Après plusieurs semaines de négociations, les discussions entre le président Mugabe et l’opposition semblent encore dans l’impasse, mercredi 27 août. Dans The Herald, le quotidien d’Etat, le président du Zimbabwe, réélu fin juin lors d’un scrutin contesté, affirme qu’un gouvernement va « bientôt » être formé. Les deux factions de l’opposition ont immédiatement annoncé qu’elles refusaient de participer à ce gouvernement tant que les négociations sur un partage du pouvoir n’auraient pas abouti.
« Il est clair que s’il annonce un nouveau gouvernement, c’est une déclaration de guerre contre le peuple », a déclaré à l’AFP Nelson Chamisa, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) dirigé par Morgan Tsvangirai. « Il pense qu’il nous met sous pression quand il dit qu’il va former un gouvernement prochainement. Mais nous refusons toute participation à un gouvernement qui serait pour un profit personnel (…). Nous avons le temps de notre côté, nous avons le peuple avec nous », a-t-il estimé.
« LES NÉGOCIATIONS N’AVANCENT PAS »
De son côté, la faction dissidente du MDC, qui peut, avec ses dix députés, faire pencher la majorité au Parlement en faveur de M. Tsvangirai ou de la ZANU-PF de Robert Mugabe, refuse aussi également de prendre part à ce gouvernement. « Nous attendons en fait la conclusion du dialogue et la formation d’un gouvernement de transition avec Mugabe et Tsvangirai », a indiqué le porte-parole de cette faction, Edwin Mushoriwa.
Les négociations sur un partage du pouvoir, achoppant sur le contrôle de l’exécutif, ont été suspendues le 12 août malgré la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, mandaté par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Ces pourparlers, destinés à sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est enlisé depuis les élections générales de fin mars, devraient reprendre « probablement à la fin de la semaine », selon M. Mushoriwa. Pour la principale faction de l’opposition, « les négociations n’avancent pas et c’est pourquoi nous appelons le président Mbeki et la SADC à intervenir rapidement, car le pays glisse vers l’anarchie ».
source: le monde avec AFP et reuters