La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, demeurée seule en lice au second tour de l’élection présidentielle du 8 novembre après le retrait de son rival Winston Tubman, a été réélue avec 90,7% des voix, selon les résultats définitifs officiels communiqués mardi soir à Monrovia.
En dépit de son retrait de la course, M. Tubman a recueilli 9,3% des voix lors du scrutin, dont le taux de participation a été de 38,6%, d’après les chiffres publiés par la Commission électorale nationale (NEC).
Mme Sirleaf, 73 ans, prix Nobel de la paix 2011, a obtenu au total 607.618 voix, avec pour colistier l’actuel vice-président, Joseph Nyuma Boakai. M. Tubman, 70 ans, a eu 62.207 voix, avec pour colistier George Weah, ex-star du football international très populaire dans le pays.
Selon la NEC, sur près de 1,8 million d’électeurs appelés aux urnes, il y a eu 694.412 votants, et près de 24.500 suffrages ont été invalidés. Le second tour a connu une importante chute de la participation, à 38,6%, près de la moitié du taux atteint au premier tour (71,1%).
Sur la base de ces résultats, « certifiés conformes » par la NEC, « je déclare Mme Ellen Johnson Sirleaf et l’ambassadeur Joseph Nyuma Boakai élus respectivement en tant que présidente et vice-président de la République du Liberia », a affirmé devant la presse la patronne de la NEC, Elizabeth J. Nelson.
Selon Mme Nelson, la commission électorale n’a reçu « aucune plainte » relative au second tour, contrairement au premier tour organisé le 11 octobre en même temps que des législatives et des sénatoriales.
Au total, 53 requêtes lui ont été soumises pour ce triple scrutin, « des décisions ont été rendues concernant 48 de ces plaintes » et le processus suit son cours pour les cinq autres cas, a précisé Mme Nelson.
La NEC organisera le 28 novembre une cérémonie de proclamation des vainqueurs de la présidentielle et des élections parlementaires, a-t-elle dit.
Winston Tubman, diplomate et leader du Congrès pour le changement démocratique (CDC), s’était retiré du second tour le 7 novembre, affirmant que le scrutin serait entaché de fraudes et irrégularités similaires à celles qu’il avait dénoncées lors du premier tour.
La victoire d’Ellen Johnson Sirleaf, première présidente élue d’Afrique en 2005, paraissait donc acquise. Au premier tour, elle avait obtenu 43,9% des voix face à 15 candidats, devançant M. Tubman arrivé deuxième avec 32,7% et qui conteste sa réélection.