Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a fustigé vendredi lors de ses voeux à la presse certains médias « irresponsables » qui sont, selon lui, manipulés par l’opposition et mettent en danger « l’unité nationale ».
« Certains organes de presse semblent avoir choisi la diffamation et l’injure (…). Le caractère méchant et haineux des articles publiés dans leur colonnes traduit une volonté affichée de nuire à autrui », a affirmé le président Bongo.
« C’est une presse qui n’est plus simplement partisane mais qui pousse à la destruction de notre paix sociale si patiemment construite. Cette presse là disons le clairement porte atteinte à l’unité nationale et la démocratie dans notre pays », a-t-il accusé.
« Le pire est que cette presse libre mais irresponsable semble être inspirée par certains responsables politiques au service desquels elle s’est visiblement mise. On les dit +responsables+ politiques, faut-il d’ailleurs encore parler de +responsables+? », s’est-t-il interrogé en faisant ensuite clairement allusion à l’opposant André Mba Obame, ancien ministre de l’Intérieur de 2005 jusqu’à la mort d’Omar Bongo.
Ces leaders politiques « se sont illustrés, il y a quelques années par des menaces à l’endroit de la presse écrite, promettant de jeter en prison certains de leurs membres. Ces personnes n’ont donc pas hésité à utiliser cette petite parcelle de pouvoir dont elles disposaient pour tenter de museler la presse au mépris des règles de démocratie et de l’Etat de droit dont ils se réclament aujourd’hui », a encore lancé le chef de l’Etat gabonais.
« Aujourd’hui a contrario, Ali Bongo Ondimba ne menace aucun journaliste, Ali Bongo Ondimba n’a jamais mis aucun journaliste en prison je ne pratique pas ces méthodes, elles sont d’un autre temps », a ajouté le président, parlant de lui à la troisième personne.
Mardi, le Conseil national gabonais de la communication (CNC) avait suspendu le journal « Echos du nord », proche de Mba Obame, et sa télévision « TV+ » pour avoir diffusé les « voeux à la nation » de l’opposant qui s’était autoproclamé président en janvier 2011.