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Gabon : Quid des stratégies de collecte et de communication de SOVOG durant la CAN 2012 ?

A l’instar de la Guinée Equatoriale, le Gabon abrite du 21 janvier au 12 février prochain, le plus grand événement sportif de son histoire : la CAN 2012.

A cette occasion, cet événement d’envergure internationale, attirera des milliers de touristes de divers horizons et Libreville, la capitale, devra offrir une vitrine exceptionnelle et donc une image particulièrement positive en termes d’environnement.

A cet effet, la Société de Valorisation des Ordures ménagères du Gabon (SOVOG), qui est la principale société de collecte des ordures de Libreville, jouera un rôle capital dans la propreté de la ville durant toute la période de la CAN. Pour ce faire, un plan de collecte spécial mis en place, a été présenté au cours d’une conférence de presse animée le jeudi 12 janvier 2012 à Libreville par le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré.

Depuis 2007, la SOVOG, en partenariat avec la Mairie de Libreville, mène des campagnes de sensibilisation auprès des populations visant une meilleure gestion des ordures et de l’environnement. Ces campagnes n’ont pas toujours produit l’effet escompté.

« Nous devons profiter de l’opportunité d’une telle manifestation sportive, pour proposer une stratégie et réactivité face à une situation exceptionnelle, parvenir à inciter la population à adopter une attitude éco responsable mais aussi et surtout, à la conserver après la CAN », a souligné le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré.

La Convention de Concession

Cette Convention qui lie la SOVOG à l’Etat Gabonais d’une part et à la Commune de Libreville d’autre part, porte sur la collecte et le traitement des ordures ménagères à l’exclusion de toute autre catégorie de déchets.

Depuis le 2 septembre 2002, la SOVOG s’est employée à mettre en place un schéma directeur d’évacuation des déchets ménagers. Pour un meilleur taux de couverture de la ville, celle-ci est découpée en 12 circuits de collecte. A chaque circuit est affecté un camion BOM.

Le ramassage des ordures ménagères débute à 21 h et se termine à 8 h du matin. Mais avant, la population est invitée à sortir les ordures entre 18 et 21 h. Ainsi toutes les nuits, c’est plus de 400 tonnes de déchets ménagers qui sont évacués vers la décharge de Mindoubé.

A en croire le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré, l’objectif poursuivi est que, lorsque la ville se réveille, toutes les artères de la capitale sont débarrassées de tous les détritus ménagers produits la veille. Mais ceci n’est possible que si la population s’impose une discipline et un comportement citoyen ; Ce qui est très loin le cas, les ordures dans la ville sont déposées sur les voies et le domaine public à toute heure sans que cela n’émeuve personne.

Cette situation, a-t-il indiqué, est encore plus aggravée par le fait que Libreville est l’une des premières capitales au monde où les déchets industriels et commerciaux ne font l’objet d’aucune convention d’évacuation. Cette catégorie de déchets aussi encombrant sinon plus que les déchets ménagers surcharge la ville ; La pré collecte des quartiers non accessibles par voie carrossable appelés quartiers sous intégrés n’est pas non organisée sur la base d’une convention régulière. Pour ne pas faire plus simple, ces quartiers sont généralement les plus populeux et donc les gros producteurs de déchets ménagers ; Le balayage des rues de la capitale gabonaise n’est fait que sur le bord de mer. Or le patrimoine routier de la ville est d’environ 490 km. 80% de ces rues sont jonchés de déchets de toutes sortes. Lors de grandes pluies, ces détritus sont évacués par l’eau de ruissellement vers les caniveaux. Comme ceux-ci ne font l’objet d’aucun entretien du 1er janvier au 31 décembre, il se produit un barrage artificiel entrainant ainsi des inondations dans la ville. Aucune société n’est chargée par convention pour balayer et curer les caniveaux de la capitale ; Libreville contient plus de 4 000 épaves et véhicules abandonnées sur le domaine public. Le manque de fourrière municipale fait que ces épaves abandonnées sur la voie publique deviennent pour les populations des zones de dépôts sauvages de déchets ; Pour ramasser les ordures d’une ville, il faut des routes. Le patrimoine routier est d’environ 490 km mais 80% de ces routes sont défectueuses rendant le ramassage et l’évacuation des déchets vers la décharge de Mindoubé très difficile.

