En prélude à la pièce théâtrale ‘’Foukifoura’’ qui sera présentée à l’Institut français du Gabon (IFG), par l’atelier dramatique Eyeno, une conférence de presse a été animée hier au l’IFG par son directeur, Emmanuel Vaslain.
La salle 400 de l’Institut français du Gabon (IFG) permettra au public de vivre des moments merveilleux ce jeudi soir à partir de 20h à l’occasion de la mise en scène de la pièce de théâtre ‘’Foukifoura’’ qui sera présentée par l’atelier gabonais Eyeno et adapté par l’artiste comédien Michel Ndaot. Pour la circonstance, le directeur Emmanuel Vaslain de l’IFG en présence des artistes qui accompagneront le metteur en scéne Ndaot, a animé une conférence de presse pour décliner les contours de la pièce de théâtre. La pièce qui sera livrée au public demain soir est l’histoire d’un artiste-comédien acculé à vivre caché, tout seul dans un lieu retiré. Parce que ses écrits sont jugés subversifs, il a été appréhendé, torturé et emprisonné. A sa sortie de prison, il renoue avec ses activités théâtrales. Persécuté et flairant une seconde arrestation qui pourrait lui être fatale, il se retire du monde pour vivre dans une absolue solitude.
Et là, pour ne pas mourir à petit feu, pour ne pas crever de solitude et d’ennui, il joue seul, pour lui-même et avec lui-même le drame de sa propre existence à travers la fantasmagorie, la folie, la beauté tragique des archétypes du théâtre de la démence et de la violence. ‘’Foukifoura’’ est aussi l’expression d’une certaine schizophrénie, une illustration d’une folie rebelle et irrécupérable c’est l’histoire d’un homme persécuté par la dictature, par un despote, qui a été deux fois et qui, la troisième fois sentant venir cette menace, a choisi le marronnage ; pour lui c’est comme un “huis clos”. Pour lui, le public est semblable à un public voyeur parce qu’il n’a aucun contact avec ce public. C’est la folie débridée, mais c’est une folie lucide. Mais il faut noter que le texte qui sera adapté par les artistes de l’atelier Eyeno est une adaptation qui bouleverse les données du one-man-show. Un lyrisme troublant qui nous aspire dans le néant puis émerge dans une danse de mots vivant, l’imaginaire flirt avec la démence, c’est Foukifoura. Un brin de folie créatrice au sein d’une logique implacable, un ordre unitaire qui s’emploie à détruire un virus subversif dénommé Art dramatique. Au cours de ce théâtre, les acteurs se livreront à une gestation dans un lieu intemporel où la parole reprend sa force primordiale.
La puissance et l’inefficacité des mots au service d’un théâtre essentiel et vital où l’art oratoire est un oxygène dans un enfer. L’atelier dramatique Eyeno est une structure de production théâtrale qui a vu le jour 1995 à Libreville par des anciens élèves de l’Enam et ‘’ Eyeno qui signifie en langue Omyénè du Gabon le miroir, a déjà produit plusieurs créations théâtrales tels que ‘’Gabonitude’’ en 1995, ‘’il était une fois de Raponda Walker’’, ‘’tant que les femmes auront des couilles’’ de Ludovic Obiang et le dernier en 2010 ‘’il était une fois Schweitzer’’ de Miche Ndaot.
SMM & GNB