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Gabon : L’interview d’Ali Bongo Ondimba deux ans après son élection

Le 16 octobre, date d’anniversaire d’investiture d’Ali Bongo Ondimba comme Président de la République gabonaise. Pour cette deuxième année, le Chef de l’Etat a accordé une interview exclusive hier au quotidien national l’Union. L’entretien a porté essentiellement sur les réformes engagées depuis deux ans, les chantiers lancés et les rapports avec l’opposition, les prochaines élections législatives, la CAN 2012 et l’avenir.

Selon Lin-Joël NDEMBET, MBA ASSOUME et ONDOUBA N’TSIBAH, les journalistes qui l’ont interviewé, c’est un Président de la République, bien bouleversé par le décès de Pierre Mamboundou, qui les a reçus, dimanche 16 octobre 2011, en fin de matinée, dans le Salon marocain, dans le cadre d’un entretien sollicité plusieurs jours plus tôt, à l’occasion du deuxième anniversaire de son arrivée à la tête du Gabon.

« Dans un style direct et sans fioriture, il a répondu à nos questions. Le numéro un gabonais situe les uns et les autres. »

Voici l’interview dans son intégralité :

– L’Union : Monsieur le président de la République, comment vous sentez-vous au bout de deux ans d’exercice du pouvoir et dans quel état d’esprit entamez-vous la suite de votre mandat, d’autant que cela intervient quasiment au terme d’une tournée à l’intérieur du pays ?

– Ali Bongo Ondimba : C’est un plaisir pour moi de vous recevoir en cette date anniversaire de mes deux ans de pouvoir.

D’abord une remarque que nous nous faisons : deux ans, ça passe vite ! En effet, le temps est passé trop vite, tellement nous étions occupés dans la mission que le peuple gabonais a bien voulu me confier.

Au quotidien, la tâche est assez lourde comme on peut aisément l’imaginer, surtout l’effort de reforme que nous avons entrepris. Dans ce contexte, il était d’abord question de faire le point avant de progresser. Ensuite, tracer un programme.

Mais pour que nous puisions réellement le mettre en oeuvre, il était nécessaire que nous fassions un certain nombre des réformes importantes. Cela pour que notre pays ne retombe pas dans certaines situations que nous avons tous déplorées et dont nous nous plaignons depuis un certain temps.

Ce travail de réforme terminé, nous allons maintenant poursuivre notre mission sur un certain nombre de fondamentaux. Il s’agit des points ou axes importants afin de pouvoir être en phase avec ledit programme. Le but étant de mettre le pays sur la voie de l’émergence.

La première chose la plus importante, c’était de pouvoir réformer et de remettre le pays au travail. Pour cela, il était nécessaire que je puisse aussi aller vers les compatriotes pour leur expliquer ce que nous avons commencé à faire, ce que nous devons continuer à faire et les premières mesures que nous avons prises. Enfin, leur indiquer aussi que le pays est, ma foi, sur la bonne voie et que les premiers résultats étant encourageant pour nous, il est important que nous puissions ensemble maintenir le cap.

– L’Union : Depuis votre arrivée à la tête du Gabon, vous avez initié pas mal d’actions et cela dans divers domaines. Certaines ont abouti, d’autres traînent, n’avez-vous pas l’impression que votre rythme étouffe le Gouvernement et vos collaborateurs ?

– Ali Bongo Ondimba : On l’a dit, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation. La pire des choses serait l’inaction et, donc, stagner. Les Gabonaises et les Gabonais ne m’ont pas élu pour faire du surplace. Il faut imprimer un rythme, car le pays en a besoin. Nous sommes à une période difficile et seuls les pays qui bougent peuvent se sortir de cette situation de crise internationale.

Alors être sur tous les fronts, oui ! Mais je n’ai pas le choix. Si nous étions dans une période plus prospère au niveau de l’environnement, on pouvait se le permettre. Mais là, nous devons veiller à engager notre pays dans les réformes nécessaires pour éviter aussi que l’impact de la crise vienne à nouveau nous frapper.

Donc pour moi, un certain nombre de chantiers oui, mais qui reposent sur les trois piliers importants de notre politique : le Gabon vert, le Gabon des services, le Gabon industriel. Il était pour nous important de renforcer ces piliers-là, de manière à ce que, à partir de cela, nous puissions bâtir les fondements de l’émergence.

Pour cela aussi, il était important pour nous de pouvoir travailler, mais nous n’oublions pas les autres fronts que nous avons, qu’ils soient intérieurs ou internationaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est recommandé à un leader de bien s’entourer, d’imprimer le rythme, ou le tempo comme dirait le musicien pour que l’orchestre joue à ce rythme-là.

