Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a affirmé jeudi qu’il n’avait distribué aucune « mallette » depuis qu’il est président et qu’il ne redoutait pas d’être inquiété dans l’enquête sur les biens mal acquis ouverte en France.
« On parle de tradition » (des mallettes) a-t-il dit dans une interview à la télévision France 24. « Depuis que je suis président personne n’a vu une seule valise quitter le palais », a affirmé M. Bongo, dont le père Omar Bongo, resté 41 ans au pouvoir jusqu’à son décès en 2009, était, selon de nombreux observateurs, coutumier du fait. Ali Bongo a été élu en Octobre 2009.
« (Les mallettes) Ca ne passe pas comme ça et ça ne se passera plus comme ça. N’en déplaisent à certains qui je sais sont nostalgiques d’une certaine époque », a dit Ali Bongo à la télévision publique française.
M. Bongo a nié que les anciens Premiers ministres français Laurent Fabius et Jean-Pierre Raffarin, venus au Gabon ces derniers mois, aient reçu des « mallettes » en vue de la campagne électorale française.
« MM. Fabius et Raffarin sont venus dans un cadre bien précis, a-t-il dit, un partenariat avec HEC (Hautes études commerciales, Paris) un établissement au-dessus de tout soupçon, et dans un programme avec notre Ecole nationale d’administration. Ce sont deux anciens (Premiers) ministres, deux personnalités que j’ai reçus pour échanger nos vues sur la coopération et les partenariats existant entre nos pays. Rien d’autre ».
Ali Bongo a aussi balayé l’affaire des Biens mal acquis qui a connu de spectaculaires rebondissements ces dernières semaines avec des perquisitions au domicile de Teodorino Obiang Nguema, fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang.
« Je suis victime du délit de patronyme », a précisé M. Bongo. Deux juges français enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema et Omar Bongo Ondimba, père d’Ali Bongo, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.
« Pourquoi je serais inquiet? Je tiens à vous répéter: 1) j’ai travaillé toute ma vie. Je n’ai pas de crainte quelle que soit l’enquête qu’on puisse décider. 2) Je n’ai pas de biens en France. Qu’est-ce-que j’ai à redouter? » a-t-il demandé.