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Société / L’association « ça suffit comme ça » fustige l’opération « Libérez les trottoirs» initiée par l’Etat

L’Organisation non Gouvernementale, « ça suffit comme ça » dirigée par Marc Ona Essangui a devisé ce samedi à Libreville avec la population du quartier Glass dans le 4ème arrondissement de la capitale gabonaise et fustigé l’opération « Libérez les trottoirs» initiée par le gouvernement de la République depuis quelques temps. Cette rencontre, dont l’objectif visait à faire comprendre à la population de ce quartier de Libreville ses droits par rapport à l’Etat, a vu la participation particulière de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Eloi Randi Chambrier, des jeunes et des notables de ce quartier.

L’échange entre la population et l’ONG « ça suffit comme ça » a eu lieu en face de l’école publique de Glass. Des barricades avaient été installées pour empêcher la circulation des véhicules sur cette voie secondaire.

Pour certains notables, « l’érection de ces barricades visait à manifester notre mécontentement par rapport à l’opération de casse initié par l’Etat gabonais ».

C’est dans ce contexte que Me Oyane, avocate gabonaise, a déclaré que « l’Etat est à votre service et n’a donc pas le droit de se comporter de la sorte. Avant de mener une telle action, l’Etat dont le rôle fondamental est de protéger le citoyen se devait d’organiser des rencontres d’informations avec les populations concernées et si elles étaient d’accord, c’est seulement à ce moment qu’il pouvait démarrer l’opération, sans quoi, il s’inscrit en faux dans son action de casser les habitations des Gabonais et Gabonaises ».

Pour sa part, Marc Ona a souligné que « l’ONG n’entend pas s’arrêter à ce niveau et qu’ils vont rencontrer dans un premier temps, toutes les personnes dont les habitations ont été cassées dans chaque arrondissement puis ils saisiront leurs réseaux à l’international ».

Dans le même temps, Me Oyane a proposé à la population de Glass deux solutions. En effet, a-t-elle indiqué « ceux qui ont déjà été cassés doivent exiger de l’Etat, un dédommagement. Car c’est leur droit. La Commission africaine des droits de l’Homme interdit strictement les expulsions, en Afrique (…), on parle du droit au logement et lorsqu’on casse comme c’est le cas actuellement à Libreville, cela signifie que l’Etat procède à des expulsions ».

La seconde recommandation de Me Oyane concerne ceux n’ayant pas encore été cassés mais qui sont sur le point de l’être. « Vous devez initier des actions préventives afin d’arrêter cette action de l’Etat. Ces actions peuvent être matérialisées par des saisines et c’est seulement à ce moment que nous pourrons entrer en scène ».

Le Gouvernement gabonais via le ministre des Infrastructures, Léon Nzouba et celui de l’Intérieur, François Ndongou ont, depuis quelques semaines dans le cadre de la campagne « libérez les trottoirs », initié une vaste opération de démolition des habitations construites en bordure de route et de façon anarchiques.

Cette opération ne fait exception de personne, du Gabonais lambda aux hauts cadres de la République. En effet, le Sénateur Jean Boniface Asselé a, pour la petite l’histoire, été victime de cette opération, précise t- on. Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, répondant à une question à ce sujet a même déclaré pour preuve de l’impartialité de l’opération que la maison familiale du Secrétaire général adjoint de la Présidence de la République avait subi le même sort.

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