Maintenant est-ce que cela va trop vite pour certains ? C’est évident ! Mais ce qui est important, c’est d’avoir une vitesse qui soit bonne et soutenue, sans céder à la précipitation mais avancer à un rythme qui peut nous permettre éventuellement de corriger certaines choses qui ne vont pas.

– L’Union : Parmi les projets que vous avez engagés, quel est celui dont vous vous montreriez à ce stade le plus fier et, a contrario, celui dont vous le seriez moins parce qu’il n’avance assez vite à votre goût ?

– Ali Bongo Ondimba : Je suis satisfait pour un ensemble de mesures. Il ne faut pas isoler les mesures politiques parce que c’est un ensemble qui suscite une cohérence et permet qu’on puisse atteindre un certain nombre d’objectifs.

Ce sera bientôt pour nous le moment d’évaluer afin de savoir si les mesures que nous avons prises ont été exécutées à 100%, moins ou pas du tout ! Mais dans l’ensemble, je dirais que les mesures que nous avons initiées sont non seulement bonnes mais nous sentons le mouvement.

Par contre, s’il y a un point sur lequel j’estime que les choses bougent lentement, c’est la question de logement. Cela s’explique par les difficultés que nous avons trouvées tant pour la mauvaise application des textes, la disponibilité des terrains que le problème des financements. Et donc, tout un ensemble de raisons qui nous ont d’abord contraints à réformer le secteur tout en tenant compte du coût des matériaux.

Je sais certains qui nous ont précédés disent que n’y a rien eu. Mais la critique est aisée. Les réformes que nous faisons le sont en profondeur et nous les jugeons nécessaires pour que notre politique de logement puisse être réellement opérationnelle, apporter des fruits et permettre aux Gabonais d’avoir accès à la propriété.

De même, il revient à l’Etat de soutenir tous les investisseurs qui veulent bien se pencher sur ce secteur. Le logement est donc le seul domaine dont je ne suis pas satisfait de l’avancement.

– L’Union : Dans le même ordre d’idées, monsieur le président, au cours de votre tournée républicaine, dans le cadre des Conseils des ministres délocalisés, vous avez annoncé bien des projets. Ce qui a suscité beaucoup d’espoir auprès de vos compatriotes. Une crainte cependant : leur impatience. Parce qu’il y a un déficit de communication sur le calendrier de leur réalisation. Comment entendez-vous régler ce déficit de communication autour de votre action, qui, permettez-nous, caractérise le gouvernement ?

– Ali Bongo Ondimba : Cette mauvaise communication ou cette non communication ne caractérise pas seulement le gouvernement, elles caractérise notre pays. Nous n’avons jamais été bons en matière de communication. Rarement un pays a fait autant de choses, mais qui sont méconnues. C’est certainement un problème auquel il va falloir trouver des solutions.

Cela montre quelque part que nous n’avons pas bons de rapports avec vous les hommes et femmes des médias. Cela veut dire que nous ne vous disons pas suffisamment ce que nous faisons, et que vous ne venez pas suffisamment chercher les informations aussi.

Je dirai qu’en ce qui concerne l’impatience de mes compatriotes, je peux la comprendre. Au cours des Conseils des ministres dans les différentes provinces, je conclue toujours par une conférence de presse. Vous me posez des questions et j’ai la possibilité de pouvoir donner un certain nombre d’informations et d’explications à nos compatriotes. Je l’ai souvent répété, je suis de nature moi-même assez impatient et je ne suis pas du genre à me satisfaire de ce qui se passe. Est-ce un défaut ? Je ne sais pas.

Mais, ce que je voudrais dire, c’est que malgré tout et malgré cette perception qui, à mon avis n’est pas réelle, dans notre pays les choses bougent comme elles ont rarement bouger ces 20 dernières années.

En deux ans, nous avons fait passer beaucoup plus de textes que plusieurs gouvernements qui nous ont précédés. Vous voyez les chantiers partout ; des réformes engagées ; des projets qui sont bien emmenés.

On n’avait coutume de dire il y a plusieurs années qu’on faisait poser des premières pierres au président Omar Bongo Ondimba, et que c’était des premières et des dernières. Or, moi ce n’est pas le cas, je continue, je veille à cela. Donc nous nous sommes mis dans une philosophie de concret et de réussite.

Nos compatriotes ont bien retenu une phrase que prononçait souvent le président Omar Bongo Ondimba : « plus on m’en donne, plus j’en réclame ». C’est donc dans la nature de nos compatriotes de voir des choses, des chantiers, des réformes qui débutent ici et là… Mais comme nous avons montré une certaine capacité à faire bouger les choses, nos compatriotes se disent : « c’est très bien, mais donnez-nous encore plus !».

