Les enseignants montent au front
L’université Omar Bongo est sûrement frappée par un mauvais sort. Les grèves se succèdent tout au long de l’année. Finis pour le moment les jeux de lancement de pierres et de gaz lacrymogène entre étudiants et forces de l’ordre. Ce sont actuellement les enseignants-chercheurs de cette université qui sont montés au front depuis mercredi, peut-on constater sur place.
(De notre correspondant PIERRE ERIC MBOG BATASSI)
Les enseignants-chercheurs ont décidé, mardi 24 avril, au cours d’une assemblée générale de la suspension provisoire des cours, en vue de dénoncer le climat d’insécurité qui sévit au sein de l’institution.
Ce climat, selon le Docteur Moukala Ndoumou, président du syndicat national des enseignants-chercheurs (SNEC), se traduit entre autres, par la perturbation systématique des activités pédagogiques et de recherche, les affrontements réguliers entre étudiants et forces de l’ordre campées sur le campus et la détérioration des véhicules des enseignants impactés par les pierres et autres projectiles.
Les syndicalistes ont dénoncé également le fait que certains de leurs collègues des universités étrangères partenaires en séjour au Gabon en ce moment ont été brutalisés. Ils parlent aussi de certains enseignants-chercheurs blessés lors des récentes échauffourées entre policiers et étudiants.
Face à cette situation « d’insécurité totale », ils ont déclaré « ne plus être en mesure d’assurer sereinement leurs activités pédagogiques et de recherche » et par conséquence, ont décidé de la suspension provisoire des cours, tout en invitant les autorités rectorales à prendre leurs responsabilités pour une reprise rapide et sereine des activités pédagogiques et de recherche.