La saturation de la décharge de Mindoubé

D’après le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré, cette décharge est totalement saturée depuis 3 ans. Depuis 10 ans la SOVOG interpelle les autorités de tutelle pour un nouveau site qui permettra l’évacuation et la valorisation des déchets collectés.

Dans le cadre de la Convention de SOVOG avec l’Etat, il était convenu que 12 mois après le programme de lancement de la collecte, l’Etat mettrait à disposition de SOVOG un terrain pour la construction d’une usine de valorisation avec une route d’accès. En contrepartie, la SOVOG doit investir dans l’usine de traitement.

Depuis 10 ans, SOVOG n’a toujours pas de terrain encore moins une route d’accès à ce terrain. Mais l’usine de traitement est bel et bien là dans des containers en souffrance depuis 2 ans attendant désespérément un terrain.

En conséquence, le second volet de la Convention de Concession de SOVOG ne peut être mis en route si un terrain ne lui est pas attribué.

La route de la décharge impraticable

La route d’accès à la décharge de Mindoubé est défectueuse depuis plus d’un an. Les camions poubelles chargées à 15 tonnes ont d’énormes difficultés à traverser les trous d’autruche pour arriver à la décharge ce qui entraine un retard d’environ 2 heures sur les horaires normaux avec tous les risques d’ennuis mécaniques.

Difficultés financières de SOVOG

La subvention de SOVOG, a fait savoir le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré, date de 2002. Elle est de 3,6 Mds FCFA TTC par an, soit environ 254 millions HT par mois. Ce qui revient à environ à 1 500 FCFA la tonne collectée.

« Je rappelle que c’est le même montant qui était donné aux 4 sociétés qui ne collectaient jusqu’en 2002 que le centre de Libreville. Les PK et Angondjé n’étaient pas couverts par le service de collecte des ordures ménagères. A l’époque c’est à peine 30 000 tonnes de déchets qui étaient collectés selon le rapport du PAPSUT. La tonne collectée était payée alors à plus de 100 000 FCFA HT !!! », a-t-il révélé.

Et d’ajouter : « Malgré l’extension de la ville (65 km2), l’augmentation du SMIG, l’augmentation du prix du carburant, la subvention de la SOVOG est toujours la même depuis 10 ans malgré la formule de révision des prix signée par les autorités de tutelle. Pour autant SOVOG renouvelle le matériel roulant tous les 2 ans.

Avec 1 500 FCFA la tonne collectée et évacuée vers la décharge, SOVOG doit payer les salaires des employés, l’entretien du matériel de collecte, le renouvellement du matériel tous les 3 ans l’entretien de la décharge pour laquelle elle n’est pas payée.

Le schéma d’assainissement de la ville doit donc être totalement repensé pour prendre en compte la collecte des déchets industriels et commerciaux, la pré collecte des déchets des quartiers sous intégrés, le balayage quotidien de toutes les rues de la capitale, le curage des caniveaux et l’entretien des espaces publics ».

Ceci doit être soutenu par une politique vigoureuse de sensibilisation de la population dont la responsabilité dans l’insalubrité de la ville n’est jamais mise en exergue.

Mais tout ceci ne permettra d’avoir une ville propre et assainie que si des moyens financiers conséquents sont mis en place par le budget de l’Etat sous forme de taxes ou subvention pour faire face à la charge financière correspondante.

A en croire le Directeur Général de la SOVOG, Mantion Traoré, la stratégie de collecte, allant dans le sens de renforcement afin de résoudre le problème des points noirs, sera marquée par la présence d’une équipe d’astreints, composée d’une quarantaine de personnes, pour reprendre le relais à partir de 10 h.

Les campagnes de sensibilisation auprès des populations visant une meilleure gestion des ordures et de l’environnement, seront appuyées par des fresques, des messages en langues vernaculaires à partir du lundi 16 janvier prochain, avec des bas reliefs et autres clips de la CAN 2012.

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