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Gabon : Résurrection mystérieuse à Franceville

Gilbert Serigui, ancien soldat à la Garde républicaine du Gabon, mort il y a quatre ans, est revenu à la vie et a même été interrogé par le procureur de la République près le tribunal de Franceville. L’homme reconnait ses parents mais reste taciturne sur son passé. Et s’il ne s’agissait que d’une zombification ?

Une folle rumeur parcourt les grandes villes du Gabon depuis le lundi 10 octobre dernier. Elle fait état du retour à la vie d’une personne connue pour être morte et inhumée depuis de longues années. L’évènement a été corroboré, le 12 octobre sur les ondes d’une radio locale, par Gilbert Mborangolo, procureur de la République près le tribunal de Franceville, qui relate ce qu’il en sait.

Ressuscité quatre ans après

Sur la base de la retranscription, par le quotidien « L’union », des déclarations du procureur de la République près le tribunal de Franceville, lui-même mis au parfum par des agents du B2 (service de renseignement militaire), on peut retenir que le nommé Gilbert Serigui est décédé il y a quatre ans à Libreville où il travaillait à la Garde Républicaine (GR). Il est dernièrement réapparu à Franceville, assure travailler à Matstsa (sur la route de Lastourville) et dit être venu rendre visite à ses parents.

Le témoignage du procureur de la République, Gilbert Mborangolo, qui s’est rendu sur les lieux, est formel : «Sur place, nous avons entendu l’intéressé. Il nous a laissé entendre qu’il travaille à Matsatsa. Je lui ai demandé de me passer le contact d’un de ses responsables. Je l’ai appelé, puis je lui ai passé le téléphone. Ils ont échangé un moment avant que je n’aie à mon tour un échange avec lui, puis il a raccroché. Ce qui semble vrai, c’est qu’il travaille à Matsatsa avec les Chinois.»

Amnésie ou mutisme sur la vie antérieure

Vraisemblablement, le présumé ressuscité n’a que peu de souvenir de sa vie antérieure. «Quand vous l’interrogez sur sa mort, il reste évasif (…) Quand sa mère est apparue, ils se sont embrassés et elle a pris place à ses cotés. Vraisemblablement, c’est quelqu’un qui reconnait bien sa mère. Il connait son nom. A un certain moment, on s’est dit qu’il y a peut-être eu erreur sur la personne. On a demandé à son oncle si réellement il ne s’était pas trompé de personne. Il a affirmé qu’il était présent lors de la mise en bière et que c’est lui l’a habillé. Il ne peut donc y avoir de doutes à ce niveau. Ils sont formels. Il s’agit de celui qui est décédé il y a quatre ans. L’intéressé lui-même n’en parle pas», assure le procureur de la République près le tribunal de Franceville.

Depuis quand a-t-il été recruté par les Chinois qui réalisent la route économique de Mtsatsa? Que diront les agents de la GR qui avaient procédé à son inhumation ? Pourquoi sa tombe, semble n’avoir jamais été profanée ? Autant de questions auxquelles l’enquête ouverte sur le sujet tentera de répondre.

Sur la piste de la zombification

Pour l’heure, la piste de la zombification reste la plus plausible. Si ces pratiques existent au Gabon, selon de nombreux témoignages, il n’y a que peu de littérature sur elles. Mais, dans la Caraïbe, la zombification, selon les croyances populaires, est réalisée par un sorcier ou un prêtre vaudou. Celui-ci, suite au décès présumé d’un membre de la communauté, retournerait sur sa tombe afin de le ramener à une sorte de «demi-vie», réveillant un corps privé de conscience. Cette résurrection nécessite l’usage de quelques mixtures que le sorcier passe sur le mort. Dépourvu de toute volonté, le sujet est alors facile à manipuler pour le sorcier, qui en fait un esclave pour cultiver ses terres.

Une version, plus cartésienne, explique que le sorcier connaît le secret d’une potion capable de plonger une personne dans un état de léthargie tellement important qu’il semble mort. Le condamné est recouvert par la mixture qui le paralyse et ralentit son cœur à tel point qu’on ne sent plus son pouls. Les effets durent, selon l’importance de la prise, entre vingt minutes et huit heures. Ce qu’on peut renouveler si les obsèques prennent du temps.

Après leur mort factice, les condamnés sont mis en terre. Le sorcier revient les déterrer durant la nuit et les ramène à la vie grâce à une décoction de plantes à base de solanacées. L’atropine qu’elles contiennent permet de relancer le rythme cardiaque. Le prêtre vaudou les réduit alors en esclavage, par l’intermédiaire de psychotropes. Les zombis sont ensuite exilés à l’écart de la communauté, condamnés à travailler dans des champs éloignés. Et si c’était le cas pour Gilbert Serigui ?

Publié le 13-10-2011 Source : L’union Auteur : Gaboneco

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