Le président syrien Bachar el-Assad est convaincu que les troubles sont un complot «visant à destabiliser les pays». Six manifestants ont été tués dans le pays, alors que la Chine appelle à l’arrêt de toutes les violences.
• Le régime ont tiré sur la plus grande manifestation qu’a connu Damas
Les forces de sécurité syriennes ont tiré samedi sur des milliers de personnes participant aux funérailles de manifestants tués la veille dans le quartier de Mazzé à Damas. Un manifestant a été tué et plusieurs autres blessés dans ce quartier stratégique du centre-ouest de la capitale syrienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
«C’est la première fois qu’il y a des manifestations d’une telle ampleur dans le centre de Damas», a déclaré Mohammad Chami, porte-parole des militants dans la province de la capitale. Selon lui, les funérailles ont rassemblé «15.000 personnes», en dépit de la menace des services de sécurité et de la neige qui tombait samedi sur la capitale syrienne. «Les forces d’Assad tirent sur les participants aux funérailles et lancent du gaz lacrymogène pour les disperser», a dit Mohammad Chami, évoquant des «tirs nourris». «Après les tirs, les gens se sont cachés là où ils le pouvaient», a-t-il ajouté.
Vendredi, des manifestations inédites avaient secoué le quartier avant d’être réprimées par les forces de sécurité, faisant au moins quatre morts, dont deux adolescents de 11 et 13 ans, selon l’OSDH. La capitale était jusqu’à présent plus habituée aux rassemblements massifs de partisans du régime du président Bachar el-Assad. Au Conseil de la révolution syrienne, on dit s’attendre à de nouvelles «manifestations monstres» dimanche.
• Cinq manifestants tués dimanche
Hors de la capitale, six personnes ont été tuées dimanche en Syrie. Un procureur général, un juge ainsi que leur chauffeur ont été abattus à Idleb par «des tireurs non identifiés», selon l’OSDH, alors que pour l’agence officielle Sana, il s’agit de «bandes terroristes armées». L’agence rapporte également que des «bandes terroristes armées» ont tiré une roquette sur un réservoir de carburant de la raffinerie de Homs. Selon l’OSDH, trois autres civils sont morts sous les balles des forces de sécurité: une femme à Chahné dans la province de Homs, un homme dans la province d’Alep et un avocat à Deir Ezzor.
Samedi, la répression a fait au moins onze morts.
• Les États-Unis surveillent le pays avec leurs drones
Un «bon nombre» de drones militaires et des services de renseignement américains opèrent au-dessus de la Syrie pour suivre les attaques des militaires contre l’opposition et les civils, a rapporté samedi la chaîne américaine NBC. Ces vols d’avions sans pilotes ne constituent pas une préparation à une intervention militaire américaine, a ajouté la chaîne qui cite des responsables américains de la défense s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Le gouvernement américain espère utiliser cette surveillance aérienne et les interceptions de communications du gouvernement syrien et de ses militaires pour appuyer son argumentation en vue d’une réponse internationale contre la Syrie, selon NBC.
• La Chine appelle à la fin des violences
L’émissaire chinois en Syrie a appelé le régime, l’opposition et les rebelles, à «cesser immédiatement les violences». Face à la contestation engagé depuis près d’un an et à la poursuite de la répression du régime, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zhai Jun, a appelé toutes les parties à un retour au calme, après un entretien avec le président Assad.
Pékin, qui avec Moscou a bloqué à deux reprises des résolution à l’ONU condamnant la répression en Syrie, appelle «le gouvernement, l’opposition et les hommes armés à arrêter immédiatement les actes de violences», a déclaré Zhai Jun, estimant que le calme devait revenir «le plus rapidement possible».Avant sa visite, l’émissaire avait rappelé que son pays n’approuverait «pas une intervention armée en Syrie, ni l’avènement par la force d’un soi-disant ‘changement de régime’».
• Pour Assad, la révolte est le résultat d’un complot
Le président Bachar el-Assad a dit «apprécier la position de la Chine à l’égard des dirigeants et du peuple syriens». Selon le chef du régime syrien, les évènements qui secouent son pays «visent à diviser ce pays, à porter un coup à sa position géopolitique et à son rôle historique dans la région». Il est déterminé à «avancer dans le processus des réformes politiques conformément à un plan et un calendrier précis».