Le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo Ondimba a remporté 114 des 120 sièges que compte l’Assemblée nationale, aux législatives de samedi, selon une source du PDG proche du ministère de l’Intérieur lundi soir.
« C’est le plus grand score du PDG depuis la fin du parti unique (en 1991) », a affirmé cette source à l’AFP. Samedi, un comptage provisoire donnait déjà au moins 77 sièges sur 120 au PDG à ces premières législatives depuis l’élection d’Ali Bongo à la mort de son père Omar Bongo en 2009.
Cette victoire écrasante intervient face à une opposition divisée. Une partie de celle-ci a refusé de prendre part au scrutin, le qualifiant de « mascarade ». La participation s’annonce faible, selon les premières estimations et les observations sur le terrain.
Selon ce comptage officieux fourni par cette source au sein du PDG et qui doit être confirmé par la Commission électorale, le parti fondé par Omar Bongo fait un grand chelem de 17 députés sur 17 dans le Haut-Ogooué (est), la région du président Bongo, mais aussi et surtout de 10 députés sur 10 dans Libreville, la capitale, réputée frondeuse ainsi que de 13 sur 13 dans l’Ogooué-Maritime (sud-ouest) de la capitale pétrolière Port-Gentil où des troubles post-électoraux en 2009 avaient fait au moins 3 morts.
De même source, le PDG remporte également 9 députés sur 9 dans le Moyen-Ogooué (ouest), où se trouve Lambaréné, la ville « du » docteur Albert Schweitzer, et 10 sur 10 dans l’Ogooué-Lolo (est).
Le PDG obtient aussi d’excellents scores dans les provinces traditionnellement acquises à l’opposition: ainsi, il remporte 16 des 17 sièges dans le Woleu-Ntem, la partie septentrionale du pays d’ethnie fang qui avait majoritairement voté pour l’opposant André Mba Obame à la présidentielle de 2009 et 15 postes sur 17 dans la Ngounié (sud-est).
Il remporte aussi 9 des dix sièges dans la Nyanga (sud) et 8 sur 9 dans l’Ogooué-Ivindo (nord-est).
Cette source au sein du PDG n’a pu fournir de résultats chiffrés sur les scores ni sur le taux de participation.
Les résultats complets devraient être annoncés « probablement jeudi », selon une source proche de la commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap).
Le PDG et ses alliés disposaient de 98 des 120 députés pendant la précédente législature (5 ans). Le président Bongo pourra donc s’appuyer jusqu’à la fin de son mandat (7 ans) en 2016 sur une chambre qui lui sera complètement acquise.
Pendant la campagne, le PDG avait mis en avant le bilan économique du président Bongo, les nombreuses réformes entreprises et le fait que le pays va accueillir la Coupe d’Afrique 2012 alors que son organisation semblait compromise en 2009.
L’opposition divisée entre boycott et participation avait déjà critiqué le scrutin avant l’annonce des résultats. « On ne cautionne pas la mascarade électorale. Les gens du PDG vont bourrer les urnes. La participation sera très faible. Ils vont gagner mais quel intérêt’ Quelle honte! », avait déclaré vendredi André Mba Obame, appelant les électeurs à « rester à la maison » le jour du vote.
Samedi, aucun incident majeur ne s’est produit à l’issue d’une journée sous haute surveillance policière. Le bon déroulement du scrutin était un des enjeux majeurs, treize partis de l’opposition ayant appelé à boycotter le scrutin, voire à l’entraver en octobre.
La plate-forme de la société civile « Ca suffit comme ça » a estimé samedi soir que son appel avait été « massivement suivi », qualifiant l’abstention constatée de « cuisante défaite pour le pouvoir ».
Dimanche, ces partis ont « remercié grandement les Gabonais d’avoir suivi » leur « consigne ».