La nomination jeudi 17 novembre de Khalifa Haftar comme le nouveau chef d’état-major à l’armée nationale ne fait pas l’unanimité. Khalifa Haftar est vu comme l’homme des Etats-Unis où il s’était exilé durant des années. Des ex-combattants de Tripoli mais aussi de Misrata regrettent qu’il ne soit pas issu d’un groupe d’ex-combattants révolutionnaires, de Thowar.
Qui peut être légitime pour diriger l’armée libyenne, pour représenter ceux qui ont combattu sur le terrain ? C’est toute la question qui se pose. Khalifa Haftar qui vient d’être désigné ne semble en tout cas pas faire l’unanimité.
D’abord parce qu’il a été nommé lors d’une réunion qui s’est tenue à al-Baida, et non pas dans la capitale. Une réunion entre gens de l’Est, disent certains. Ensuite Khalifa Haftar a été désigné par 150 officiers et sous-officiers de l’ancienne armée libyenne, ralliés à la rébellion et non pas par les brigades qui ont payé un prix fort dans la libération de Syrte, Misrata ou Tripoli.
Un groupe militaire de Tripoli qui se fait appeler l’Union des Thowar, regrette d’ailleurs de ne pas avoir été consulté. «Ils auraient dû choisir parmi les combattants qui étaient en première ligne» dit leur chef.
Un membre du conseil militaire de Misrata, joint par RFI, s’interroge lui aussi et assure que personne ne connaît le nouveau chef d’état-major. «Qui est cet homme ? Qui est derrière lui dit-il ? » demande-t-il. Abdelhakim Belhaj, l’un des nombreux chefs de Tripoli, réclame lui sa part dans le prochain gouvernement intérimaire avec certains portefeuilles bien précis. Autant de situations que les nouvelles autorités vont avoir bien du mal à concilier.