a, en effet, été dispersé par la pluie, s’est déroulé sous la surveillance d’un important dispositif policier. Le ministère de l’Intérieur l’avait autorisé mais en revanche refusé une marche après le rassemblement.

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