Plus d’une semaine après la présidentielle, l’opposition camerounaise rejette par avance les résultats d’un scrutin, selon elle, verrouillé et en faveur du président sortant Paul Biya. Après avoir déposé des recours en annulation pour fraudes auprès de la Cour suprême qui siège en lieu et place du Conseil constitutionnel, sept candidats à la présidentielle du 9 octobre appellent les Camerounais à manifester si les résultats ne sont pas annulés, rapporte RFI.
Sept candidats de l’opposition ont paraphé le 17 octobre la déclaration de Yaoundé, John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Bernard Achu Muna, Ayah Paul Abine, Jean de Dieu Momo, Edith Kah Walla et enfin Albert Albert Dzongang.
Après avoir avoué en propos liminaire l’échec de la politique menée par l’opposition, ces vingt dernières années, les leaders réunis devant la presse ont fait part de leur désillusion à l’égard d’Elecam (organe en charge des élections) dont ils dénoncent la partialité.
Dans leur déclaration, ils concluent à la faillite de l’organe en chargé du scrutin, un index de multiples fraudes, et annoncent le rejet du résultat à venir.
John Fru Ndi le leader du Social Democratic Front, le principal parti d’opposition, déclare : « dans le cas où le Conseil constitutionnel refuse d’annuler cette mascarade électorale et persiste à déclarer les résultats, nous appelons par la présente le peuple à venir massivement
manifester en faveur de leur droit de participer à des élections libres et transparentes ».
Dans leur déclaration, les leaders de l’opposition demandent aussi la mise sur pied d’un système électoral indépendant dans les six mois et une nouvelle élection.
Pour l’heure, leurs recours en annulation pour fraudes sont toujours en attente de jugement devant la Cour suprême qui siège en lieu et place du Conseil constitutionnel, jamais mis sur pied. Le verdict devrait être rendu d’ici la fin de la semaine.