Le projet d’une nouvelle compagnie aérienne nationale officialisé par le président Ali Bongo, alimente la chronique, aussi bien avant cette annonce du 6 octobre à Mouila qu’après. Il y a à boire et à manger dans tout ce qui se dit à ce sujet. Synthèse de ces potins et informations.
Depuis que le président Ali Bongo Ondimba a annoncé, le 6 octobre au sortir du conseil des ministres de Mouila, la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale avant le lancement de la CAN Orange 2012, tout ce dit sur ce qui va advenir. Si les officiels se refusent à laisser filtrer quelques informations, les sources parallèles ne se privent pas, elles, d’en donner à profusion.
Non salariés depuis près de huit mois, les employés de Gabon Airlines ne savent plus où donner de la tête. Bien avant l’annonce présidentielle, ils ont invités la hiérarchie de la compagnie à une assemblée générale, le 27 septembre dernier. Un seul dirigeant de la compagnie s’y est présenté : Nathalie Bongo. Mais, faute d’un ordre du jour bien établi, celle-ci a prétexté d’un rendez-vous urgent pour se retirer et le personnel est resté sur sa faim.
Néanmoins, des indiscrétions collectées ce jour-là auprès de différents employés laissaient entendre que le pool directeur de la compagnie a présenté au Comité gabonais de privatisation une offre de recapitalisation qui tourne autour de 10 milliards de francs CFA, jugée insuffisante du fait des dettes à éponger comprenant les arriérés de salaire et de ce que la compagnie à créer envisage d’acquérir deux avions ATR et un Airbus.
Les mêmes sources ont indiqué que le Comité de privatisation est partagé entre les partisans de l’achat de ces avions et ceux qui optent pour un leasing. On note que le Boeing 767-200 de Gabon Airlines est bloqué à Addis-Abeba pour impayés sur la maintenance technique. Idem pour l’Airbus A340, mis en ligne en juin 2010, qui nécessiterait un coût frisant les 6 milliards de francs CFA pour sa remise en forme technique. Ce qui rend bien ridicule l’offre de 10 milliards sus citée.
Bien avant l’annonce du président Bongo à Mouila, une source bien informée indiquait déjà que la compagnie sera en effet relancée au début de l’année 2012, qu’un partenariat technique pourrait être obtenu avec Air France et qu’avec 52% l’Etat gabonais sera l’actionnaire majoritaire de cette compagnie.
Si on ne sait que peu de choses sur la dénomination de la compagnie aérienne qui doit naître sur la carcasse de Gabon Airlines, le nom du remplaçant d’André Giacomoni, président directeur général de la défunte compagnie, est connu depuis un moment : Marc Dufour, de nationalité française. On sait également, selon des chuchotements qui poussent certains au rictus du côté de l’Aéroport de Libreville (ADL), que sitôt la passation de service effectuée, Marc Durfour a été victime, en Belgique où il avait fait un tour, d’une chute «étonnante» qui lui aurait occasionné une multitude de fractures (bras, jambes et thorax).
Nombreux à l’ADL sont ceux qui pensent qu’il s’agit là d’un maléfice, appelé au Gabon « fusil nocturne », concocté par des Gabonais qui rêvent de se voir parachuter au sommet de la prochaine nouvelle compagnie aérienne. Croyance quand tu nous tiens…