Les élèves du Lycée Jean Hilaire Aubame Eyeghe, dans le 6ème arrondissement de Libreville, se sont insurgés jeudi contre les odeurs nauséabondes qu’ils sont contraints d’inhaler chaque jour dans les salles dans le périmètre de l’établissement.
Les élèves dénoncent également le bruit de la musique distillée toute la journée par les vendeurs de discs qui ne leur permet pas de suivre correctement les cours.
Pour se faire entendre, les apprenants ont, à l’aide des tables- bancs, érigé des barricades sur les voies donnant accès à leur établissement, perturbant ainsi la circulation des véhicules.
« Tous les jours, nous sommes obligés d’assister à ce spectacle désolant où nous voyons les ordures ménagères traîner à même le sol. Ce marché ne devrait pas être construit aux abords de notre établissement car il empêche le bon déroulement des cours. Cela nous perturbe beaucoup, car nous sommes contraints de respirer les mauvaises odeurs. De même, nous sommes contraints d’écouter la musique des vendeurs de disques ainsi que les cris des commerçants », a déclaré Cruise Boukango-Boukango, un élève en classe de Terminale.
De son côté, Naomie Horina, élève en classe de 5ème, a soutenu être régulièrement mal à l’aise pendant les heures de cours.
« On a marre de cette situation, car nous sommes tous les jours exposés à plusieurs maladies. Ce problème est sérieux, parce qu’il concerne non seulement notre santé, mais aussi nos études. ous ne sommes pas à l’aise à l’école », a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, le proviseur dudit lycée, Guillaume Gnassangoye, n’est pas resté insensible face à la complainte récurrente des élèves.
Pour appuyer la revendication des plaignants, il nous a rappelé avoir adressé le 9 janvier 2012 une correspondante au maire du 6ème arrondissement, afin de trouver une solution définitive à ce problème auquel sont confrontés les élèves et l’établissement depuis l’ouverture du marché.
« La correspondance que j’ai adressée aux autorités compétentes est restée sans suite. Les difficultés sont telles que notre fonctionnement régulier risque d’en pâtir à terme. Il s’agit de l’installation anarchique des commerçants le long de la barrière du lycée », a souligné M. Gnassangoye.
Ces commerçants, a-t-il ajouté, obstruent non seulement les canaux d’évacuation des eaux usées, mais aussi la voix publique, exposant les élèves aux dangers de la circulation routière.
Hormis ces dangers liés à la circulation routière, poursuit-il, il y a également la pollution environnementale caractérisée par l’insalubrité manifeste, l’entassement d’ordures, les odeurs nauséabondes, la pollution sonore matérialisée par une musique ininterrompue, en marche dès les premières heures de la matinée au point où, dans les salles de classe, les élèves écoutent plus la musique que les enseignants.
Ainsi que l’insécurité liée à la présence de nombreux débits de boisson et à la vente des boissons alcoolisées aux élèves.
Selon M. Gnassangoye, cet ennui, est loin de favoriser le climat de sécurité morale, psychologique et physique des élèves, mais aussi des personnels d’encadrement, étant donné que les risques de dérapage de la part des élèves sont énormes, car dit-il, leurs réactions sont imprévisibles. Par ailleurs, les commerçants rencontrés sur place, ont décliné toute responsabilité, car pour eux la faute reviendrait aux autorités compétentes.
Le marché de Nzeng Ayong a été construit au milieu des années 90 pour désengorger les voies publiques occupées à cette époque par les commerçants. Il a été progressivement occupé par les vendeurs il y a moins de 5 cinq ans.