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L’opposition sénégalaise croit en un second tour

Au lendemain de l’élection présidentielle, l’opposition au président Abdoulaye Wade considère qu’un second tour est «inévitable». Les premiers résultats provisoires sont attendus mardi.

L’opposition sénégalaise affirmait lundi qu’il y aura un second tour de la présidentielle au lendemain d’un premier tour sans incident majeur, tandis que pour le camp du président sortant Abdoulaye Wade aucune «tendance lourde» ne se dessine.

Les résultats provisoires officiels devraient être communiqués mardi au niveau départemental et vendredi au niveau national, selon la Commission électorale nationale autonome (Céna).

«Les chiffres en notre possession indiquent qu’un second tour est inévitable. Nous avons gagné les plus grands départements du Sénégal» dont l’agglomération dakaroise, a déclaré Macky Sall, l’un des principaux candidats d’opposition et ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade.

Un des responsables de sa campagne, Jean-Paul Dias, avait auparavant déclaré que Macky Sall était au «coude-à-coude avec le président Abdoulaye Wade», ce dernier étant «autour de 34 à 36%» et Macky Sall autour de «32 à 34%».

«Oui, le second tour est inévitable» a déclaré Abdou Latif Coulibaly, un des responsables de la campagne d’un autre poids-lourd de l’opposition, Moustapha Niasse, également ex-Premier ministre du président Wade.

Selon lui, «ça peut encore changer, mais sur environ 60% des votes, la tendance c’est 30% pour Wade, 26% pour Macky et 20% pour Niasse».

Des estimations non officielles, également publiées par la presse sénégalaise lundi, que n’entend absolument pas confirmer le camp du président Wade, 85 ans, élu en 2000, réélu en 2007 et dont la candidature à sa propre succession est jugée «anticonstitutionnelle» par ses opposants.

«On est en train de collecter les résultats et rien ne permet de dire qu’il y aura un deuxième tour», a déclaré El Hadj Amadou Sall, un des responsables de la campagne du président Wade. Selon lui, les derniers résultats en sa possession portaient sur «8% à 9%» des votes et «il n’y a pas de tendance lourde».

«Tout sauf Wade»

Le président Wade, hué dimanche lorsqu’il est allé voter dans son bureau de vote de Dakar et où il a d’ailleurs été devancé par Moustapha Niasse, a martelé pendant sa campagne que la victoire dès le premier tour était quasiment acquise et un second tour constituerait pour lui et ses partisans un sérieux revers.

D’autant que, sauf retournement de situation, le président sortant n’a plus de réserve de voix et que ses principaux opposants ont eu comme mot d’ordre commun, «Tout sauf Wade», promettant de s’unir derrière le candidat le mieux placé en cas de second tour. «Le principe, c’est de voter pour le candidat d’opposition le mieux placé». il y aura une «union» contre Wade, a rappelé Abdou Latif Coulibaly.

Macky Sall a averti que «quiconque serait tenté de violer» la «souveraineté du peuple» qui s’est exprimée au premier tour, «porterait la responsabilité de la colère populaire qu’il susciterait ainsi».

«Entendre parler de victoire au premier tour est inadmissible. Cela engendrerait des conséquences graves. Au sortir d’une journée comme celle du 26 février, et des mois de tension que nous venons de connaître, marqués par de trop nombreux morts et blessés, il ne faudrait pas bafouer encore la volonté du peuple», a-t-il ajouté.

Comme tous les autres candidats, Macky Sall s’est déclaré «fier» de l’attitude de ses compatriotes qui se sont mobilisés dans le calme dimanche après des violences préélectorales qui avaient fait en un mois de 6 à 15 morts selon les sources, suscitant la crainte de nouveaux incidents le jour du vote.

«Ils ont donné une leçon de démocratie aux porteurs de violence», a dit El Hadj Amadou Sall. La France a salué «la vitalité de l’esprit démocratique des Sénégalais».

Le taux de participation a tourné autour de 60%, selon un chiffre encore provisoire de la Céna, en baisse par rapport au taux de 70% de la présidentielle de 2007.

La date d’un éventuel second tour dépendra de l’examen de possiubles recours devant le Conseil constitutionnel: la date la plus probable est le 18 mars.

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