D’intenses combats faisaient rage jeudi à Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, où les combattants du Conseil national de transition (CNT) tentaient de prendre une avenue stratégique dans l’est de la ville, a rapporté un journaliste de l’AFP.
Cet axe mène de l’université au quartier des Mauritaniens dans le centre-ville, une des places fortes des forces fidèles à Mouammar Kadhafi.
La zone a été toute la journée le théâtre d’intenses combats de rue.
En fin d’après-midi, les forces du nouveau régime se trouvaient à 300 mètres de cette avenue, où les pro-Kadhafi livraient une résistance acharnée.
Nous allons tenter de nous emparer ce soir de cette avenue pour empêcher les mouvements ennemis. La zone ici est trop dangereuse au milieu des habitations, nous devons prendre cet axe, a affirmé à l’AFP un officier du CNT, Nagib Mismari.
La prise de contrôle de cette avenue couperait les pro-Kadhafi, positionnés dans la faculté et le centre de conférence de Ouagadougou, de l’accès au centre-ville.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les partisans de l’ex-dirigeant avaient mené une contre-attaque, parvenant à progresser de quelques centaines de mètres dans le nord-est de la ville, mais à la mi-journée les combattants du CNT étaient parvenus à repousser leur avancée.
Les forces des nouvelles autorités libyennes ont progressé dans la journée d’un kilomètre vers le centre-ville, pénétrant à pied dans l’entrelacs des habitations de la zone où ils affrontaient les forces loyalistes dans des combats de rue, bravant les tirs de roquettes et les tirs de snipers.
Les pro-Kadhafi avancent et reculent, changent sans cesse de position. Ils utilisent cette tactique pour nous faire croire qu’ils progressent vers nous et pour desserrer la pression, avait souligné Nagib Mismari.
Selon plusieurs combattants, les loyalistes tentent d’ouvrir une brèche dans les positions pro-CNT pour exfiltrer un de leurs chefs.
Depuis plusieurs semaines, des combattants pro-CNT font état de la présence dans le centre de Syrte de Mouatassim Kadhafi, un des fils du Guide déchu, qui commanderait les opérations depuis l’hôpital principal de la ville.
Le Centre de conférence Ouagadougou, où se tenaient des sommets panafricains et aujourd’hui place-forte des partisans de l’ancien régime, était toujours la cible d’intenses bombardements, de même que l’Université et le quartier des Mauritaniens, où combattraient de nombreux mercenaires naturalisés Libyens mais originaires de ce pays, selon un journaliste de l’AFP.
Aujourd’hui nous faisons un mouvement en tenaille pour tenter d’isoler le +quartier des Mauritaniens+ où ils ont concentré de nombreuses forces et les couper de leurs arrières, a expliqué un commandant CNT, Nasser El-Mgasibi.
Des combats se poursuivaient aussi dans l’ouest et le sud de la ville, où des colonnes de fumée étaient visibles, d’après un reporter de l’AFP.