L’aventure des Panthères du Gabon dans cette 28ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football s’est donc arrêtée hier, sur un scénario quasi identique à celui qui s’est déroulé en Afrique du Sud en 1996.
Cette année-là, l’équipe nationale (Azingo National) est tombée les armes à la main face à la Tunisie (1-1, 4 tab 1). Hier soir, la sélection gabonaise n’a pas pu vaincre le signe indien, éliminée qu’elle a été encore une fois au stade des quarts de finales. Cette fois-ci, l’adversaire était malien. Et, encore une fois, il a fallu recourir aux prolongations et à l’épreuve fatidique des tirs au but pour départager les Aigles du Mali et les Panthères du Gabon (1-1, 5 tab à 4). L’équipe nationale quitte la compétition avec beaucoup de regrets (deux tirs sur le poteau). Mais elle aura porté haut les couleurs nationales dans cette CAN.
Dix jours durant, les Panthères ont fait rêver tout un peuple qui a vibré à l’unisson, au rythme de ses victoires sur le Niger (2-0), le Maroc (3-2) et la Tunisie (1-0). Même le match perdu contre Mali n’a pas entamé la mobilisation et la ferveur autour de l’équipe nationale. Ainsi se sont davantage resserrés les liens d’unité et de solidarité entre les Gabonais qui ont manifesté avec enthousiasme leur appartenance à une même communauté, liée par un destin commun. Seul le sport, le football, offre ces moments intenses, de bonheur partagé de chaleur et de communion entre les peuples.
Les Panthères du Gabon quittent la CAN 2012 pratiquement invaincues en quatre matches, un parcours digne d’éloges. Sans joueurs-vedettes évoluant dans de grands clubs en Europe ou ailleurs, sans un grand championnat national et avec un modeste réservoir qui tire l’essentiel de sa substance d’une population de quelque 1.500.000 habitants, le Gabon rivalise avec les grandes nations de football, des Etats parfois deux à trois fois plus peuplés, disposant d’un énorme reservoir de talents. Rares sont les pays présentant les mêmes caractéristiques que le Gabon ayant disputé six éditions de la CAN ou qui se sont distingués en jouant un quart de finale du tournoi continental. Le football gabonais a déjà fait parler de lui à plusieurs occasions (le récent trophée remporté par l’équipe nationale junior). Mais il est définitivement sorti de l’anonymat pour faire son entrée dans la cour des grands à la faveur de cette CAN 2012. Désormais, il faudra de plus en plus compter avec lui. Merci les Panthères !
Lucien Minko