Mais comme je l’ai dit, les sous-bassements, les fondations ne sont pas les choses les plus visibles. Cependant une fois que les fondations sont bien faites, alors en à ce moment là, vous allez voir le bâtiment monter très rapidement.

– L’Union : Il y a un an vous parliez d’erreurs de casting, au regard du choix des hommes au sein du gouvernement et même de l’administration publique. Un an après pensez-vous aujourd’hui que vous avez les hommes qu’il faut à vos côtés ? Êtes-vous satisfait du travail du gouvernement ?

– Ali Bongo Ondimba : Je ne suis pas fanatique du changement pour le plaisir, mais je dirai que dans la vie il est nécessaire d’appliquer un certain nombre de réajustements (…). Je suis dans une situation où j’observe les uns et les autres. Si j’estime que quelqu’un ne fait pas le travail que j’attends, je suis amené à faire un certain nombre de modifications. Il ne faut pas penser que les réajustements par rapport aux erreurs de casting sont une fin en soi.

Moi j’ai un devoir de réussite par rapport aux engagements que j’ai pris devant le peuple gabonais. À partir de ce moment là, je suis désolé, celle ou celui qui ne semble pas travailler dans l’esprit que j’attends ou que le peuple attend, il se verra tôt ou tard remplacé.

Mais, je ne vais pas faire des remaniements tous les jours, peut-être procéder à des réajustements ici et là. Pas seulement au gouvernement, parce qu’il n’y a pas que le gouvernement, il y a toute l’administration. Donc là-dessus, j’observe, je suis patient parce que j’estime aussi que l’ambition qui est la nôtre et qui est très grande demande des réajustements, des repositionnements.

Ce n’est pas facile, nous mettons en place des programmes économiques, sociaux qui ne sont pas faciles, en même temps nous voulons atteindre des objectifs de bonne gouvernance… Tout ça n’est pas simple. Donc je veux être tolérant, mais j’accepterai très difficilement que l’on soit inactif, que l’on traîne les pieds, que l’on empêche les autres d’avancer ou que l’on sabote. Ça, se sera difficile de l’accepter.

On peut comprendre que dans l’exercice de ses fonctions on puisse se tromper, l’erreur est humaine, mais si on a choisi de faire dans l’inaction, le sabotage et stagnation, ce n’est pas acceptable. À partir de là, je serai toujours prompt et vigilant pour pouvoir faire des réajustements.

– L’Union : Votre prédécesseur, feu Omar Bongo Ondimba, aimait discuter avec les acteurs de l’opposition. Pour votre part, vos rencontres avec ce camp politique sont plutôt rares. Est-ce par principe ou bien une question d’agenda ?

– Ali Bongo Ondimba : Ce n’est pas par principe. Moi j’étais souvent-là, comme d’autres collaborateurs du président, quand il engageait des contacts avec l’opposition. C’était souvent dans ce salon (Salon marocain). Je dirai plutôt qu’après les élections, moi j’ai lancé un appel, que ceux qui voulaient puissent travailler ensemble pour le développement du Gabon. Peut-ont jugé mon appel digne de réponse. J’ai tendu la main et je l’ai fait régulièrement. Ensuite lorsque je reçois une demande d’audience, je la traite, je ne refuse pas.

Maintenant discuter ? Moi je veux bien, mais de quoi ? J’ai été élu sur la base d’un programme. C’est ce programme qui a reçu la majorité des suffrages exprimés. Donc les Gabonaises et les Gabonais ont apprécié le programme qui consiste à mettre notre pays sur la voie de l’émergence. Alors si j’entame des discussions, ce n’est pas pour revenir sur l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de mes compatriotes. Il faut donc qu’on se mette d’accord sur l’objet de nos discussions.

J’avance dans l’exécution du programme pour lequel je suis allé solliciter les suffrages des Gabonais, je ne peux pas trahir ceux qui m’ont donné un mandat. Maintenant je vais changer tout de suite la politique pour laquelle je me suis engagé, et pour laquelle j’ai reçu le soutien de mes compatriotes, parce que j’ai rencontré les uns et les autres…

Je répète que je suis disponible. Et, lorsque j’ai senti que c’était important de consulter la classe politique, je l’ai fait. À plusieurs reprises j’ai consulté la classe politique. C’est donc un exercice que je poursuivrai et je veillerai à ne pas totalement couper les ponts.

