Communiqué du Parti Communiste Français (PCF).
La déclaration du Ministre des Affaires Étrangère Alain Juppé, ce matin, demandant aux mutins de l’armée malienne de tenir des élections au plus vite – alors que la constitution et les institutions viennent d’être suspendues par un coup d’Etat – illustre l’inconséquence et l’irresponsabilité de la diplomatie française qui s’ingère une fois encore directement dans les affaires africaines, et une nouvelle fois dans la vie politique malienne.
La France porte une lourde responsabilité dans la situation de déstabilisation que connaît toute la région. Des milliers d’armes et d’équipement militaires ont inondé les pays du Sahel suite à l’intervention militaire de la France et de l’OTAN en Libye, permettant notamment au mouvement de libération de l’Azawad (MLNA) de lancer ses offensives à la mi-janvier 2012 dans le nord du Mali. La France de Nicolas Sarkozy a ainsi encouragé la dynamique guerrière qui menace désormais tout le Sahel.
Le gouvernement d’Amadou Toumani Touré – ATT – a fait le choix de la guerre contre le MLNA, tout en abandonnant ses troupes sous-équipées et les populations du nord du pays, les condamnant aux atrocités du MLNA, et à l’exil dans les régions et pays voisins. Au matin du coup d’État organisé par les mutins de l’armée malienne, qui se sont révoltés contre la politique du gouvernement d’ATT, le PCF apporte son soutien aux populations maliennes, aux forces de l’opposition progressiste et de la société civile, au parti Sadi qui agissent courageusement pour une solution politique.
Le PCF met en garde le gouvernement français contre toute volonté d’intervention et tentative d’ingérence qui ne ferait que fragiliser la situation et déstabiliser davantage toute cette région de l’Afrique. Il faut mettre un terme à la Françafrique.