C’est avec stupéfaction que les téléspectateurs de la Télé PDG ont suivi la diffusion du point de presse donné vendredi 11 mai 2012 par Jean Eyeghe Ndong ancien premier ministre à sa permanence de Nkembo.
Qu’a dit le vice président de l’Union Nationale? Et pourquoi cette mansuétude subite de David Ella Mintsa directeur général de la RTPDG, Blaise Louembé, ministre de la communication, Guy Bertrand Mapangou, président du conseil national de la communication et Ali Bongo, le chef de l’Etat usurpé ?
Cette autorisation de diffuser le point de presse de Jean Eyeghe Ndong a sans doute quelque chose à voir avec l’arrivée au pouvoir en France d’un nouveau président de la République.
Le pouvoir de Libreville, englué dans les violations répétées de la constitution, embourbé dans la violation des libertés publiques, champion unique en Afrique de la dissolution des partis politiques dont de l’Union Nationale, parti de l’opposition, cherche à se faire une virginité et montrer un visage respectable à la France de François Hollande, tant mieux ! Car ne dit-on pas que mieux vaut tard que jamais ?
Mais pour autant, la censure exercée par Télé Gabon en ne diffusant pas les points fondamentaux du point de presse du leader de l’UN à savoir : l’appel à la résistance par tous les moyens démocratiques contre le régime usurpé d’Ali 9%, l’appel à l’intervention des nouvelles autorités françaises, et le renouvellement de l’appel adressé au Conseil de sécurité des Nations Unies, montre que le régime de Libreville reste frileux et refuse de s’aligner sur les règles qui régissent une vraie démocratie.
Pourtant Ali Bongo le sait, le rétablissement de l’Union Nationale dans ses droits n’est pas négociable, et la recherche des solutions à la crise politique gabonaise en dépend.
Il sait très bien aussi qu’après la mort d’Omar Bongo, tous les gabonais espéraient enfin tourner la page, voulaient un autre nom, une autre figure que celui des Bongo à la tête du Gabon.
En s’installant au pouvoir par la force du bidouillage des résultats électoraux et des armes, quelque soit par ailleurs l’intérêt qu’on peut prêter à son projet de société, Ali Bongo a volontaire ouvert la porte à la haine contre lui, et Jean Eyeghe Ndong ainsi que l’ensemble des gabonais ne peuvent que contester sa légitimité.
Seule une métamorphose complète suivie du départ d’Ali du pouvoir peut mettre fin à la crise gabonaise.
Wait and see !
PETIT-LAMBERT OVONO