– L’Union : Il y a comme une incompréhension entre la majorité et l’opposition sur l’organisation des prochaines élections législatives. Pendant que les premiers appellent au respect de la légalité, c’est-à-dire au respect des délais constitutionnels, les seconds exigent l’introduction de la biométrie avant le scrutin. Tout en menaçant d’empêcher la tenue du scrutin, ils sollicitent un dialogue. Êtes-vous prêt à organiser une telle rencontre?

– Ali Bongo Ondimba : Cela nous pose le problème de ce que vous disiez tout à l’heure des rencontres avec l’opposition. Il y a une chose qui est très claire : le président de la République est le garant du bon fonctionnement de l’État, du respect de la Constitution et de toutes les lois en vigueur.

Dans un État de droit, est-il normal que des hommes et des femmes se réunissent et décident de mettre entre parenthèses les lois et demandent à celui qui a la charge de protéger ces lois, celui dont le pouvoir repose sur ces lois-là, de les mettre entre parenthèses ? Mais demain si j’accepte ça, les mêmes vont être les premiers à me dire : « Monsieur le président, c’est l’intérêt de ceci ou cela, donc mettez-vous de côté ».

Donc la primauté de l’accord politique entre les hommes sur la loi ne peut pas exister. En tout état de cause, dans un état de droit et c’est comme ça dans tous les pays du monde, c’est la loi qui prime. Mais chez nous on dit non, la réunion des hommes politiques prime sur la loi. Ce n’est pas possible.

Moi je ne peux pas changer les lois de ce pays comme cela. Les lois sont modifiées au Parlement. C’est le domaine législatif et ce sont les parlementaires, les représentants du peuple qui modifient les lois. Pourquoi ne veut-on pas suivre les procédures qui existent et qui sont normales dans tous les pays ? Nous avons une séparation des pouvoirs.

Moi l’Exécutif, j’ai réuni tout le monde pour une concertation ; je suis allé consulté la Cour constitutionnelle ; la Cour constitutionnelle m’a dit : « nous ne pouvons pas donner un avis ; telle qu’est la loi de ce pays aujourd’hui, ce que vous me demandez n’est pas possible ».

Je voudrais vous rappeler que je suis le premier, dans ce pays, à avoir parlé de la biométrie, dans le cadre de mes anciennes fonctions de ministre de la Défense nationale. Même si à la même période Pierre Mamboundou en avait fait état.

J’ai contacté des spécialistes en la matière et fait organiser des démonstrations à la présidence de la République en présence du défunt chef l’État, Omar Bongo Ondimba, et de son Premier ministre de l’époque, Jean Eyeghe Ndong. J’avais d’ailleurs obtenu l’accord de Paul Toungui, alors ministre des Finances, pour le financement de l’opération.

A partir du moment où il s’agissait de revoir le fichier, le processus d’établissement des cartes d’identité et autres, j’ai naturellement été dessaisi du dossier au profit du ministre de l’Intérieur (André Mba Obame , ndlr).

A nouveau, je fais remarquer que parmi ceux qui crient aujourd’hui, plusieurs étaient aux affaires. Pourquoi, n’ont-ils pas fait avancer le dossier de la biométrie. S’il était resté au ministère de la Défense, on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais, il est malheureusement allé aux mains de ceux qui crient aujourd’hui.

J’ai indiqué que nous allons prendre toutes les dispositions pour que la question de la biométrie soit prise en compte dans l’exercice du budget 2012. Ce qui permettra de l’appliquer lors des échéances électorales à venir. Il ne faut donc pas qu’on utilise la biométrie comme prétexte pour ne pas aller aux élections législatives de décembre prochain.

Vous savez la loi portant code électoral au Gabon est beaucoup plus contraignante que dans plusieurs pays du monde, y compris ceux d’Europe. Notre Code électoral depuis 20 ans a évolué, et souvent à la suggestion des partis de l’opposition, qui y ont fait rentrer des dispositions.

Et ce ne sont pas tous les pays du monde qui ont recours à la biométrie. Il ne faut pas tromper les Gabonais, en leur faisant croire qu’elle est l’élément qui fait gagner ou perdre les élections. Ce n’est pas vrai.

Dans les réunions politiques, les gens passent leur temps à épiloguer sur la biométrie, plutôt que d’expliquer aux populations comment faire pour avoir plus de routes, d’écoles, d’hôpitaux, etc. Nos compatriotes veulent savoir quel est le programme des uns et des autres. Le mien est connu. Je vais faire de notre pays un pays émergent. J’ai indiqué la manière, le cap et l’horizon vers lequel nous devons tendre.

Et, en face, qu’ils me disent comment ils vont faire. Quel est leur programme ? On ne peut pas toujours substituer un programme à un seul terme, la biométrie.

Au nom de quoi, demandent-ils le report des législatives ? Qui dit que celui-ci serait en leur faveur ? Si j’étais à la place des opposants, je me méfierais. Qui dit que des oeuvres en faveur de mon bilan ne sortiraient pas de terre ?

Je ne peux faire que ce que la loi me dicte, pas plus. Il est quand même surprenant que certains, qui m’accusent d’être un dictateur ou de faire le passage en force, veulent violer la loi. Nous sommes dans un État de droit, c’est la loi qui prime.

– L’Union : Le mandat du Gabon au Conseil de sécurité de l’Onu, où il siège en qualité de membre non permanent prend fin cette année. Monsieur le président, après avoir joué un rôle important sur la scène diplomatique internationale, partagez-vous l’idée selon laquelle notre pays pourrait perdre sa place actuelle dans le concert des Nations au terme de son mandat ?

– Ali Bongo Ondimba : Un pays est consulté grâce à son rayonnement à l’échelle internationale. Et le Gabon n’a pas attendu d’être au conseil de sécurité pour être connu, entendu, consulté et attiré les investisseurs du monde entier.

Ces derniers viennent dans notre pays parce qu’il y existe des opportunités économiques importantes. D’ailleurs, depuis deux ans, un regain d’attention des investisseurs, en rapport avec la politique que nous menons, est manifeste. Le Gabon n’a donc pas eu besoin de siéger au Conseil de sécurité pour prendre des décisions.

– L’Union : Votre discours au sujet d’un État palestinien à la tribune de la 66e session de l’Assemblée générale des Nations unies avait été clair. Au vu d’un certain nombre de pressions exercées sur des pays membres du Conseil de sécurité comme le nôtre en prévision du vote en faveur ou non d’un État palestinien membre observateur des Nations unies, la position du Gabon est-elle aujourd’hui tranchée ?

– Ali Bongo Ondimba : Soyons conséquent avec nous-mêmes, l’État de la Palestine est reconnu par le Gabon depuis 1989. Nous avions un ambassadeur résident qui a d’ailleurs été pendant longtemps doyen du corps diplomatique dans notre pays. Nous suivons une politique mise en place par mon prédécesseur, et acceptée par tous les Gabonais, je ne vois pas pourquoi elle changerait. Malgré les pressions, on fait avec.

– L’Union : Dans quelques mois, le Gabon va abriter la Coupe d’Afrique des Nations (Janvier 2012). Monsieur le président notre pays sera-t-il fin prêt le jour J quant à la livraison des infrastructures y relatives ?

– Ali Bongo Ondimba : Nos chantiers avancent normalement. Les principaux stades où se déroulera la compétition seront prêts. C’est vrai que nous avons eu quelques soucis avec la CAF au sujet des terrains d’entrainement dont le revêtement était synthétique. Vu que cela est interdit par la haute instance du football africain, Dieu merci, la situation est rentrée dans l’ordre. D’autres chantiers, nous ont plutôt amené à considérer les questions relatives à l’hébergement, le transport, le trafic routier, la sécurité, etc.

Néanmoins, pendant tout le déroulement de la compétition, nos compatriotes doivent être tolérants quant aux quelques aléas qu’ils pourraient être amené à vivre.

Déjà, le 10 novembre prochain, pour l’inauguration du stade d’Angondjé, le Gabon va affronter une équipe très prestigieuse (le Brésil). Ce sera du beau spectacle qui nous permettra de tester nos nouvelles installations.

– L’Union : Beaucoup de Gabonais s’inquiètent des prestations des « Panthères », notamment au niveau du jeu et de l’engagement. Monsieur le président, en tant premier supporteur êtes-vous satisfait de la préparation de l’équipe nationale de Football ?

– Ali Bongo Ondimba : Nous sommes tous supporteurs des Panthères, le 12e homme. Ce qui compte c’est que l’équipe soit prête le jour-J. C’est une compétition avec des êtres humains. C’est-à-dire ouverte où le Gabon garde toutes ses chances. Dans ce genre de compétition, la détermination est importante. Notre équipe doit se sentir soutenue jusqu’au bout.

J’en appelle à la population pour remplir les stades. Elle ne doit pas ménager son soutien envers les Panthères, qui doivent en tout temps se sentir. Je veux pour elle de l’ambition, de la volonté et de la détermination. Quelle que soit l’équipe qui joue, nos stades doivent être remplis. Car il va y avoir de beaux matches, nous devons encouragez le beau jeu.

FIN/INFOSGABON/MM/PK/2011 Source : L’Union

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